Ptolémée II Philadelphe, Théocrite, Encomium, Eloge, Idylles, 17, Bérenice, hellénistique, Ptolémée, Lagides, Alexandrie
Ce texte est un extrait - la seconde moitié pour être plus précis - de l'Idylle XVII, éloge de Ptolémée II Philadelphe écrite par Théocrite, poète grec. Si l'on en croit Jean-Claude Polet, dans son ouvrage Patrimoine littéraire européen: Héritages grecs et latins, celui-ci daterait de 273 - 270 avant J. C, mais il ne s'agit que de dates approximatives, faites par recoupements, et que de nombreux auteurs contestent. Il en est de même pour l'auteur, peu d'informations étant parvenus jusqu'à nous. Ayant vécu au IIIe siècle avant J. C., il serait originaire de Syracuse et aurait vécu de nombreuses années à Kos si l'on en croit les relations personnelles qu'il aurait entretenues, et notamment avec Philétas, précepteur de Ptolémée II Philadelphe, originaire de cette ile de l'archipel du Dodécanèse. Le texte tend à prouver que l'auteur côtoya les Lagides et la cour d'Alexandrie (sans doute grâce à ses liens avec Philétas). Pour Marie-Paule Loicq-Berger, dans Théocrite : Les Syracusains ou les femmes qui fêtent Adonis, « en juxtaposant données externes (fournies par le lexicographe de la Souda et par les annotateurs ou scholiastes de Théocrite) et données internes (tirées du texte même des Idylles), on peut affirmer que Théocrite était un contemporain de Ptolémée II Philadelphe, c'est-à-dire qu'il a vécu dans la première moitie du IIIe siècle avant J.C. Quant à sa nationalité, le poète l'a lui-même revendiquée et, malgré l'une ou l'autre voix discordante, il n'y a guère de raisons d'en douter : il était Syracusain ».
[...] Les conquêtes du pharaon Sésostris, avaient ainsi apportées la « sécurité éternelle et une aisance abondante ». Il en est de même concernant une inscription relative à Mérenptah et qui utilisait déjà la sécurité des vaches (l. 27) – animal sacralisé en Egypte antique – comme exemple : « On marche librement et à grand pas sur la route, le cœur du peuple étant sans craintes [ ] les vaches sont laissées errant dans les champs ». Il est fait mention l à 50 « des hommes qui vécurent jusqu'ici et de ceux qui maintenant encore impriment à la surface de la poussière qu'ils foulent les traces chaudes de leurs pas. [...]
[...] Le Nil a donc un rôle central en Egypte et dans le texte, à la fois protecteur et sauveur. En partie grâce au fleuve, l'Egypte est riche. Cette richesse florissante est aussi, selon le texte, basée sur la sécurité du pays, assurée par Ptolémée II, un roi puissant, élevé au rang de demi-dieu et de modèle de souverain hellénistique par Théocrite . selon une présentation stylisée le texte s'inspire tout à la fois des classiques et des traditions grecques . Si, comme cela a été évoqué auparavant, Ptolémée II est « habile à manier la lance » (l. [...]
[...] Si l'idéal-type du bon roi est une constante de la culture grecque et une part importante de l'idéologie ptolémaïque, R. Hunter semble aussi y voir un intertexte important à Homère et l'Iliade (III – 179) et ajoute que ce vers, « selon Plutarque, dans ses Œuvres Morales, était jugé par Alexandre comme étant le meilleur des vers homériques, et c'est vis-à-vis de cette norme que Philadelphe doit être comparé. » On a par ailleurs déjà noté que le terme d'hetaroi avait été choisi en lieu et place de philoi, le terme contemporain. [...]
[...] en référence à Arsinoé II, est présent à deux reprises dans l'Iliade selon R. Hunter. Ceci est encore plus clair lorsque Théocrite questionne le patronage royal. Le texte, traduit par « que peut-il y avoir de plus beau pour un homme qui possède la richesse, que d'obtenir un glorieux renom dans le monde ? », reprend presque mot pour mot un passage de l'Odyssée, (I. 95) : ολβιωι η κλεοσ εσθλον εν ανθρωπολσιν αρεσθαι répond presque mot pour mot a ηδ ινα μιν κλεοσ εσθλον εν ανθρωποισι εχηισιν. [...]
[...] Ces évènements, qui lui valurent, bien plus tard, le surnom de Philadelphe, sont implicitement évoqués dans le corps du texte. Les qualités du roi et son action amènent alors l'auteur à le considérer comme un « demi-dieu ». Il est possible de se demander quelle image de l'Egypte, et des souverains ptolémaïques qui la gouvernaient, est ici présentée ? En effet, Théocrite présente Ptolémée II Philadelphe, idéal-type du roi hellénistique, comme gouvernant l'Egypte, terre d'abondance, de façon idéalisée, mais surtout stylisée, donnant par là même des informations sur le contexte culturel de la rédaction de cette œuvre. [...]
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