Commentaire d'un des 34 discours de Lysias qu'il nous reste ("Défense d'un anonyme accusé de corruption"). Ce discours tente de défendre un riche citoyen athénien accusé de corruption et de vol au préjudice de la Cité. Il encourt donc l'atimie autrement dit la privation totale ou partielle de ses droits de citoyen. La rédaction de ce discours a lieu quelques années après la restauration de la démocratie athénienne mais Lysias nous fait part d'évènements survenus au dernier tiers de la guerre du Péloponnèse.
[...] - un devoir envers la Cité - l'envie de reconnaissance - la volonté de participation "J'observe que ta Cité t'impose dès maintenant de lourdes dépenses : élever des chevaux, faire les frais d'un chœur, d'une fête gymnique, d'une haute charge et si la guerre éclate, je sais qu'on t'imposera de faire armer des trières ou de verser des contributions extraordinaires, telles que tu auras du mal à faire face à ce dépenses". Cette citation de Socrate tirée de l'Economique de Xénophon nous explique donc clairement ce qui incombe aux riches citoyens d'une Cité. En effet, ce thème est repris par Lysias, un des dix orateurs attiques dans la Défense d'un anonyme accusé de corruption. Fils d'un riche métèque résidant à Athènes, Lysias né vers 450 part à Thourioi, une nouvelle colonie grecque d'Italie, pour y étudier la rhétorique. [...]
[...] Il nous présente deux faits marquants de la Guerre du Péloponnèse à laquelle il a participé. En premier, il nomme un stratège athénien "au début, Alcibiade (j'aurais donné beaucoup pour ne pas l'avoir avec moi, et il n'était ni mon ami, ni mon parents, ni de ma famille) était à mon bord" (l.20-22). Ce personnage important dans la Guerre a obtenu en 407 les pleins pouvoirs par l'Assemblée en sa qualité de stratège (magistrat qui commande l'armée en campagne et qui fait parti de la direction de la Cité) et appartient à deux des plus grandes familles athéniennes, c'est le neveu de Périclès. [...]
[...] Là se produit le sacrifice de nombreux taureaux. Une fois le sacrifice accomplit, la seconde partie des grandes Dionysies s'ouvre à tous les Grecs, dans le théâtre de Dionysos où se produisent des concours dramatiques, des concours de tragédies et comédies, des concours dithyrambiques . La victoire est attribué, par cinq juges tirés au sort, à un des chorèges par la remise d'un trépied. "pour les fêtes de Prométhée où je remportais le prix" (l.12). Les Prométhéennes sont des fêtes en l'honneur de Prométhée, un dieu en rapport avec le culte du feu. [...]
[...] Le but est de faire gagner sa tribu en arrivant les premiers tout en gardant le flambeau allumé tout le long de la course. La victoire est collective. On a donc vu ici que notre plaideur participe aux fêtes de sa Cité en finançant des liturgies. Cependant, il est maintenant possible de voir ce que reflète cette charge pour un citoyen. À Athènes, la loi fait obligation au plaideur de soutenir lui-même sa cause devant le tribunal, par deux discours successifs. C'est ici le cas dans notre texte. [...]
[...] En conclusion, on peut dire que Lysias tente ici de nous montrer la place prépondérante qu'occupent les riches Athéniens dans la vie de la Cité par le biais des liturgies qui regroupent toutes les fonctions du citoyen. C'est-à-dire que les fonctions politique, militaire et religieuse du citoyen sont rassemblées par l'exercice de cette charge. Cependant, il faut souligner qu'au Ve siècle avant notre ère, ces liturgies étaient volontiers assumées par les riches Athéniens qui aspiraient au prestige et à la reconnaissance de leurs concitoyens. Néanmoins, au IVe siècle, le poids de ces charges devient de plus en plus écrasant pour les Athéniens qui y ont déjà investi une grande part de leur fortune. [...]
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