Cet extrait relate l'aventure de Phano, fille de Nééra, avec un homme nommé Phrastor. Mais le but reste le même : montrer l'illégitimité de Nééra et de sa fille, considérées comme étrangères, et donc de condamner Stephanos, mais également, dans cet extrait, Phrastor, le mari de Phano car vivre avec une courtisane et introduire ses enfants dans le corps civique était une chose grave.
En quoi ce plaidoyer démosthénien, figurant parmi les plus intéressants que nous ait transmis la tradition athénienne, nous permet-il de compléter le portrait des femmes athéniennes et nous montre également l'importance et l'influence des hommes et de la phratrie grecque ?
[...] Sommé en ces termes devant l'arbitre, Phrastor fit défaut et ne prêta pas le serment Ainsi, on ne peut sous-estimer l'importance de la phratrie et des membres du génos, véritable fonction institutionnelle. Les propos tenus par le célèbre orateur Démosthène illustre alors le statut de la femme de la Grèce Antique : Nous avons des prostituées pour le plaisir, des maitresses pour nos besoins physiques quotidiens et des épouses pour avoir des enfants légitimes Le statut de la femme dans la société grecque se résumait à être la fille de son père puis l'épouse de son mari. [...]
[...] Etudions à présent le statut de la femme courtisane grecque du IVème siècle, statut entre splendeur et misère. Vivre avec une courtisane n'était pas puni. Mais la faire passer pour sa femme, l'introduire elle et ses enfants dans le corps civique était une chose grave, et c'est ce qui amena Démosthène à ce discours dirigé, certes, contre Nééra mais également contre son mari Stéphanos et sa famille, qui, comme elle, avaient alors le statut d'étranger Phano, la fille de Nééra, fut marié à Phrastor, homme d'Athènes. [...]
[...] Seul demeurait en faveur de la citoyenne le fait qu'en assurant la reproduction de la communauté civique, elle est lui était indispensable. II- Influence de la phratrie et des membres du génos Voulant alors reconnaitre l'enfant de Phano comme le sien, Phrastor se heurta cependant à l'autorité de sa phratrie et de son génos : ils votèrent contre l'admission, et l'enfant ne fut pas inscrit (l.22). Quelle était alors leur influence ? Alors qu'il était encore malade, Phrastor, ne voulant pas mourir sans héritier, décida de reconnaitre le fils de Phano comme le sien Phrastor [ ] voulut faire admettre l'enfant en question dans sa phratrie et dans le gènos des Brytides auquel lui-même appartenait (l.19). [...]
[...] Aucune loi ne la protégeait, elle ne jouissait pas de liberté et restait soumise toute sa vie à l'autorité de l'homme. Comme nous le voyons ici avec ce divorce qui était un droit absolu de l'homme. Cependant, peu de temps après avoir répudié sa femme, Phrastor tomba gravement malade son état fut très grave, il était à toute extrémité (l.3) Il reçut l'aide de Nééra et de sa femme Phano, qui, revenue à la maison, lui prodiguèrent des soins : Elles allaient chez lui pendant sa maladie, alors qu'il n'avait personne pour le soigner ; elles lui apportaient les remèdes qu'il fallait, elles le veillaient ; et vous savez bien vous-mêmes comme une femme est précieuse au chevet d'un malade (l.6- 7). [...]
[...] Ainsi, aucune relation avec une femme étrangère ne saurait être légitime. Selon Démosthène (Contre Nééra, 122), les Grecs ont des épouses pour avoir des enfants légitimes et une gardienne fidèle des choses de l'intérieur de la maison Le destin de la femme se déroule dans l'oikos (la maison) de son mari, où elle met au monde ses enfants et qu'elle a la charge de gérer, en veillant notamment sur le thalamos, le trésor, qui contient les biens précieux et les réserves alimentaires de l'oikos. [...]
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