"L’Iliade" et "L’Odyssée", Homère - les royautés homériques

Résumé du document

"L'Iliade" et "L'Odyssée" sont les plus anciennes oeuvres de la littérature grecque archaïque qui aient été conservées. Elles sont le fruit d'une transmission longue de thèmes anciens. La conservation de ces textes est due au succès qu'ils eurent dès l'Antiquité : ils ont été beaucoup copiés.
Pourtant, malgré ce succès, la personnalité de l'aède (poète ambulant chantant des vers de sa composition) traditionnellement associée à ces deux oeuvres, Homère, reste un sujet de débats.

On admet aujourd'hui que ces deux œuvres ont été composées en Ionie aux alentours de l'an 800 av. J.-C. pour "L'Iliade", et vers 750 – 700 av. J.-C. pour l'Odyssée. Mais cette datation est très récente par rapport à l'histoire que les deux oeuvres racontent (la fin de la guerre de Troie, qui a déjà duré dix ans pour l'Iliade, et le long retour d'Ulysse à Ithaque après la guerre, pour l'Odyssée). En effet, on admet que la ville de Troie a été détruite au XIIe siècle av. J.-C.

On peut alors légitimement se demander de quelle société et de quelles institutions "L'Iliade" et "L'Odyssée" sont le reflet. Il est aujourd'hui clair que ces poèmes décrivent ce que son (ou ses) auteur(s) a vécu : la société du Xe au VIIe siècle av. J.-C.

Extraits

[...] Cependant, malgré cette protection, on voit dans l'Odyssée, avec l'épisode des prétendants de Pénélope, que le pouvoir royal est très convoité. Cela est naturellement dû aux grands privilèges dont le roi jouit. Privilèges : Tout d'abord, le roi peut exploiter à son profit de vastes terres, comme les grands propriétaires terriens, sauf que ces terres-ci n'appartiennent pas au roi. Ce domaine sert notamment dans les échanges de cadeaux : le don est prélevé sur le peuple ainsi qu'Alkinoos le dit aux autres rois qui ont offert des présents à Ulysse. [...]

[...] On observe cependant des caractères communs tant dans la nature du pouvoir royal que dans son exercice Zeus t'a mis en main le sceptre Origine du pouvoir : Selon Homère, le roi est celui dont l'origine céleste est la mieux établie Et d'ailleurs, la filiation divine des grands héros est rappelée fréquemment dans l'Iliade et l'Odyssée (Ulysse et Agamemnon, descendent plus ou moins directement, plus ou moins lointainement, de Zeus). L'autorité royale tire une partie de sa légitimité de cette filiation, rappelée à tout instant. Cependant, ce n'est pas un roi- dieu. Le sceptre, symbole d'autorité, est donné par les dieux. [...]

[...] Mais si l'égalité entre grands chefs existe, ce n'est pas le cas pour la population qui vit autour d'eux. En plus de ces grands propriétaires fonciers, on a quatre autres classes. Les cinq grandes classes : un certain nombre de classes se définissent par leur degré de fortune, leur liberté juridique ou encore leur activité économique. Au sommet, on a donc une aristocratie de grands propriétaires fonciers (pour beaucoup éleveurs de chevaux), qui concentrent sur leur personne le prestige et le pouvoir octroyés par la possession des meilleures et des plus vastes terres, qu'ils font exploiter par d'autres. [...]

[...] La concurrence des compagnons A. L'oikos En parallèle du pouvoir du roi se forme en effet un pouvoir, puissant, des grands propriétaires terriens. Cette puissance qu'ils ont s'appuie essentiellement sur l'oikos, qui signifie la maison Cadre de vie L'oikos est un cadre plus large que la parenté, mais moins vaste qu'un clan patriarcal. Et, à la différence de ce clan centré sur les liens de parenté, l'oikos est plus une unité économique de production, mais aussi le centre de la vie sociale. [...]

[...] et les lois pour régner sur les hommes. Chef de guerre et rôle religieux : La vertu première du roi, la plus grande de ses qualités, est la vaillance au combat. Ainsi, au chant IX de l'Iliade, il est dit ceci : A toi, [ . ] Cronos aux pensées tortueuses ne t'a donné que l'une de deux parts. Il t'a donné, par le sceptre, d'être honoré plus que tous ; mais il ne t'a pas fait don de la vaillance, qui est pourtant la force la plus grande. [...]