Tite-Live, historien et auteur romain qui écrivit au début de notre ère, sous Auguste, nous relate dans Histoire romaine, VI, 40-42 le discours d'Appius Claudius pour empêcher le vote des lois licinio-sextiennes. Tite-Live, auteur proche du pouvoir, est sans doute influencé par ses convictions républicaines dans ses écrits. Il n'est de plus, pas contemporain aux faits qu'il relate, puisque la distance qui le sépare des événements qu'il rapporte est approximativement de 330 ans, ce qui laisse place à une part d'interprétation et de subjectivité. Cet extrait d'Histoire romaine s'articule en quatre grandes parties. Dans un premier temps, il expose les problèmes que pose l'accès des plébéiens au consulat ainsi que sur le problème électoral (l.1 à 20), il parle ensuite du problème religieux (l.21 à 34), et dans la troisième partie, subdivisée en deux paragraphes, il évoque l'aspect rituel qui permet le maintien de l'État, et dans le second paragraphe, Appius Claudius énonce les lois (l.35 à 46) et la dernière partie concerne l'épilogue (l.47 à 50). La première partie du commentaire consistera à éclaircir le contexte historique et civique du discours d'Appius Claudius, puis nous aborderons les problèmes politico-religieux que poserait le vote des lois de Licinius et Sextius.
[...] Les patriciens. (l.25-26), posent un problème pour l'accès au consulat des plébéiens, puisque comment pourraient-ils prendre les auspices s'ils n'y ont pas le droit. En effet, les magistrats qui rassemblent le peuple doivent prendre les auspices, pour voir quel jour est favorable, de plus , les décisions militaires que l'on prend avant et après la bataille pour savoir si oui ou non les dieux sont favorables ne se fait que par les auspices La ville a été fondée après la prise des auspices, aucune mesure n'est prise en temps de guerre ou de pais à Rome ou en campagne, sans que l'on consulte les auspices [ . [...]
[...] Le discours d'Appius Claudius, s'inscrit dans un contexte historique où les plébéiens et patriciens sont en conflits. En effet, en 368 av. JC, les luttes du vote des lois pour faire entrer les plébéiens au consulat marquèrent une autre sécession entre ces deux catégories sociales puisque Licinius et Sextius, les deux tribuns de la plèbe passèrent outre le véto de leurs collègues et réunirent les comices tributes afin de faire voter leurs lois, qui réservaient une des deux magistratures consulaires à un plébéien. [...]
[...] Cependant, les tribuns de la plèbe persistèrent et Camille excédé, envoya des licteurs pour dissiper la foule et menaça la plèbe de contraindre toute la jeunesse au serment militaire et de les emmener de suite hors de la ville. Camille sema la terreur, mais il dut abdiquer car il y aurait eu un vice lors de son élection. D'autre part, les tribuns de la plèbe profitèrent d'un interrègne, puisqu'il y a eu un flottement entre l'abdication de Camille et l'entrée de Manlius en fonction pour convoquer une assemblée du peuple. [...]
[...] Dans son discours, Appius Claudius condamne les conditions électorales douteuses qui permettraient l'entrée des plébéiens au consulat. En effet, il le dénonce notamment aux lignes 10 et 11 Ce qu'ils veulent en effet, c'est d'obtenir de force les honneurs, et non les briguer Selon lui, pour obtenir les magistratures, les plébéiens font campagne en assurant les électeurs, ce qui est pour ce sénateur une brigue électorale. L'auteur dans ce discours dénonce aussi le fait que si il y a trois patriciens et un plébéien, le plébéien sera forcement élu : [ . [...]
[...] Cependant, malgré son discours, Appius Claudius ne réussit qu'à retarder le vote, puisque les deux tribuns de la plèbe: Licinius et Sextius réélus pour la dixième fois firent voter la loi. Le discours d'Appius Claudius s'ancre dans un contexte historique et politique difficile, puisqu'il est marqué par les sécessions entre plébéiens et patriciens, ce discours le montre particulièrement bien, et les lois de licinio-sextiennes ne font que renforcer ces antagonismes. Appius Claudius essaie de démontrer dans son argumentation les problèmes politico-religieux que provoqueraient ces lois et notamment l'entrée des plébéiens au consulat. [...]
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