[...] Les Guêpes s'inscrivent dans un cadre de lutte contre le démagogue Cléon. Il critique dans la pièce la démocratie athénienne : il critique particulièrement le fonctionnement de l'Héliée: l'indemnité pousse de nouveaux jurés à aller à cette assemblée par seul appât du gain ; autant de sujets contemporains à l'auteur. Dans l'Héliée, les héliastes, les juges, sont présidés par un archonte : ils sont tirés au sort par un klérotérion (une machine à tirer au sort). Ils jugent à bulletin secret. Dans le texte, il est particulièrement critique avec les vieillards corrompus par le misthos (qui les pousse à expédier les affaires) et par les parties
[...] En attendant, il va juger un chien qui aurait volé. Finalement, Aristophane s'en prend personnellement à Cléon, qui est pour lui à l'origine de cette situation : c'est lui qui a relevé le misthos. Cette pièce a obtenu le deuxième prix lors des Lénéennes, un concours de théâtre sous les auspices de Dionysos. Un système judiciaire vicié I. La critique d'un juge Les juges de l'Héliée se doivent d'être droits, impartiaux et d'écouter de la même façon l'accusé et l'accusateur. [...]
[...] Aristophane critique la mise en place de ces misthoi, à l'instigation des oligarques. Cette critique est cependant exagérée, précisément sur la cupidité des héliastes : Cléon est même cité : Chéricléon le glorifie et le remercie de cette réforme. De surcroit, Cléon a réduit le nombre de cas jugé par jour à une seule : une unique affaire publique est jugée par jour : il est donc plus facile de tenir l'Héliée, qui a moins de travail. Cette assemblée a dès lors de nombreux pouvoirs : ils peuvent casser une carrière politique en jugeant que des rapports n'ont pas été bien faits. [...]
[...] Les pauvres qui peuvent siéger à l'Héliée gagnent énormément de pouvoir : les pauvres y participent. Dès lors, les riches, qui peuvent exercer les fonctions de magistrats et sont capable de prendre la parole à l'Ecclesia sont menacés par des pauvres qui ne savent comment juger : la justice est menacée par l'argent. Même si le problème des sycophantes (des dénonciateurs professionnels qui gagnaient une partie de l'argent des amendes que l'assemblée avait pu prononcer contre ceux qu'il avait accusés) a été résolu par une amende considérable contre eux, la corruption est encore grande. [...]
[...] Dans Contre Timocratès, Démosthène décrit le serment des héliastes. Cependant, la corruption est commune, et l'héliaste Chéricléon avoue avoir trahi ce serment : je ne fais rien de ce que j'ai promis : ce n'est pas un homme honnête, qui ne respecte pas son serment. Il est corrompu et tente de se faire corrompre : il demande et accepte des pots-de-vin en échange de ses voix. De plus, il ne respecte pas les dieux et les règles de l'Héliée : il ne respecte pas les lois : il décapsule des scellés. [...]
[...] Guêpes - Aristophane : Les pouvoirs des Juges Texte de référence : Aristophane, Guêpes, 548-612 Aristophane, Poète comique de la seconde moitié du Ve siècle, il née à Athènes et commence à écrire ses pièces assez jeunes. Il les fait tout d'abord jouer anonymement, puis commence à devenir connu en gagnant des concours de théâtre. Son œuvre, caricaturale et souvent accusatrice, traite de sujets plus ou moins vastes tels que la justice dans Les Guêpes, ou la démagogie de Cléon. [...]
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