Histoire romaine, chapitre VIII, Tite-Live, l'affaire de Naples, guerres de Macédoine, Paul-Emile, Italie
Le document dont il est ici question est un ensemble d'extraits issus de l'œuvre de l'historien romain Tite-Live : Ab Urbe Condita. Il est né à Padoue en 59 avant notre ère et décédé en l'an 17 après Jésus-Christ. Issu d'une famille provinciale aisée, il fait des études de rhétorique et, fort de cet enseignement, se rapproche du pouvoir, en la personne de l'empereur Auguste. S'il s'est occupé de l'éducation du futur empereur Claude, il n'a cependant jamais exercé de hautes fonctions dans la magistrature. Tite-Live a en effet consacré sa vie à la rédaction d'une histoire de Rome depuis ses origines : l'Ab Urbe Condita Libri. Cette œuvre retrace l'histoire romaine, depuis la fondation de Rome en 753 avant Jésus-Christ, jusqu'en l'an 9 avant notre ère, à la mort de Drusus, le frère de l'empereur Tibère.
[...] Cette faction aristocratique penchait plutôt en faveur de Rome. En revanche, la plèbe, constituée pour une part assez importante d'Italiques, surtout dans les couches les plus basses de la société, cherchait plutôt l'appui des Samnites. Finalement, la faction populaire a prédominé et a demandé l'aide de ses alliés Samnites ainsi que de la ville de Nola, qui ont répondu à l'appel par l'envoi de troupes. Tite-Live déclare ainsi dans le texte que deux mille guerriers de Nola, et quatre mille Samnites avaient été reçus à Paléopolis Ainsi Rome pouvait s'estimer menacée par la présence de cette garnison Samnite à proximité de Naples. [...]
[...] Rome a en quelques années étendu sa domination sur une grande partie de l'Italie : le Latium, l'Étrurie méridionale ou encore le pays Volsque, et en 340 avant Jésus-Christ, elle a réussi à établir sa domination sur la Campanie. La même année, elle avait également retiré à Capoue, en guise de punition pour son comportement, le riche territoire de l'Ager Falernus, soit Falerne, dont il est question dans le texte. Les Napolitains sont donc accusés de s'opposer à Rome, aux côtés de l'ennemi Samnite, qui pourtant avait été l'allié de Rome, quelques années auparavant, après 341 où Romains et Samnites luttaient côte à côte contre Capoue et les Latins. [...]
[...] En effet, le document montre que les exactions des Samnites à l'encontre de la population la poussaient en faveur de Rome. Tite-Live souligne ainsi que : Outre le fait que la coupure de leur ligne fortifiée avait séparé les deux parties des ennemis l'une contre l'autre, ils subissaient, entre leurs murs, des traitements plus indignes que ceux qu'ils redoutaient des Romains, et enduraient, comme s'ils étaient prisonniers eux-mêmes de leur propre garnison, les outrages exercés aussi sur leurs enfants et leurs femmes, et toutes les extrémités qui sont le partage des villes prises d'assaut». [...]
[...] Tite-Live présente la population de Naples comme originaire de Cumes ajoutant que les Cumains tirent leur origine eubéenne de Chalcis Ces précisions insistent sur l'origine hellénique de ces populations. Effectivement, les premiers colons de l‘île de Pithécusses étaient originaires de Chalcis et d'Erétrie, villes de l'île grecque d'Eubée. Cumes, quant à elle fut également fondée selon Strabon par des Chalcidiens et des Cuméens, du nom de Mégasthènes de Chalcis et Hippoclès de Cumes, une ville du même nom existant en Eubée. C'est ainsi une population grecque, fixée de longue date en Italie, qui occupe, dans les années 327-326, la cité de Naples. [...]
[...] C'est une image positive de la République romaine attaquée dans sa sécurité que présente l'auteur. En cela, il prépare le lecteur à adhérer à la position de Rome dans le cadre d'un éventuel conflit. Nous ainsi vu dans un premier temps quelles étaient les forces en présence et quels étaient les enjeux de la confrontation des différentes forces autour des cités jumelles de Néapolis et Palaepolis. De fait, étudions dans un second temps le début des hostilités et les premières mesures concrètes à l'encontre de la cité rebelle On peut souligner que ce document s'attache à une période où les tensions entre Romains et Samnites parviennent de nouveau à un point culminant. [...]
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