Décret en l'honneur de Boulagoras, 243-242 av. J.-C., époque hellénistique, temple d'Héraion, Samos, ravitaillement de blé, évergétisme, cités grecques, Anaia, démocratie
À l'époque hellénistique, les Grecs accordaient honneurs et récompenses à tous les bienfaiteurs de la cité. Ils pouvaient être honorés pour leurs aides par différents moyens faisant état d'une décision de la cité. Ce fut le cas avec un citoyen du nom de Boulagoras.
Le document correspond à une inscription grecque trouvée dans un temple nommé le temple d'Héraion de Samos dans la cité de Samos. C'est un décret de la cité de Samos ayant comme objectif d'honorer un citoyen samien du nom de Boulagoras écrit et promulgué par une institution qui est le conseil en 243/242. C'est un texte officiel qui émane des autorités politiques de la cité et qui est gravé sur une stèle de marbre.
[...] Il y avait un ensemble de troupes qui occupait le territoire mais Boulagoras a réussi à lui tenir tête. Dans sa proximité avec Éphèse, Anaia était donc bien sous l'emprise d'Antochios II il avait même donné des terres à ses « philoi » qui sont ses plus proches compagnons, ses proches conseillers et les amis royaux du roi, on le voit car « des amis d'Antochios qui se trouvaient en possession des biens revendiqués » l 15-16. La mission de Boulagoras était plutôt diplomatique car il devait régler le conflit avec Anaia, il y est parvenu selon le texte car il a réussi à « opposer dans son ambassade aux plus illustres des amis d'Antiochos qui se trouvait en possession des biens revendiqués ». [...]
[...] Par ses compétences en tant que citoyen bienveillant et bienfaiteur il était aussi magistrat. Il est récompensé pour ses services au sein de l'activité de la cité qu'il a rendu face à tout l'enjeu des difficultés de l'île . On a le portrait d'un citoyen qui a su régler le problème du blé car il y avait des pénuries ce qui lui a permis un éloge avec une remise des honneurs. Même si l'île semble fonctionner démocratiquement elle semble en déclin à cause des problèmes évoqués précédemment. [...]
[...] D'autre part le décret nous apprend qu'il a prêté son argent pour le bon fonctionnement de la cité et pour la population ne manque pas de nourriture ou d'autre chose. En effet « il s'est engagé à avancer personnellement sur son argent les sommes nécessaires » l41-42. Il a donc fait une avance de 6000 drachmes pour envoyer une ambassade à Alexandrie . La caisse publique de la cité n'avait guère les moyens pour financer une ambassade politique, Samos n'avaient visiblement pas les moyens de payer les frais de voyage de la délégation or c'est Boulagoras qui s'est chargé de cela. [...]
[...] On est ici au cœur de la troisième guerre de Syrie. Il n'est plus question d'un problème avec Antochios II ici car il est mort en -246. Le conflit est déclenché par une guerre de succession qui agite les États. Antiochos II mort laisse deux femmes ambitieuses :son épouse Laodicé Ire et Berenice c'est la fille de Ptolémée II et la sœur de Ptolémée III, qui veulent placer sur le trône leur fils respectif. Dans ce contexte politique, Boulagoras fait des bienfaits religieux dans le cadre des affaires politiques de Samos et de cette troisième guerre en Syrie. [...]
[...] Ce qui explique ces honneurs qui n'ont en fait pas vraiment de caractère exceptionnel car Boulagoras est citoyen de Samos. - En revanche lorsque c'est un étranger qui fait « du bien » à une cité étrangère à la sienne la c'est considéré comme grandiose et les honneurs sont démultiplier en leur égard. Exemple : il peut se faire accorder la « politeia » - L'évergétisme devient un système de gouvernement comme le note Philippe Gauthier dans son ouvrage Les cités grecques et leurs bienfaiteurs : il y a une très forte valeur sociale de l'évergétisme c'est symbolique. [...]
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