Nous sommes ici en présence d'un texte de Xénophon, issu de La République des Lacédémoniens. Xénophon est né en 426, c'est un citoyen athénien. Il appartient à la génération des élèves de Socrate. En 401, il se fait mercenaire et s'embarque pour l'Asie. Il combat pour Cyrus puis, après une retraite liée à la mort de ce dernier, tente de fonder une principauté indépendante dans la région des détroits de l'Asie Mineure. Le projet échoue. Il rentre à Athènes mais est condamné à l'exil en 399. Il repart donc en guerre, cette fois au service de Sparte. Il est poussé par les circonstances à combattre Athènes en août 394. Il reçoit par la suite un domaine considérable donné par Sparte et situé à Scillonte. Xénophon se consacre ainsi à l'éducation toute spartiate de ses fils et à son œuvre littéraire. En 378, Sparte est menacée par Thèbes, Xénophon doit quitter Scillonte. Il s'installe d'abord à Corinthe en 370. Amnistié par décret en 367, il rentre à Athènes. La dernière période de sa vie (365-354) est toute entière dévouée à sa patrie retrouvée, pour laquelle il se rend utile en écrivant. L'œuvre de laquelle est tiré ce texte a été rédigée selon toute vraisemblance entre 392 et 384. La période durant laquelle a vécu Xénophon est marquée par plusieurs faits importants. Tout d'abord, la victoire de Sparte dans la guerre du Péloponnèse. Ensuite, l'arrivée d'Agésilas en 399 comme roi de Sparte. C'est donc le seul roi qui a subi la même éducation spartiate que les autres citoyens qui est au pouvoir lorsque Xénophon arrive à Sparte. Cette question de l'éducation, mise en rapport avec le texte de Xénophon, nous amène à poser le problème suivant : en quoi peut-on dire que l'éducation spartiate est à la fois digne d'admiration et partie intégrante du mirage spartiate ?
[...] III / De Lycurgue à Xénophon : le mirage spartiate A Le citoyen soldat En décrivant le système d'éducation des enfants à Sparte, Xénophon insiste sur des points essentiels qui amènent à la création, par l'agôgê, du citoyen-soldat spartiate. Nous avons vu que l'agôgê était réservée aux citoyens et qu'elle formait un soldat. En quoi maintenant pouvons-nous dire que ces deux notions sont, à Sparte et du moins pendant un certain temps indissociable. Seuls les citoyens participent à la guerre, et en ce sens, ils ne doivent exercer aucune autre activité que celle de se préparer à la guerre. De plus, ils vivent tous ensembles, mangent ensemble, se connaissent depuis l'enfance et surtout, se surveillent. [...]
[...] En effet, les autres Grecs, devant la domination spartiate, se sont fait de la cité une image quelquefois fausse car ayant une vision trop parfaite d'un idéal spartiate. Ce mirage spartiate les a conduits à chercher les causes de cette soi- disant perfection et Lycurgue était un personnage tout à fait propice à supporter le point de la constitution spartiate. C Un récit trompeur En lisant le texte de Xénophon, nul ne doute qu'il décrive à l'évidence un système qu'il a pu observer de ses propres yeux. [...]
[...] Lignes 7 à 19, Xénophon traite de l'éducation donnée par les spartiates. Lignes 19 à 34, Xénophon aborde le problème plus spécifique de la nourriture. I / De la naissance à l'éducation A Naissance à Sparte Dès la première ligne de ce texte, Xénophon nous indique qu'il vient d'expliquer le système des naissances à Sparte. Il convient ici d'expliquer comment les naissances étaient contrôlées dans cette cité en vue de pouvoir bien comprendre par la suite l'éducation des enfants à Sparte. [...]
[...] B Préparation à la guerre Aux lignes 32 à 34, Xénophon précise que toutes les mesures prises pour l'éducation du jeune spartiate le sont pour qu'il soit mieux préparé à la guerre. La formation militaire et sportive se fait au gymnase. Le principal apprentissage de l'agôgê est celui de l'art de la guerre à travers des exercices collectifs et des combats de groupes. L'enfant est poussé à donner le meilleur de lui-même, à se dépasser pour être le meilleur et surtout, à apprendre la solidarité, élément de base de la formation politique. [...]
[...] La cryptie est en quelque sorte un rite de passage que seuls les plus forts et les plus rusés des hébôntes passent. Il s'agit de partir pendant un an et d'être vu par personne durant toute cette période. Si jamais le jeune homme était vu, il se faisait durement châtié. Pour seul bagage, il emportait son vêtement habituel et un couteau. On s'en doute, pour survivre un an sans se faire voir, il faut être toujours vigilant, en alerte, voler pour manger, parfois même tuer, bref, toutes les caractéristiques du parfait espion et telles était en effet le but de ce rituel qui formait mieux que dans n'importe quelle autre cité des citoyens capables en temps de guerres d'aller récolter des informations chez l'ennemi. [...]
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