Nous connaissons les charges du vizir grâce aux textes autobiographiques que certains personnages de la XVIIIe dynastie laissèrent dans leurs tombeaux, tels le vizir Rekhmirê. Sa tombe (abrégé TT100), située dans la région de Thèbes à Seikh el Gournah est l'une des plus belles. Le décor de la sépulture montre le défunt dans ses activités journalières. Sur le mur du côté ouest du vestibule, on a retrouvé aussi deux textes fondamentaux nous renseignant sur l'étendue des tâches du vizir.
Notre document est un texte funéraire autobiographique qui décrit précisément la cérémonie d'intégration de Rekhmirê au poste de vizir auprès de Thoutmosis III. Ce poste, dont l'appellation a probablement été créée à l'époque du pharaon Snéfrou pour son fils Néfermaât, se définissait comme celui « qui est la volonté du maître, les oreilles et les yeux du roi ». Le vizir a la plus haute charge administrative du pays. À partir du Nouvel Empire, cette charge fut dédoublée et le pays comptait deux vizirs : un pour le nord (la Basse Égypte) et un second pour le sud (la Haute Égypte).
Rekhmirê est un fonctionnaire sous la XVIIIe dynastie, il assuma la charge de Vizir du Sud sous Thoutmosis III (1478/1426) et Aménophis II (1428/1401). Sa nomination n'est pas le fruit du hasard, car il était issu d'une puissante famille, dont les membres les plus connus sont : son père Nefer-Oueben (grand prêtre d'Amon), son oncle Ouser Amon (vizir) ainsi que son grand-père Amtchou, qui fut vizir lui aussi.
On situe la datation de ce document vers 1470 av. J.-C., c'est-à-dire dans la seconde moitié du règne de Thoutmosis III. À cette période, l'impérialisme égyptien triomphait engendrant un afflux de richesses (butins de guerre ou tributs réguliers) en Égypte. Le vizir prend de plus en plus d'importance, car ce dernier doit gérer les nouvelles ressources de l'empire égyptien suite aux conquêtes du Roi.
[...] . respectant les lois. II La nécessité de l'impartialité Le représentant de la Maât Juger sans excès III Le serviteur du roi ? Le détenteur d'une autorité importante : l'égal du pharaon ? [...]
[...] Mais c'est l'abomination de Dieu que la partialité ligne 27/32 ce n'est point là soutenir ma voix ligne 21 On fait allusion au vizir Khéry qui remplit sa fonction au début du Nouvel Empire. On lui reprocha dans un souci excessif d'impartialité d'avoir un jugement abusif envers ses proches. Le vizir se doit de trouver le point d'équilibre parfait de l'impartialité, que les plaignants soient des inconnus ou des proches. En cas de partialité, le texte montre que l'opinion publique joue un rôle, il a le devoir de rappeler au juge l'importance de l'impartialité dans son jugement. [...]
[...] VALBELLE, Etat et les institutions en Egypte, p - 40 N. GRIMAL, histoire de l'Egypte ancienne, M-A BOHÊME, J-L PFIRSCH, le monde des Égyptiens, p - 108 Ouvrages spécialisés : C. LALOUETTE, Thèbes ou la naissance d'Empire, Fayard Paris, p 326 Outils : G. POSENER, dictionnaire de la civilisation égyptienne, Fernand Hazan Paris, p Problématique À travers cette source, on peut donc se demander quel rôle occupe le vizir auprès de Thoutmosis III, dans le Nouvel Empire. Plan I Un juge suprême Un homme présent et à l'écoute . [...]
[...] L'installation du vizir demeure la version la plus longue et la mieux conservée. Le vizir reste face au souverain, responsable de tous les grands corps de l'Etat pharaonique. Il supervise l'administration du pays et par conséquent l'activité des fonctionnaires. Il joue aussi un rôle dans la perception des taxes et des tributs. On apprend que Rekhmirê détient des pouvoirs de police importants, c'est le juge suprême, le garant de Maât. Cette fonction juridique est primordiale. Un bon vizir est celui qui agit avec justice et surtout avec impartialité. [...]
[...] On considérait toute parole de roi à force de loi. Néanmoins le droit pharaonique était aussi fondé sur des coutumes locales, des pratiques notariales mais aussi sur la pratique d'une jurisprudence établie par le vizir. Les recueils de décisions ont probablement enregistré les jugements de jurisprudence précédents permettant le respect des droits de chacun. II La nécessité de l'impartialité Le représentant de la Maât Vois, donc, on appelle le scribe en chef du vizir scribe de la vérité- justice, ainsi le nomme-t-on ligne 46/48 Quant à la salle dans laquelle tu donneras audience, il y a en elle une pièce large dite des deux Maât, où tu prendras tes décisions ligne 48/50 Les qualités nécessaires au vizir sont nombreuses. [...]
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