« Son visage et son langage inspiraient un égal respect, car tout en conservant la grandeur et la dignité d'un si haut rang, il en avait évité le caractère odieux et arrogant », c'est ainsi que Tacite, dans ses Annales ( II, 72 ), décrit le jeune général Germanicus (16/15 – 19). Ce portrait est repris aussi par la description qu'en fait Suétone dans sa Vies des douze Césars, au début du chapitre consacré à l'Empereur Caligula (37-41). Suétone (Gaius Suetonius Tranquillus), le « biographe des Césars » nait à une date proche de 70 ap. J-C., sous l'empire de Vespasien (69-79), on ne sait pas où. Par sa famille, Suétone appartient à l'ordre équestre. En 97 il entre en relation avec Pline le Jeune dont il devient le protégé. Suétone est un homme de bureau et se consacre tout entier à l'étude. Un autre de ses protecteurs, C. Septidis Carus, lui obtient la charge de « secrétaire pour les Lettres Latines » en 119. Ainsi, grâce à sa position au Palatin, Suétone a accès aux archives de l'Empire, ce qui lui permet de rédiger les Vies des douze Césars en 120. Cependant à la suite d'une intrigue obscure, il est disgracié par Hadrien (117-138) et contraint à quitter la cour. Il meurt après 122. Il a écrit en outre Des hommes illustres et un traité sur Les grammairiens et les rhéteurs. Ce document est une source biographique qui détaille la vie des empereurs de César à Domitien en fournissant un récit plein d'anecdotes et de renseignements privés. Au début du chapitre sur l'empereur Caligula, on trouve une digression sur ses parents et notamment sur Germanicus, son père. Suétone nous le présente de manière très élogieuse en commençant par rappeler rapidement sa brève vie et en mettant en relief sa carrière politique et militaire et ses qualités morales (l. 1-12). Il évoque ensuite sa mort prématurée, tragique et obscure à la fois, qui oriente des soupçons vers l'empereur Tibère (14-37), et le préfet Pison (l. 12-21). Le jeune général Germanicus apparait comme un homme ayant une place privilégiée au sein de la hiérarchie de la Domus Augusta, outre qu'adoré par le peuple et l'armée (l. 21-30). Cependant l'auteur revient sur son décès et sur les funérailles qui s'en suivent afin d'insister sur la sympathie et l'attachement que ce personnage est capable d'évoquer (l. 30-45). Enfin Suétone montre que le changement négatif dans la politique de Tibère augmente la nostalgie de tous vis à vis de Germanicus (l. 45-48).
Ainsi, peut-on considérer Germanicus comme un possible et dangereux adversaire pour Tibère et le pouvoir dont il a récemment hérité ?
Dans un premier temps nous verrons quelles sont les bases de la puissance atteinte par Germanicus ; ensuite nous insisterons sur le large consensus que celui-ci obtient de tous cotés et enfin nous étudierons en quoi le « mythe » de Germanicus constitue une ombre sur le régime de Tibère.
[...] Il meurt après 122. Il a écrit en outre Des hommes illustres et un traité sur Les grammairiens et les rhéteurs. Ce document est une source biographique qui détaille la vie des empereurs de César à Domitien en fournissant un récit plein d'anecdotes et de renseignements privés. Au début du chapitre sur l'empereur Caligula, on trouve une digression sur ses parents et notamment sur Germanicus, son père. Suétone nous le présente de manière très élogieuse en commençant par rappeler rapidement sa brève vie et en mettant en relief sa carrière politique et militaire et ses qualités morales (l. [...]
[...] Mais comment ce consensus général se manifeste-t-il ? II- Une popularité exceptionnelle L'idole de l'armée et du peuple Un général très respecté par ses légions - A la mort d'Auguste en 14, des mutineries éclatent en Germanie et en Pannonie-Dalmatie : les soldats préféreraient voir à la tète de l'empire, Germanicus, un général qui pourrait les conduire à la gloire et non un homme qu'ils n'ont même pas acclamé comme imperator. La situation est grave car il s'agit bel et bien d'une sédition à visée politique et il faut tout le prestige de Germanicus pour rétablir l'ordre parmi les troupes. [...]
[...] 36) ; Rome est sauvée, Germanicus est sauf ! (l. 42) Le deuil public - la nouvelle de la mort de Germanicus le 10 octobre 19 à Antioche, plonge Rome dans le désespoir le plus total qui se traduit par des gestes violents de révolte contre les dieux et l'empereur. Même si Tibère essaye de le limiter et de l'atténuer, le deuil public se prolonge outre mesure, même pendant les Saturnales, les fêtes traditionnelles du carnaval de décembre. le jour où il périt on lança des pierres contre les temples partagé notre affliction (l. [...]
[...] les horreurs des années suivantes (l. 45) ; il avait contenu sa férocité, qui éclata bientôt après (l. 47) Ce texte présente le jeune Germanicus comme un personnage attachant et charismatique qui devient le stéréotype parfait du prince capable de concilier le caractère monarchique du principat et l'ancienne libertas républicaine, par opposition à Tibère, vieil empereur au caractère réservé et moins apte à entraîner les foules. Germanicus est décrit de façon à apparaître comme l'antithèse de Tibère afin d'illustrer le thème de l'invidia du prince. [...]
[...] En 97 il entre en relation avec Pline le Jeune dont il devient le protégé. Suétone est un homme de bureau et se consacre tout entier à l'étude. Un autre de ses protecteurs, C. Septidis Carus, lui obtient la charge de secrétaire pour les Lettres Latines en 119. Ainsi, grâce à sa position au Palatin, Suétone a accès aux archives de l'Empire, ce qui lui permet de rédiger les Vies des douze Césars en 120. Cependant à la suite d'une intrigue obscure, il est disgracié par Hadrien (117-138) et contraint à quitter la cour. [...]
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