Décret en l'honneur des fils de Leucon (347 avant J.-C.)

Résumé du document

Durant toute l'Antiquité, après les communautés de l'âge de Bronze, les Cités ont été les cadres naturels des échanges locaux. Le Royaume du Bosphore, situé au nord de la mer Noire, fournissait Athènes en blé, déjà depuis le règne du roi Leucon, et Athènes décide donc de récompenser les fils de ce dernier par un décret, pour leur promesse d'exportation de blé comme le faisait leur père.

Ce document est la traduction d'un décret gravé sur une stèle de marbre par les Athéniens à la suite d'une proposition d'Androtion du dème de Gargettos. Ce document n'est pas daté, mais il est rédigé sous l'archonte éponyme Thémistoclès, ce qui permet de le dater de -347. Les destinataires sont en Spartocos et Paraisadès, les fils de l'ancien roi Leucon, qui sont donc désormais rois du Bosphore.

Extraits

[...] I Un décret de l'Ecclésia A l'époque de la rédaction du décret, en -347, c'est la tribu Aigeis qui exerce la 8ème prytanie, donc le 8ème mois de l'année civique qui est donc le mois de mars. Les trois trittyes de cette tribu étaient pour l'Astu (zone de la ville) Collytas, pour la Mésogée (zone intérieur), Epacria et pour la Paralie (la zone côtière), Halai Araphenidès. Ce préambule (ligne 1 à a pour but de fixer les responsabilités de chacun. La décision revient au peuple mais sur la proposition d'un citoyen. Ici Androtion du dème de Gargettos (ligne 5). L'archonte éponyme est nommé ainsi que le secrétaire. [...]

[...] Le paiement de l'inscription était effectué par le trésorier du peuple (ligne charge créée au début du IVème siècle. L'épistate était tiré au sort parmi les prytanes pour un jour et une nuit. Il recevait le sceau d'Athènes et les clefs des trésors des sanctuaires où étaient conservés les fonds et documents publics. Il avait le rang de chef de l'Etat dans les relations avec les autres Etats et recevait les messagers et les ambassadeurs étrangers. Ici c'est Théophilos d'Halimonte (ligne 4). [...]

[...] Mais la législation intérieure n'était pas suffisante et Athènes devait recourir à la diplomatie pour assurer son approvisionnement. Par exemple avec Chypre mais principalement avec le Bosphore. Relation avec le Bosphore Selon Démosthène, la moitié des blés importés vient du Bosphore cela explique pourquoi les Athéniens se sont empressés de renouveler à la mort du roi Leucon, les relations qui la liaient avec ce dernier, car à lui seul, le Bosphore aurait pu alimenter toute la Grèce entière (ligne 12).Pour commencer, les rois Satyros et Leucon ont consenti des avantages au commerce athéniens, puisque les négociants d'Athènes étaient exemptés de droits de douane. [...]

[...] Ce décret est la rédaction officielle qui est remise aux envoyés Sosis et Théodosios, qui était certainement des notables qui rendaient services aux marchands athéniens. Enfin on voit que les Athéniens prennent grande attention à ne rien omettre envers le Royaume du Bosphore, en mentionnant le nom du troisième fils, Apolonios, qui ne semble pas voir un rôle très important (ligne 47) Conclusion Ce décret est donc un exemple aussi bien pour l'analyse de la structure d'un décret, avec donc la fixation des responsabilités au début de celui-ci, mais aussi pour l'étude de l'importation du blé a Athènes au IVème siècle qui était une des préoccupations les importantes pour les Athéniens puisque la production de l'Attique ne suffisait absolument pas à nourrir la cité. [...]

[...] Les destinataires sont Spartocos et Paraisadès, les fils de l'ancien roi Leucon, qui sont donc désormais roi du Bosphore. De la ligne 1 à on découvre le système athénien, instauré depuis les réformes de Clisthène, de la ligne 6 à 13, c'est l'éloge fait aux fils de Leucon, de la ligne 13 à 31, ce sont les honneurs accordés, en remerciement de leur promesse d'exportation de blé vers Athènes, de la ligne 31 à 43, c'est la dette athénienne envers le royaume du Bosphore qui est abordée et de la 44 à la fin, c'est une proposition dans le but qu'Apollonios, troisième fils de Leucon, soit aussi couronné de la même manière que ses frères. [...]