Les Res Gestae diui Augusti, testament d'Auguste, Auguste, Sénat, République romaine, Principat, Émire, Empire romain, histoire romaine, politique extérieure, légitimité augustinienne, faits militaires, politique intérieure, réformes institutionnelles, fonction hagiographique, tradition légale, Octave
"Auguste veut apparaître comme un nouveau fondateur, un second Romulus et, en 27, c'est ce surnom qu'il aurait choisi si le Sénat le lui avait accordé ». Ainsi Auguste se montre-t-il aux yeux de sa contemporanéité romaine : l'homme d'une nouvelle ère, d'une nouvelle promesse pour la grande Rome de porter au plus haut le Principat. En effet, le Principat, « régime très particulier où la transformation complète du cadre institutionnel et politique de la République romaine, une véritable révolution, est habilement dissimulée derrière la façade d'un pouvoir civil pseudorépublicain et le respect ostentatoire du Sénat et des valeurs traditionnelles du mos majorum », connaît un véritable affermissement sous Auguste. Né en 63 avant J.-C. et mort en 14 après J.-C., Caius Octavius, devenu Auguste, est le fils adoptif et posthume de Jules César (100-44 avant J.-C.).
[...] S'il est certain qu'Auguste a pour ambition, dans le testament, de faire sien une lecture à la fois propre à la politique extérieure de l'Empire mais également à la consolidation du Principat dans les frontières de Rome ledit testament n'en a pas moins pour fonction de louer ces aboutissements et ces actes politiques, revêtant ainsi, sans l'exprimer ainsi explicitement, une fonction hagiographique majeure pour ses contemporains et la postérité (III). Les éléments de politique extérieure renforçant la légitimité augustinienne Si « le principat augustéen ( . ) témoigne du génie politique de son auteur », le présent document est certainement l'une des affirmations les plus proches de la réalité politique et institutionnelle du principat - tout du moins tel que l'a vécu son chef suprême lui-même, Auguste, en tant qu'Empereur, durant ses années de règne. [...]
[...] et 14 après J.-C. La politique intérieure de l'Empire, ou la consolidation du Principat Auguste toutefois n'est pas seulement un général, mais un homme politique par excellence. Non seulement met-il en place des réformes qui ont vocation à réparer les torts du passé et à replacer l'Empire sur la voie de la vertu politique mais les réformes augustiniennes sont aussi l'occasion d'asseoir institutionnellement et durablement les principes politiques du Principat (B) ? Réparer les erreurs du passé et remettre l'Empire sur la voie de la vertu politique Auguste ne se contente pas de succès éclatants en politique étrangère et dans le cadre géopolitique de l'équilibre régional périphérique à Rome : il fut « triumvir chargé de réformer les institutions de l'État » (§1, lignes8 à tel qu'il le précise - comme un couronnement de l'action extérieure qui se répercute à l'intérieur des institutions romaines. [...]
[...] Réceptacle de ces deux légitimités - légale et religieuse - au confluent de la source du pouvoir, Auguste l'avance lui-même : « Mon nom a été introduit, par décision du sénat, dans l'hymne des Saliens et il a été déclaré solennellement par la loi que ma personne serait définitivement inviolable et que j'aurais à vie la puissance tribunitienne » (§10, lignes1 à 3). Une légitimité encore confirmée par la formidable poussée populaire qui accompagne les triomphes d'Auguste : « Venue de toute l'Italie, la multitude qui s'est assemblée sous le consulat de P. Sulpicius et de C. [...]
[...] C'est pleinement l'œuvre que souhaite remplir le présent document testamentaire. Si la forme hagiographique de son testament se fait à l'égard de la tradition légale et religieuse dont ses contemporains sont les légataires c'est aux yeux de l'Empire lui-même et de sa population, des Romains à venir, que ce testament se propose d'illustrer les succès du Principat sous Auguste La légitimité d'Auguste au regard de la tradition légale et religieuse Louer la légitimité d'Auguste, c'est d'abord louer les racines de la légitimité sous le Principat : « J'ai reçu deux fois l'honneur d'une ovation et j'ai conduit à trois reprises des triomphes curules, j'ai été vingt et une fois acclamé imperator ( . [...]
[...] « Détenteur de l'autorité suprême, du prestige efficace, de l'auctoritas, et des pouvoirs légaux qui en découlent », Auguste ouvre donc une nouvelle page de la Rome antique. Toutefois, confronté aux éléments nouveaux du christianisme et qui bouleverseront la conception politico-religieuse du pouvoir en Occident, le modèle augustinien du pouvoir, fondé sur la conception traditionnelle des potestas, connaîtra ses premiers défis structurels et sa crise de légitimité : le présent document, qui a une vocation largement hagiographique, ne permet pas, de facto, d'appréhender au mieux cette dimension critique du pouvoir augustinien. [...]
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