"Histoires", Polybe - livre VI, paragraphes 11 à 14 : les organes du pouvoir à l’époque républicaine

Résumé du document

Selon la tradition, la dernière décennie du VIe siècle, et en particulier l'année 509 avant Jésus-Christ est chargé d'événements capitaux. En effet, c'est la libération de Rome du joug étrusque, la chute de la monarchie de Tarquin le Superbe, mais c'est surtout l'établissement de la République, la Res Publica, qui garantit la souveraineté de l'Etat et ses membres.

Le texte que nous allons étudier témoigne de l'époque républicaine. Il s'agit d'un extrait de l'œuvre magistrale de Polybe, "Histoires". Cette œuvre, dont seulement 5 volumes sur les 40 d'origine nous sont parvenus, montre comment et pourquoi les nations civilisées du monde sont tombées sous la domination de Rome de 220 avant Jésus-Christ à 140 avant Jésus-Christ. Ici, il s'agit des paragraphes 11 à 14 du livre VI.

Selon Polybe, Rome l'emporte sur tous parce que son régime combine les avantages de la démocratie, de l'oligarchie, et de la royauté : en réalité, c'est une constitution mixte. De quelle façon cette constitution mixte fonctionne-t-elle au sein de l'époque républicaine ?

Extraits

[...] De quelle façon cette constitution mixte fonctionne au sein de l'époque républicaine ? Ce texte permet d'examiner la constitution romaine, c'est-à-dire l'organisation des trois institutions : les magistrats, le Sénat et le peuple tout en expliquant les limites dans l'exercice de leurs pouvoirs. I. Le pouvoir des consuls Les consuls sont des hommes qui sont passés par les autres magistratures et qui sont arrivés au bout de leur cursus honorum, la carrière des honneurs. Ils ont le droit à 12 licteurs et aux sièges curules. [...]

[...] En revanche, les comices tributes ont l'air plus démocratique puisque c'est la géographie qui détermine la tribu. Et pourtant, elles aussi arrêtent les votes quand la majorité est atteinte alors que tout le monde n'a pas voté. Rome semble alors avoir une démocratie inachevée puisque le régime reste censitaire où le citoyen romain n'a pas le même poids dans le vote. De plus, le peuple ne peut agir seul, mais seulement sur convocation d'un magistrat et ne propose aucune loi, ni candidats, ni amendements. [...]

[...] Pour cela, ils sont accompagnés de questeurs qui leur sont subordonnés sont prêts à exécuter tous leurs ordres (l.19-20). L'imperium militae : les compétences militaires Dans le domaine de la guerre, les consuls sont les chefs des armées. Ils s'occupent de tout ce qui touche à la vie militaire. Les consuls commandent les expéditions militaires. En effet, si on se réfère à la ligne 17 ils conduisent les opérations en campagne c'est-à-dire sur le champ de bataille, ces derniers décident de la tactique et de la stratégie. [...]

[...] Cependant, les membres du Sénat sont issus de grandes familles appelées les gentes qui font blocs contre les homines novi, les hommes nouveaux. De cette manière, ceux qui supportent les charges de la Cité sont des riches faisant partie toujours de la même famille. III. L'influence du peuple Le populus, qui rassemble la totalité des cives, des citoyens, est la troisième institution que compose la constitution mixte. Le peuple exerce un pouvoir important au sein de différentes assemblées, en particulier les comices centuriates et les comices tributes qui semblent être des organes démocratiques Les comices centuriates possèdent un rôle électoral et judiciaire. [...]

[...] Les sénateurs surveillent toutes les étapes de la politique financière. Ila un pouvoir absolu sur le trésor public et sur le patrimoine de la République comme le montre le texte ligne 22 le Sénat a autorité sur le trésor C'est lui seul qui contrôle les entrées et les sorties des fonds, il fixe également l'impôt et alloue aux magistrats leurs moyens financiers. Les questeurs rendent compte au Sénat des dépenses publiques. Les censeurs n'engagent leurs dépenses que sous son contrôle comme le précise Polybe de la ligne 25 à 27 avec l'exemple de la construction de bâtiments publics. [...]