Après quelques années de dignités sénatoriales successives, Pline le Jeune devient en l'année 111 administrateur de la province du Pont-Bithynie comme légat extraordinaire de l'empereur et sous les titres officiels de "proconsul" et de "legatus". Dans ce document, Pline, qui occupe un poste de responsabilité, rend compte à Trajan de l'attitude qu'il a adoptée à l'égard des Chrétiens. La problématique de ce texte repose sur les doutes d'un homme, Pline le Jeune, qui tend à rechercher l'adéquation entre une éradication systématique des chrétiens considérés comme nuisible à l'Empire et une application morale et juste de celle-ci, si morale il y a dans l'éradication d'êtres humains.
[...] C'est durant son règne que l'Empire Romain a eu la plus grande surface territoriale. Par son intégrité, sa simplicité, son appartenance aux couches conservatrices, il saura s'attirer l'admiration des historiens latins (Tacite, Pline) et du milieu sénatorial. Sa popularité lui aura d'ailleurs valu le titre d'Optimus princeps, meilleur des princes». Trajan fixera la jurisprudence du pouvoir romain en matière de poursuite des chrétiens. Il informe les procureurs de ne pas rechercher systématiquement les chrétiens mais s'ils sont saisis de les condamner pour ce motif. [...]
[...] I Une volonté immuable d'éradiquer les chrétiens L'application des lois de l'empire contre ces religionnaires d'un genre nouveau. L'éradication d'un mouvement hétaire rebelle à l'empire christianisme de cette époque était, considéré comme une association secrète et terroriste, comme une secte militante, héritière des mouvements messianiques juifs qui avaient semé la terreur en Judée au Ier siècle, et non comme une religion ! On parle ici d'"hétairies". Il devient de plus urgent pour Trajan et Pline le Jeune d'éradiquer ce mouvement qui n'a de cesse de s'étendre : Ce n'est pas seulement à travers les villes, mais aussi à travers les villages et les campagnes que s'est répandue la contagion de cette superstition Pline pourtant croit qu'il est possible de l'enrayer et de la guérir =>Les moyens d'enrayement et de guérison de cette superstition sont assez simples quant à eux : la mort ou le reniement. [...]
[...] Cependant derrière l'application pure et simple de la loi, reste pour Pline la nécessité d'une morale dans son déroulement, mettant à jour le débat universel et intemporel de l'opposition entre droit et morale. II - . Une volonté d'accomplir cette éradication via une réelle justice Un retour de la morale sur le droit. Une certaine tolérance =>Pline est-il un juge arbitraire ? Trajan, un tyran inhumain ? Loin de là, Sous le règne de ce dernier la persécution des chrétiens est alors assez ‘douce'. [...]
[...] On ne constate donc pas de volonté d'exterminer les chrétiens en tant que tels mais il faut l'inscrire dans un contexte de crise générale de l'Empire romain. Le courage des martyrs chrétiens a vivement frappé leurs contemporains; les persécutions ont même plutôt fortifié les communautés chrétiennes. La persécution de Trajan est l'une des moins cruelles et sanglantes. Elles étaient une conséquence nécessaire de la position du christianisme vis-à-vis de l'impérialisme, seule religion encore vivace dans la ruine de toutes les croyances, parce que le dieu en était à la fois visible et redoutable, et qu'on retirait un profit très net des hommages qui lui étaient rendus. [...]
[...] Ce document est une lettre à caractère officiel envoyée par Pline le Jeune à l'Empereur Trajan. Pline, qui occupe un poste de responsabilité, rend compte à Trajan de l'attitude qu'il a adoptée à l'égard des chrétiens. En effet, à la fin du Ier siècle et au début du IIe siècle, alors que le nombre des chrétiens augmente rapidement, Rome a commencé à les persécuter. Sur le plan historique, le polythéisme des Romains est très tolérant et il existe même un temple dédié aux dieux inconnus à Rome. [...]
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