La démocratie athénienne qui fonctionne depuis le début du Ve siècle av. J.-C. est affaiblie au IVe siècle. Elle a traversé de graves crises dues pour l'essentiel à la situation extérieure comme la Guerre du Péloponnèse à la fin du Ve siècle. Dans cet extrait, Eschine témoigne de la dégradation des institutions à Athènes qu'il a connue, et plus précisément à la dégradation du fonctionnement de la citoyenneté à l'Assemblée. On s'éloigne de plus en plus de la définition première de la démocratie, celle du gouvernement de l'ensemble du peuple et même des citoyens les moins riches et les moins puissants. Eschine (390-314 av. J.-C.), homme politique athénien, est considéré comme l'un des orateurs les plus brillants de son temps, avec Démosthène. Son œuvre Contre Ctésiphon est un plaidoyer contre son adversaire Démosthène avec qui il ne partage pas du tout les mêmes idées politiques. Avant la réforme de Clisthène vers 507-501 av. J.-C., Solon avait mis en place les bases de la démocratie. Une des institutions fondamentales de la démocratie est la Boulè (ou Conseil des cinq- cents), assemblée restreinte de citoyens qui prépare les projets de loi et détermine l'ordre du jour des sessions de l'Ecclésia, l'assemblée de tous les citoyens.
Dans cet extrait, l'auteur commence par expliquer en quoi les lois de Solon étaient meilleures que celles qu'il connaît depuis la réforme de Clisthène (l.1 à 7), puis montre que la démocratie est affaiblie par la volonté de puissance de certains citoyens et que l'on ne peut rien contre (l. 7 à 17). Il demande enfin la conservation de l'action publique en justice, la graphè para nomôn, pour sauver la citoyenneté et calmer l'excès de certains orateurs (l. 17 à 22).
En quoi Eschine peut-il dire que la démocratie athénienne est de plus en plus exploitée par les puissants et quelle solution propose-t-il pour freiner l'excès de certains d'entre eux ?
[...] Selon Eschine, l'abandon de la loi sur la discipline des orateurs de Solon a mené la démocratie à sa perte. Eschine ne pèse pas ses mots et tient à ce que l'action de la graphè para nomôn soit conservée avec soin puisqu'elle seule permet de réduire les excès des orateurs d'influence. Cependant, ce texte laisse en suspens certaines questions : jusqu'à quel point le tableau dressé par Eschine pour son époque est-il conforme avec les réalités du IVe siècle ? [...]
[...] En quoi Eschine peut-il dire que la démocratie athénienne est de plus en plus exploitée par de puissants et quelle solution propose-t-il pour freiner l'excès de certains d'entre eux ? Dans un premier temps, nous verrons qu'Eschine prend les lois de Solon comme modèles. Ensuite pour l'auteur, la démocratie athénienne est menacée par la soif de puissance de certains citoyens, et personne ne peut rien contre. Et enfin, Eschine souhaite que l'on prenne soin de l'action publique en justice pour sauver la citoyenneté et ralentir l'excès de certains puissants orateurs. [...]
[...] En effet, au temps de Solon, c'était au plus vieux citoyen athénien de prendre la parole en premier. Eschine voit cela d'un bon oeil. Elle permettait d'éviter le chahut dans l'assemblée par respect pour l'aîné pourrait monter calmement à la tribune sans être interrompu par le tumulte l à 4). Et le plus vieux, plus expérimenté, pouvait donner au peuple les meilleurs conseils (l.4). Ensuite l'ordre de passage des orateurs se faisait par ordre décroissant d'âge, celui qui voulait parler, se levant. [...]
[...] La démocratie athénienne selon Eschine dans "Contre Ctésiphon", «Les règles du comportement en assemblée», 2-5. La démocratie athénienne qui fonctionne depuis le début du Ve siècle av. J.-C., est affaiblie au IVe siècle. Elle a traversé de graves crises dues pour l'essentiel à la situation extérieure comme la Guerre du Péloponnèse à la fin du Ve siècle. Dans cet extrait, Eschine témoigne de la dégradation des institutions à Athènes qu'il a connue, et plus précisément à la dégradation du fonctionnement de la citoyenneté à l'Assemblée. [...]
[...] Comme nous l'avons vu dans la première partie, les orateurs sont maintenant indisciplinés. Et même si les votes se font à main levée, le résultat du vote n'est qu'une évaluation, vu le nombre de personnes présentes à l'assemblée. Personne ne peut rien contre ça, même pas les personnes qui occupent les postes les plus importants durant les séances ni les lois, ni les prytanes, ni les proèdres, ni la tribu présidente (l.16-17)). Désormais, les citoyens n'ont pas tous les mêmes droits puisque les plus aisés d'entre eux sont favorisés par leur art de la rhétorique. [...]
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