Aujourd'hui je vais vous présenter la domus aristocratique en m'appuyant sur trois documents : les fig. 1 et 2 se composent de deux plans- le premier est un plan de la « Maison du Faune » à Pompéi et le deuxième, un plan de la localisation des mosaïques figurées de la « Maison du Faune». Le troisième document est un extrait du livre VI du célèbre traité d'architecture, « De Architectura » écrit par Vitruve et qui concerne ‘Les pièces de réception de la domus'. Ce Livre VI du traité se concentre sur l'architecture domestique. Marcus Vitruvius Pollio était un architecte du temps d'Auguste mais qui avait commencé sa carrière vraisemblablement sous Jules César (90 avant JC – 20 après JC). Son traité en dix livres se présente comme une encyclopédie des techniques de l'Antiquité romaine. Selon Vitruve, l'architecture est une science qui s'acquiert par la pratique et la théorie. L'architecte doit avoir de nombreuses connaissances en géométrie, en dessin, en histoire, en mathématiques et en optique. C'est le seul écrit d'architecture qui nous soit parvenu de l'Antiquité, et les architectes de la Renaissance s'en inspirèrent beaucoup, jusqu'à l'architecture classique et baroque. Ses recommandations à la fois concrètes et théoriques exposent les problèmes propres au monde romain ; à travers ses descriptions de la distribution des maisons ou de l'emplacement des monuments publics, on lit une hiérarchie des formes et des organisations des maisons qui renvoie directement à la société de son temps. Pour ce qui concerne l'architecture domestique, Vitruve nous parle des maisons adaptées aux besoins spécifiques d'une société qui, pour ses couches supérieurs et moyennes, privilégie les fonctions de représentation et de réception, les possibilités de réunion, où s'offrent des spectacles... Cette importance des appartements « publics » correspond aux fonctions liées à la clientèle de Romains plus pauvres qui vivent autour des grandes familles et qui tout le jour, fréquentent la maison. La « Maison de Faune » est un bon exemple de ces demeures des riches et des puissants ; datant de la première moitié du IIème siècle av. J.-C., il s'agit de la plus vaste demeure retrouvée à Pompéi. C'est à cette époque que les Romains connaissent leurs premiers contacts avec la civilisation grecque suite aux guerres de conquêtes. La découverte de cette civilisation apporte de nombreuses évolutions sur l'architecture romaine et notamment sur la vie même des Romains. Nous allons voir comment cette « Maison de Faune » montre l'influence qu'exerça l'architecture hellénique en pays italique. On peut donc se demander en quoi la domus aristocratique est bien représentative des hiérarchies d'une société romaine « hellénisée » ? Pour répondre à cette question nous allons constater dans un premier temps comment l'organisation publique et privée des domus romaines est calquée sur celle de la société, et puis dans un deuxième temps nous verrons comment la maison aristocratique s'est hellénisée, suivant, en cela, l'influence que la noblesse a subit lors des conquêtes des nouvelles provinces.
[...] Comme le décrit Vitruve : Ces salles doivent être assez larges pour contenir deux tables à trois lits, et opposé l'une à l'autre, avec la place qui est nécessaire tout alentour pour le service. (L12-14) La sophistication grandissante de ces banquets entraîna une évolution importante dans l'architecture domestique. C'est l'introduction du péristyle. II. L'hellénisation de la maison aristocratique Après les guerres puniques, sous l'influence de l'architecture domestique grecque, les Romains commencent à construire des maisons plus luxueuses en doublant le plan initial par de nouvelles ailes organisées autour d'une cour intérieure à portiques, le péristyle. On distingue ainsi les maisons à atrium et les maisons à péristyle. [...]
[...] La maison du Faune comporte quatre triclinia, ces salles que l'on reconnaît à la forme en U des mosaïques de sol ; dans chaque pièce, la qualité des mets et des vins était proportionnelle au statut social de l'invité. Un des vecteurs de l'hellénisme est le banquet, public ou privé, accompagné de divertissements. Ceux-ci comprenaient des concerts, des ballets, des numéros de variété et même parfois des représentations théâtrales : beaucoup d'artistes grecs se produisaient lors de ces banquets et contribuèrent à l'hellénisation culturelle des convives. [...]
[...] Les pièces disposées autour de l'atrium principal (toscan) sont celles que le propriétaire réservait aux clients. Un premier péristyle, lié aux salles qui l'entourent, s'est développé en arrière du tablinum. Enfin, un second péristyle, du type jardin indépendant, a complété le plan. Les espaces où sont accueillis les amis se répartissent autour des deux péristyles, il s'agit des «chambres (cubicula) disposées pour faciliter un entretien privé ou une invitation dans les triclinia; la domesticité enfin est cantonnée dans le secteur de l'atrium tétrastyle et le long de l'aile orientale du premier péristyle, tandis que les clients pénétraient par l'ancien atrium. [...]
[...] Adam, La construction romaine, Paris, Picard sous dir. F. Coarelli, Pompéi, la vie ensevelie, Paris, Larousse E. Deniaux, Rome de la Cité-Etat à l'Empire. Institutions et vie politique aux IIè et Ier s. av. J.-C., Paris, Hachette P. Grimal, La civilisation romaine, Paris, Flammarion P. Gros, L'architecture romaine, II, Paris, Picard S. [...]
[...] Ce Livre VI du traité se concentre sur l'architecture domestique. Marcus Vitruvius Pollio était un architecte du temps d'Auguste mais qui avait commencé sa carrière vraisemblablement sous Jules César (90 avant JC 20 après JC). Son traité en dix livres se présente comme une encyclopédie des techniques de l'Antiquité romaine. Selon Vitruve, l'architecture est une science qui s'acquiert par la pratique et la théorie. L'architecte doit avoir de nombreuses connaissances en géométrie, en dessin, en histoire, en mathématiques et en optique. [...]
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