Décret athénien sur le paiement du tribut (Ve siècle avant J.-C.) - En quoi ce document témoigne-t-il de l'impérialisme qu'exerce Athènes sur ses alliés à travers le payement du tribut ?

Thèmes abordés

Commentaire d'oeuvre, littérature, histoire de l'art, démocratie athénienne, décret athénien, antiquité grecque, Grèce antique, origine historique, succession impériale, impérialisme athénien

Résumé du document

Le document étudié est une inscription grecque du Ve siècle avant J.-C., gravée sur une Stèle en marbre blanc, dont les quatre fragments ont été retrouvés sur l'Acropole d'Athènes à la suite de différentes fouilles archéologiques.

Le fragment A a été retrouvé en 1926, les fragments B et C ont été découverts sur l'Acropole d'Athènes et le fragment D a été retrouvé en 1938 par Gorham Phillips Stevens Papers.

Sur cette stèle est gravée un décret, c'est-à-dire un ensemble de textes faisant état d'une décision (politique, financière ou religieuse) de la Cité. Ce décret, appelait le « décret Kleinias », au nom de son proposant, aurait été probablement promulgué au printemps 447 avant J-C.

Extraits

[...] Par conséquent, toute fraude devient impossible. Par souci de vérification et de sécurité, grammateion et symbolon sont scellés ensemble. Aucune fraude n'est alors possible : la cité alliée ne pas nier avoir eu connaissance du montant à payer, le percepteur ne peut pas dérober une partie de l'argent versé ou demander une somme excessive à la cité alliée et empocher la différence. En effet, l'escorteur du tribut aurait dû, pour falsifier les chiffres, briser le symbolon avant d'ouvrir la tablette. [...]

[...] Ces magistrats, qui semblent erre temporaire, permettent donc à Athènes d'être informer de la politique antérieure des alliés et de pouvoir réagir à l'avance pour mettre fin à toute contestations. Bien que ce n'est pas mentionné dans le texte, on sait également que pour éviter le renouvellement de défections des cités alliées, les Athéniens renforcèrent la surveillance exercée sur leurs alliés en installant des Clérouquies c'est-à-dire l'installation de groupes de citoyens athéniens sur des territoires appartenant à une cité alliée et qui leur ont étés confisqués ou des colonies. [...]

[...] On assiste donc à la transformation de la ligue de Délos en « Empire athénien » c'est-à-dire que la ligue devient progressivement un instrument au service d'Athènes qui prend de manière unilatérale toutes les décisions et impose son point de vue aux cités alliés qui se voient priver des libertés et de l'autonomie dont elles disposaient lors de la création de la ligue. C'est ce qui va provoquer des conflits, notamment des révoltes des alliés, et l'effondrement de la ligue en 404 av. J.-C. [...]

[...] En effet, selon les réglés fixés par Athènes, les cités tributaires doivent mettre par écrit sur une tablette (grammateion) le montant du tribut qu'elles doivent apporter à Athènes « que la ville ayant inscrit sur une tablette le montant qu tribut qu'elle l'envoie » .8-9). Cette tablette était une tablette en cire composée de deux parties, renfermées l'une sur l'autre et qui est ensuite présentée au Conseil par les percepteurs en même temps que le tribut : « que les convoyeurs donnent à lire la tablette au conseil au moment où ils remettront le tribut (l.10-11). [...]

[...] Ces quatre districts sont mentionnés (l.17-19) « deux se rendront dans les îles et en Ionie sur des trières rapides, les deux autres dans l'Hellespont et en Thrace ». Cependant, selon les sources, ces 4 districts, qui étaient au nombre de 5 jusqu'à la fusion de l'Ionie et du Carie en 438 av. J.-C, ont étés créer en 442/443 av. J.-C, soit des années après le décret de Kleinias : cela renforce l'hypothèse de certains historiens que peut être le décret de Kleinias ne date pas de 447 av. J.-C, mais bien après. B. [...]