Martyrs, Lyon, Eusèbe de Césarée, Histoires Ecclesiastiques, Chrétiens, Païens, réglementation de Trajan, Arrestation, Accusations, bouc émissaires, athéisme, Blandine, Pothin, Attale
Exposé réalisé en troisième année de licence d'histoire. C'est un commentaire de texte.
Les martyrs de Lyon sont connus par l'historien Eusèbe de Césarée qui cite dans le Ve livre de son Histoire Ecclésiastique une lettre des Églises de Lyon et de Vienne aux Églises d'Asie et de Phrygie. Tout au long du texte il reprend de longs passages de cette lettre, mais ne mentionne jamais l'auteur. La tradition l'identifie cependant comme Irénée de Lyon, membre du groupe des chrétiens de Lyon ayant survécu aux persécutions. Il est connu pour d'autres écrits, et est cité par Eusèbe un peu plus loin dans l'Histoire Ecclésiastique.
Eusèbe de Césarée (263-340) est né en Palestine et a vécu à une époque décisive pour le développement du christianisme. Il a connu la « petite paix de l'Eglise » (260-303), puis la grande persécution sous Dioclétien et les Tétrarques (303-311), la reconnaissance légale du christianisme (311), l'avènement et les victoires de Constantin (312-324), les débuts de la crise arienne et le concile de Nicée (325). Il meurt vers 339-340, après avoir fait l'éloge de l'empereur Constantin dans un discours pour ses 30 ans de règne. Il a d'ailleurs écrit une Vie de Constantin. Dans ses histoires ecclésiastiques, rédigé entre 300 et 325 il relate la vie des chrétiens, des martyrs à Constantin. Son oeuvre a servit de modèle pendant 3 siècles à de nombreux chrétiens grecs, et elle est traduite vers 400 en latin.....
[...] Ils sont originaires de Phrygie berceau du montanisme. L'hypothèse d'un prosélytisme provocateur ou d'une recherche du martyr est aussi envisageable. Eusèbe de Césarée aborde cette question dans ses citations : la lettre mentionne en effet l'extrême ascétisme d'un des chrétiens avant et après son arrestation, attitude que l'on peut rapprocher du montanisme : Un certain Alcibiade qui se trouvait parmi eux menait une vie tout à fait misérable, il n'usait que de pain et d'eau pour nourriture ; même en prison, il essaya de vivre de la sorte. [...]
[...] Après se massacre la première chose à faire c'est nommer un nouvel évêque, successeur de Pothin. Irinée est choisi. Avec lui, l'église de Lyon entend donc maintenir la communion avec les plus anciennes communautés chrétiennes. Il rédige le récit de la récente persécution lyonnaise en insistant sur l'attitude clémente des martyrs eux-mêmes. Les lettres sont copiées et un exemplaire arrive à la bibliothèque de Césarée de Palestine, ou l'historien Eusèbe qui en prend connaissance en 300. BIBLIOGRAPHIE - Michel Clévenot, Les chrétiens et le pouvoir, Fernand Nathan. [...]
[...] Pour ceux qui sont arretés les interrogatoires se font en public y comprit les séances de torture. Les romains savent que le spectacle d'un supplice fait toujours recette. Seuls une dizaine d'arrêtés vont renier le christianisme. Mais malgré cela, ils demeurent emprisonnés et sont questionnés sous la torture pour témoigner contre les chrétiens. On voit bien la liberté prise par le gouverneur. Trajan avait bien précisé qu'on ne devait pas chercher les chrétiens. Certains qui avaient reniés reviennent sur leur position. [...]
[...] La communauté chrétienne de Lyon est déjà forte de nombreux membres. Dix nous sont connus, avec des situations sociales très diverses : - Attale, de Pergame - Vittius Epagrathus, jeune avocat - Alexandre, médecin - Maturus, esclave affranchi - Blandina, esclave - Ponticus, frère de Blandine - Pothin, évêque de 90 ans - Irénée - Sanctus, diacre Eusèbe nous parle de ces martyrs : Toute la colère de la foule, aussi bien que celle du gouverneur et des soldats, se concentra sans mesure sur Sanctus, le diacre de Vienne, et sur Maturus, tout nouvellement baptisé mais généreux athlète ; sur Attale, originaire de Pergame, qui avait toujours été la colonne et le soutien de ceux d'ici; et enfin sur Blandine Le lieu et la description du martyr Maturus, Sanctus, Blandine et Attale furent donc conduits aux fauves dans l'amphithéâtre pour offrir au peuple et à la confédération des cités, un spectacle d'inhumanité. [...]
[...] C'est le cas de Pothin, âgé de plus de quatre-vingt dix ans. La lettre n'indique pas qu'il ait été torturé. Cependant, en raison de son âge, on peut affirmer que c'est de la torture : Il fut alors emmené et traîné sans pitié ; il souffrit toutes sortes de coups : ceux qui étaient près de lui l'outrageaient de toute manière, des mains et des pieds, sans aucun respect pour son âge ; ceux qui étaient loin lançaient sur lui tout ce que chacun avait sous la main. [...]
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