Etre juré à Athènes, critique d'Aristophane, Guêpes, vers 548-610, dikates athéniens, démocratie athénienne, Tribunal du peuple, Aristophane
La démocratie athénienne possède de nombreuses institutions.
Le document est un extrait d'une comédie d'Aristophane intitulé : Les Guêpes. Bien que cette pièce soit destinée à faire rire et non à témoigner elle présente tout de même un intérêt historique qui conjugue jugement de valeur et fait. En effet l'auteur, Aristophane, né vers 445 et mort aux environs de 385-380 av JC, est supposé être un Athénien de naissance. Il est donc un contemporain de Périclès, mais aussi de Cléon. Mais on sait aussi de lui qu'il est un dramaturge engagé, conservateur, ainsi qu'un ennemi des politiciens, des démagogues, des institutions, qu'il critique vivement et librement dans ses comédies. C'est donc en 422 qu'il présente « Les Guêpes » (dont nous avons un extrait des vers 548-610 sous les yeux). Le personnage principal Philocléon ce qui veut dire « celui qui aime Cléon » est un dikaste qui a la manie de juger. Pour cela son fils Bdélycléon qui veut dire « ennemi de Cléon » l'a enfermé pour le guérir. Dans cet extrait Philocléon débat sur le fait que sa fonction de juré lui permet d'avoir un pouvoir souverain.
[...] Les dikastes forment un ensemble de jurés qui jugent des affaires dans des dikastèrion, des tribunaux (démocratiques). Ces tribunaux sont de véritables organes de l'état et étaient perçus comme un tout, c'est pour cela qu'on parle de Tribunal du Peuple. Parfois on utilise le terme d'Héliée pour parler du Tribunal du Peuple et les jurés sont alors définis comme des Héliastes. (Les fouilles archéologiques mènent à penser que le Tribunal du peuple se situerait peut-être dans l'Agora, au pied de l'Acropole et en face des dix héros éponymes sur la colline de Pnyx. [...]
[...] Aristophane les accuse de piété. Conclusion : Les diskates athéniens sont des jurés aux fonctions multiples et avec une véritable importance politique quoique critiquable selon Aristophane. Ils passent leur journée au tribunal du peuple, écoutant patiemment accusateurs et défenseurs, dans l'attente du vote et de l'obtention de leur salaire. Grâce au tribunal du peuple, appelé parfois tribunal populaire, les citoyens athéniens démontrent une réelle volonté démocratique . Le tribunal du peuple deviendra l'organe le plus important de l'état dû à sa fonction régulatrice. [...]
[...] Et c'est en cela que les jurés du Tribunal du Peuple sont importants. Leur fonction est aussi de rejuger des affaires. Cette phrase nous apprend qu'il y a des instances d'appel à Athènes ! Si une affaires avait été jugée par d'autres institutions ou selon un arbitrage basique et que le jugement ne semblait pas satisfaire l'un des partis, le Tribunal du Peuple et les jurés pouvait reconsidérer l'affaire et donner un autre jugement aux suppliants. La fonction des jurés est donc de juger toutes sortes d'affaires. [...]
[...] Après le discours du plaignant et du défendeur, les jurés devaient voter. Ils n'avaient cependant pas le droit de se concerter sur l'affaire. Chacun gardaient son avis et son intention de vote secrète. À l'entrée du tribunal, les dikastes recevaient un jeton prouvant qu'ils participaient à la séance du jour. Puis aux abords de la salle d'audience, on leur donnait deux disques de bronze (d'environ 5 cm de diamètre) pourvus d'une tige. Creux pour l'un et plein pour l'autre. Ils échangeaient aussi leur jeton obtenu quelques instants avant, contre un autre marqué de la lettre gamma. [...]
[...] Une action publique occupait généralement une demi-journée, ou une journée pour les procès criminels. La séance était découpée en 3 périodes, un temps pour la sélection des jurés, le vote et les résultats, un autre pour le discours de l'accusation, et un autre pour celui du défendeur. Pour ce qui est des actions privées, elles duraient entre une à deux heures selon leurs importances, ainsi on pouvait juger jusqu'à quatre affaires par jour. L'audience commençait par la lecture à haute voix de l'accusation écrite et de la réplique du défendeur par le greffier. [...]
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