Monachisme byzantin, Théodore Stoudite, disciple Nicolas, higoumène, saint chrétien
Ce document épistolaire, comme son titre l'indique, est une lettre que Théodore Stoudite aurait envoyé à son disciple Nicolas, et dans laquelle il décrit l'attitude et les devoirs que Nicolas doit tenir à présent qu'il est devenu higoumène d'un monastère.
Théodore Stoudite – c'est-à-dire le moine du monastère du Stoudion – est né à Constantinople en 759 et mort sur l'île de Prinkipo en 826. C'est l'une des plus grandes figures de l'Eglise byzantine; c'est d'ailleurs un saint chrétien fêté le 11 novembre et le 26 janvier.
La vie de Théodore est dense et mouvementée, ainsi je vais essayer de la présenter dans les grandes lignes.
[...] Le combat de Théodore Stoudite Théodore est un fonctionnaire dans l'âme au talent d'organisateur affirmé, qui a le goût des rapports de forces politiques. Il attribuie les malheurs subis par les moines et leur incapacité à défendre durablement l'orthodoxie à la mauvaise organisation des monastères, aux tendances anarchistes de l'idéal de l'anachorètisme/érémetisme, ainsi qu'à l'insuffisant enracinement socio-économique des moines. Il défend ainsi la primauté de la vie cénobitique. La vie érémitique est ainsi exclue de sa réforme : il ne cesse de reprendre ceux de ses moines qui rêvent encore d'hèsychia ; ainsi le rôle de l'higoumène se trouve singulièrement renforcé, aussi bien dans l'administration du monastère que dans la direction de conscience. [...]
[...] Le monachisme byzantin avant Théodore Le monachisme occupe une place éminente dans la société byzantine sur plusieurs plans. Au plan idéologique il se veut l'image de la vie chrétienne parfaite, ce qui entraine une présomption de sainteté au bénéfice des moines (et qui explique en partie le grand charisme de Théodore) ; mais en même temps il y règne une organisation téhoriquement égalitaire, avec un higoumène souvent élu, dans une Eglise et une socièté qui est elle fortement hierarchisée : ce qui fait du monastère une sorte de contre-modèle. [...]
[...] Au contraire, tu dois être toi même comme un esclave pour tes frères qui partagent tes aspirations. (lignes 12 à 15). Le moine comme l'higoumène doit toujours ainsi suivre l'exemple des saint pères de l'Eglise que Théodore vénère particulièrement : Tu ne transgresseras pas les lois et canons des Pères (ligne 36). Tout cela sous la surveillance continuelle de l'higoumène, qui doit garder son troupeau d'humain : Tu prendras bien garde que tout ce qui se trouve dans la confrérie soit commun et indivis (ligne 21) On garde d'ailleurs à ce propos des pénitentiels chargés et riches d'informations qui nous dévoilent que les punitions étaient nombreuses : signe de la rigueur de la règle mais aussi de l'indiscipline des moines. [...]
[...] Chaque semaine, les vêtements sont redistribués, sans considèration de leur état ou de leur taille ; l'higoumène lui même ne doit rien mettre de côté : Tu n'acquerras rien en ce bas monde, et tu ne mettras rien de côté pour toi en propre, fut-ce une seule pièce d'argent. (lignes 4-5). Le moine doit vivre dans la pauvreté originelle, celle qui rappelle la vie du Christ et qui place l'homme au contact direct et unique du monde ; le moine ne possède que la foi. [...]
[...] Une autre solution serait qu'il ne s'agit peut-être pas de Nicolas Stoudite, mais d'un autre disciple Nicolas qui lui aurait été plus contemporain. Nous savons en effet qu'il a subit son troisième exil au côté d'un de ses disciples Nicolas, mais je n'ai pas réussis à savoir à qui il correspond. Enfin peu importe : dans notre document Nicolas est un disciple stoudite qui devient higoumène d'un monastère impregné de la réforme de Théodore. A travers le document Théodore lui indique des conseils et les devoirs que doit tenir Nicolas. [...]
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