Histoire de la Guerre du Péloponnèse, livre III, discours de Cléon, Thucydide, Antiquité grecque, démagogie, démocratie athénienne, Mytilène, autorité morale, commentaire de texte
Thucydide (460-398) est considéré comme l'un des plus grands historiens de l'Antiquité. Son oeuvre "Histoire de la Guerre du Péloponnèse" est à la fois le fruit d'une observation de sa part de cette guerre, car il y a lui-même participé en tant que stratège, mais aussi une réflexion sur les causes et les conséquences de cette guerre ayant opposée Sparte à Athènes de 431 à 404 A.N.E. Ce discours est issu du livre III de l'oeuvre de Thucydide et rapporte les propos qu'aurait tenus le démagogue Cléon. Un démagogue est une personne exerçant une autorité morale sur les détenteurs du pouvoir le plus souvent en utilisant un discours flatteur à même d'attiser les passions.
[...] D'abord, la notion de populisme qui est l'approche politique ayant tendance à opposer le peuple aux élites, ici politiques, est très présente dans ce document. En effet, le but de l'orateur Cléon est d'assembler le peuple afin de lutter ensemble contre ce système mis en place ce qui correspond à la notion de populisme. De plus, il y a un constant besoin de la part de Cléon de s'associer au peuple pour qu'il puisse être vu comme un exemple pour eux. [...]
[...] De plus dans son discours Cléon démontre son avis d'anti-intellectualiste en développant sa thèse. Il aurait dit « un gouvernement de gens médiocres est préférable à un gouvernement d'esprits supérieurs » puisque ce sont ces esprits supérieurs en question qui manipulent le peuple et qui refusent de changer d'opinions ce à quoi Cléon est contre. Ensuite, il est visible que dans ce discours Cléon cherche à pousser le peuple à se révolter. En effet, il y a d'abord une volonté de sa part de montrer au peuple le pouvoir qu'il détient en le qualifiant de « génie » par exemple pour ensuite provoquer ce public afin qu'il réalise qu'il a été manipulé alors qu'il a du pouvoir pour enfin aboutir à une révolte de ce public et qu'il décide d'agir. [...]
[...] Par exemple, il se présente comme étant affirmé sur ses idées et de ne pas douter, ce qui lui donne de l'assurance lui permettant d'être écouté. En effet, il démarre son discours par la phrase affirmative « un État démocratique est incapable de commander à d'autres » ce qui montre dès le début son point de vue sur la démocratie. Ensuite Cléon prouve encore une fois sa supériorité lorsqu'il écrit « j'admire quiconque voudra me contredire » comme s'il était inenvisageable qu'il ait tort. [...]
[...] Un discours flatteur pouvant attiser les passions Tout d'abord ce discours a tout à fait l'air d'un discours de démagogue autant par l'aspect de Cléon d'une tentative de s'attirer la sympathie de son public, mais aussi par la présence d'une grande part de provocation dans son discours lui permettant par conséquent d'exercer une autorité morale. Dans un premier temps à travers ce discours il est évident que l'orateur tente de s'attirer la sympathie du public devant lui afin de les faire adhérer à ses opinions. Le public auquel il s'adresse est le peuple athénien et dans cet extrait il use de nombreux pronoms tels que « votre », « vos » ou encore « vous » afin de montrer qu'il s'adresse à ce peuple en tant qu'un ensemble, un ensemble qu'il cherche à persuader. [...]
[...] Pour conclure, par sa place de démagogue montrée dans ce discours, Cléon représente lui-même un potentiel ennemi de la démocratie, car il pourrait faire révolter le peuple ce qui est directement contraire aux valeurs de la démocratie qui est le pouvoir par et pour le peuple. De ce fait, par ce texte on peut voir que la démagogie portait atteinte à la démocratie puisqu'un peuple manipulé par d'autres ne peut émettre son jugement personnel et ainsi compromet les valeurs de la démocratie. [...]
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