« Ce fut l'ébranlement le plus considérable qui ait remué le peuple grec […] et pour ainsi dire presque tout le genre humain ». Ainsi l'homme politique et historien athénien Thucydide, fils d'Oloros du dème d'Halimunte (v. 460 av. – v. 400 av. J.-C.) perçoit-il la Guerre du Péloponnèse dans l'Histoire de la Guerre du Péloponnèse qu'il a écrite comme un témoignage historique aussi clair, fiable et impartial que possible.
Cet extrait du Livre I (79-81), donc à la genèse du conflit, relate le discours qu'aurait fait Archidamos, roi de Sparte (v. 469-425) et ami du stratège athénien Périclès, devant l'Assemblée de son peuple de juillet 432, après les plaintes de ses alliés contre Athènes et avant de se mettre aux voix « s'il fallait lui faire la guerre », mettant ainsi fin à la Pentacontaetie, la paix de 50 ans qui a suivi les guerres médiques (480-430). Thucydide ne nous livre pas la véritable harangue mais une recomposition de celle-ci. Même s'il en procure le fond, la fiabilité du personnage qui nous est présenté et de ce qu'il déclare reste à critiquer puisque l'auteur, connaissant la suite des évènements, peut faire à tout moment montre de déterminisme.
Néanmoins grâce à ce texte on peut se demander quels arguments de sagesse et de paix avance Archidamos à ses sujets, à la veille de l'affrontement de la Ligue du Péloponnèse et de l'archè athénienne.
[...] Sparte n'est pas prête et Archidamos, sous la plume de Thucydide, nous en paraît clairement lucide. Dans ce texte, Thucydide veut nous présenter le roi Archidamos comme étant avisé et raisonnable (l. expérimenté puisqu'il a participé à bien des guerres (l. comme la 3e guerre de Messénie en 462, ainsi que lucide, tant et si bien qu'il anticipe le cours et les enjeux de la guerre. Il s'agit surtout de le faire devenir celui qui use de sa raison (gnomè) plutôt que de sa passion (l.12) pour vainement tenter d'éviter un conflit inévitable, la rupture (de la Pentacontaetie) que souhaite peut-être la majorité de son assistance (l. [...]
[...] Elle résulte d'un ensemble d'alliances bilatérales entre Sparte et les cités du Péloponnèse, sauf Argos et les cités d'Archaïe. Il s'agit avant tout d'une alliance défensive contre une quelconque invasion, mais qui participa activement lors des guerres spartiates contre Argos et durant la IIe guerre médique (à partir de 481). Son intervention reste locale et elle participe à des opérations qui restent avant tout terrestres puisque les adversaires sont à portée immédiate des coups (l. 15-16) des hoplites, soldats pédestres d'infanterie lourdement armés, qui composent presque exclusivement l'armée spartiate, avec les cavaliers, les hilotes et les skyrites. [...]
[...] défendu par Archidamos doit être préférable à une solution ni avantageuse, ni sûre (l. prise sans y réfléchir sans passion (l. 11- 12). Archidamos prédit même que la guerre perdurera sur deux générations ne nous flattons pas de l'espoir que la guerre finira rapidement [ ] je crains plutôt que nous ne la léguions à nos enfants tant la nouvelle stratégie et l'orgueil militaire spartiate se confronteront à des Athéniens fiers comme ils sont (l. 51-52), rehaussés dans leur prestige et leur expérience reconnus (ils ne sont plus novices (l. [...]
[...] Néanmoins grâce à ce texte on peut se demander quels arguments de sagesse et de paix avance Archidamos à ses sujets, à la veille de l'affrontement de la Ligue du Péloponnèse et de l'archè athénienne. Nous y répondrons en deux parties en commençant par exposer les forces en présence en insistant sur l'antagonisme des deux ligues, puis en étudiant les éléments stratégiques qui ressortent de cette pseudo- lucidité sur cette guerre moderne La Guerre du Péloponnèse (431-404) désigne le conflit qui oppose Athènes et sa Ligue de Délos devenue son empire ou archè, et les Lacédémoniens et leurs alliés ou Ligue du Péloponnèse. [...]
[...] Mais aucun tribut (phoros) n'est réclamé dans l'alliance. Archidamos use alors de cet argument financier pour rappeler qu'il n'y a pas d'argent dans le trésor public (l. 32) et que les prélèvements sur les ressources privées (l.33), c'est-à-dire une imposition, ne sont pas envisageables : le financement d'une telle guerre est dès lors un problème compromettant. Pour les Athéniens, ce n'est pas un gros souci. En 483, les mines argentifères du Laurion au sud de l'Attique ont en effet été découvertes et commencées à être réellement exploitées. [...]
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