Rome connaît une expansion importante de son territoire. Le nord de l'Afrique devient peu à peu une colonie romaine. Les villes africaines sont extrêmement nombreuses, il y en avait plus de 200 dans la province Proconsulaire.
L'inscription qui nous concerne est une épitaphe versifié d'un ouvrir agricole. Elle provient de Mactar, ville de Tunisie Centrale, à 160 km au sud-ouest de Carthage, dans une région montagneuse. L'épitaphe du Moissonneur de Mactar est gravée sur un fragment de cippe, la partie inférieure devait sans doute être fixée en terre. Elle comporte 30 lignes en vers dans une écriture appelée « minuscule primitive », d'où dérivent nos caractères d'imprimerie. Elle daterait autour de 260-270 ap J.-C, et est conservée au Louvre (H 1,09m ; L 0,53m ; ep 0,23m). Ce témoignage est un document d'une valeur inestimable, pour décrire la vie économique et sociale des campagnes en Afrique Proconsulaire au IIIème siècle ap J.-C.
En effet, cette inscription décrit l'ascension sociale d'un petit agriculteur Mactarois vers 260 ap J.-C, qui achète des terres et devient curiale. La naissance de cet ouvrier se situerait vers 180-190 ap J.-C, et son ascension sociale entre 200 et 230 ap J.-C, donc sous la dynastie sévérienne, époque ou l'Afrique connaît une grande prospérité. Cette dynastie nouvelle est composée de citoyens romains originaires d'Afrique et fils ou épouses de princesses syriennes.
Mactar est considérée comme une ville à part, une sorte d'observatoire. En effet, on verra que les traits les plus importants de la civilisation de l'Afrique romaine comme la mutation des nomades à l'agriculture sédentaire, même si elle se retrouve dans la région Proconsulaire, elle est présente ailleurs. La majeure partie des habitants étaient des cultivateurs qui exploitaient des champs situés à proximité des centres urbains. En effet, l'agriculture était très développée, et, était tournée jusqu'à la fin du premier siècle vers la production de blé. Les terres fertiles et propices au blé et l'irrigation font de l'Afrique du Nord le grenier de Rome, qui a organisé la production et les échanges des régions soumises à son autorité.
Rome développa une activité économique dont bénéficièrent tous ceux qui vivaient dans les frontières de l'Empire. De plus, elle a aménagé le monde de façon à s'assurer personnellement les ressources dont elle avait besoin, mais également de façon à améliorer les conditions d'existence de tous ceux qu'elle avait soumis. Le blé et l'orge, l'olivier, la vigne, cultivés plus particulièrement en Afrique Proconsulaire ce qui lui avait assuré une prospérité grandissante.
Ainsi, il convient de se demander quel fut le parcours de ce Mactarois ? En quoi cette inscription nous dresse-t-elle un panorama de la vie économique et sociale de l'Afrique ?
[...] Commentaire : Le Moissonneur de Mactar (260-270 ap J.-C) Rome connaît une expansion importante de son territoire. Le nord de l'Afrique devient peu à peu une colonie romaine. Les villes africaines sont extrêmement nombreuses, il y en avait plus de 200 dans la province Proconsulaire. L'inscription qui nous concerne est une épitaphe versifié d'un ouvrir agricole. Elle provient de Mactar, ville de Tunisie Centrale, à 160 km au sud-ouest de Carthage, dans une région montagneuse. L'épitaphe du Moissonneur de Mactar est gravée sur un fragment de cippe, la partie inférieure devait sans doute être fixée en terre. [...]
[...] Ce moissonneur était un ouvrier agricole qui à force de travailler (l.9) devint un paysan propriétaire. Il fait partie de la classe des ouvriers agricoles libres, sollicités lors des travaux saisonniers c'est-à- dire les récoltes, ils remplaçaient les esclaves dans les travaux dits dangereux afin que les propriétaires ne perdent pas leurs esclaves en cas d'accident. Dès lors de simple journalier employé aux travaux de moisson, comme tant d'autres il devint chef d'équipe. (l.5) lorsque paraissaient dans les campagnes les groupes de moissonneurs qui vont se louer autour de Cirta, la capitale des Numides Ainsi, ces ouvriers se regroupaient en équipe et partaient à la recherche de travail en Numidie ou très loin de chez eux. [...]
[...] Rome développa une activité économique dont bénéficièrent tous ceux qui vivaient dans les frontières de l'Empire. De plus, elle a aménagé le monde de façon à s'assurer personnellement les ressources dont elle avait besoin, mais également de façon à améliorer les conditions d'existence de tous ceux qu'elle avait soumis. Le blé et l'orge, l'olivier, la vigne, cultivés plus particulièrement en Afrique Proconsulaire ce qui lui avait assuré une prospérité grandissante. Ainsi, il convient de se demander quel fut le parcours de ce Mactarois ? [...]
[...] Par sa naissance, le moissonneur appartient à la classe nombreuse des pauvres, c'est-à-dire qu'il possédait moins de 5000 sesterces. Ainsi, tous ces paysans-là étaient tenus pour pauvres selon les termes de la loi. Ligne 1 je suis né d'une pauvre famille le terme pauper que l'on trouve dans la version originale désigne à l'époque impériale les humiliores : les pauvres qui travaillent pour des honestiores, signifiant la classe des notables romains, ceux que l'on honore, les riches. Néanmoins, le Moissonneur de Mactar n'était pas un miséreux, il a probablement reçu en héritage quelques lopins de terre, qu'il a su faire fructifier par son travail et par sa privation. [...]
[...] Il permet d'enrichir le tableau de la situation économique et sociale des classes agricoles dans les provinces de l'Empire au IIIe siècle ap J.-C. Cette inscription est aussi un document sur la productivité des petites et moyennes exploitations, sur les possibilités d'ascension sociale pour un homme travailleur et économe. Cela démontre également comment, encore à cette époque, on faisait usage des loirs Manciana et Hadriana, témoignant aussi de la romanisation de Mactar, car cette cité à l'origine de droit latin, devient colonie de citoyens romains. [...]
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