La bataille de Cannes est certainement l'affrontement qui a eu le plus d'impact dans l'histoire des mentalités romaines. Véritable échec pour les Romains, qui étaient alors les maîtres incontestés de la guerre terrestre à cette époque, la bataille de Cannes est la première bataille dite, « d'extermination ». Son plan nous est parfaitement connu aujourd'hui par les textes. Plusieurs historiographes de l'antiquité nous relatent cet épisode, mais c'est sur le témoignage de Polybe que nous nous arrêterons. Il est extrait du Livre III de ses Histoires.
Polybe est un historien grec né en -220 et mort vers -120. Issu d'une famille aisée, il a reçu une solide éducation littéraire, mais également militaire. A la suite d'une défaite, il est exilé en Italie, et part vivre à Rome ou il fréquente les milieux aristocratiques. Il participe à de nombreuses campagnes militaires, notons celle en Afrique en -147 avec Scipion Emilien. Son grand ouvrage, Histoires traite de la période 220-146. Les cinq premiers livres sont intégralement conservés, il ne reste que des fragments des autres. Afin de l'écrire, il a rassemblé des documents importants qu'il utilise avec beaucoup d'esprit critique. Cependant, nous pouvons formuler quelques critiques sur son historiographie. En effet, Polybe rapporte principalement les faits politiques et militaires et son but principal est d'expliquer l'ascension romaine par tous les moyens : la supériorité de ses institutions, la victoire des armées par son recrutement… Bien que la bataille de Cannes soit une défaite incontestable pour les Romains, Polybe ne cesse de vanter leur mérite.
La bataille de Cannes eût lieu le 2 aout 216, elle est le dénouement de la Seconde Guerre punique. Les guerres puniques (de ‘poeni' : étranger) sont trois affrontements entre Rome et Carthage de -264 à -146 (3 guerres : de 264 à 241, de 218 à 201, de 148 à 146.) Plus que deux cités, ce sont deux véritables empires qui s'affrontent, car Carthage dominait tout le Maghreb actuel et Rome était à la tête de toute l'Italie (partie péninsulaire). Silius Italicus parle du choc de deux mondes, ce qui n'est pas faux. La méditerranée était effectivement dominée par deux empires, et les deux ne pouvaient coexister en raison de leurs institutions et de leur culture divergentes. Un retour en arrière est nécessaire afin de mieux comprendre les causes de la guerre. En -226, Rome et Carthage avaient conclu un traité qui limitait à l'Ebre leur zone d'influence dans la péninsule ibérique (actuelle Espagne). En -221 Hannibal est porté au pouvoir, il mène une politique de conquêtes agressives, et fait passer sous son contrôle la péninsule Ibérique. Au mois de juin -219, Hannibal vient assiéger Sagonte, et pour les Romains, il s'agit là de la rupture du traité de -226 ; la guerre est par conséquent déclarée. A partir de -218, Hannibal et son armée se rapprochent de l'Italie, en -217 il attient l'Italie centrale. La rumeur prétendait à Rome qu'il prendrait la ville, mais il se détourne vers le Sud en direction de la Campanie et de l'Apulie. C'est là qu'eût lieu la bataille de Cannes, que Polybe nous dépeint.
[...] Lucius était encore sain et sauf [ ] pour engager lui-même le combat» (l.191-196). Il perdit la vie les armes à la main (l.227). Des hommes de cœur qui s'étaient montrés digne de Rome au cours de ce combat (l.239). III. Des conséquences C'est dans l'épilogue, paragraphe 118 que Polybe nous renseigne sur les conséquences de la bataille de Cannes. Nous tenterons donc, du côté des deux belligérants de dresser un éventail des conséquences de l'affrontement, tant sur le plan militaire que politique. [...]
[...] Certains soulignent que la stratégie d'Hannibal reposait sur la destruction du pouvoir de Rome en la privant d'alliés, et n'avait pas pour but la chute de Rome en tant que cité. Selon eux, Hannibal ne prit donc pas Rome par choix, et non parce qu'il n'en était pas capable. L'histoire devait montrer que cette approche sous-estimait la ténacité du peuple romain, et la fidélité de ses alliés italiens. Selon Richard M. Swain, La victoire d'Hannibal à Cannes, bien qu'elle fût un chef-d'œuvre de tactique, ne produisit pas de succès stratégique. Hannibal perdit la guerre contre Rome. [...]
[...] Rome II. Une victoire Carthaginoise. a. Grâce à une sage tactique b. Malgré l'héroïsme des Romains III. Les conséquences de la bataille. a. Carthage maîtresse de la méditerranée b. Rome bouleversée I. Les forces en présence a. Carthage. [...]
[...] Il prend le commandement de l'armée de Carthage en -221. Hannibal était un tacticien hors pair. Dans le premier paragraphe, il tient un discours d'exhortation à son armée : jugeant ainsi que les circonstances exigeaient une exhortation (l.4-5). Cette pratique était courante dans l'Antiquité chez les chefs d'armées. Il stimule leur bravoure. À travers ce discours, Polybe présente Hannibal comme très sûr de lui, cupide, voire prétentieux : pour nous procurer la victoire (l.16), à moi, Hannibal, de les avoir contraints à livrer bataille (l.18), Hannibal a conscience des enjeux de la bataille à laquelle il compte se livrer. [...]
[...] C'est là qu'eut lieu la bataille de Cannes, que Polybe nous dépeint. Le récit que nous fait Polybe de la bataille de Cannes s'ouvre par la présentation des acteurs de la bataille à travers le discours des chefs à leur armée, comme il était d'usage de le faire à l'époque. Puis il présente la préparation de l'armée ainsi que la tactique mise en place dans les deux camps. Il souligne par la suite certains temps forts du combat, tout en insistant sur l'héroïsme des Romains et sur la cruauté de leurs adversaires. [...]
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