Nous sommes en présence d'une source littéraire, historique, secondaire. Il s'agit d'une fiction, une invention de l'auteur traitant d'une réalité historique. Son auteur n'est nul autre que le « Père de l'Histoire », Hérodote.
Originaire d'Halicarnasse, Hérodote est né vers 484/482 av JC. L'auteur est connu pour ses nombreux voyages tant dans le monde grec que dans l'Empire perse. Il réside à Athènes avant d'être ostracisé, et de participer à la fondation péricléenne de Thournoi. Son histoire des guerres médiques lui donne l'occasion de maintes digressions sur des évènements, des mœurs, coutumes et mentalités des peuples qu'il évoque.
Le texte proposé est extrait du livre « Historia » écrit vers 440/420 av JC. Hérodote cherche à mener une réflexion scientifique des évènements qu'il raconte d'où le qualificatif de « Père de l'Histoire » que Cicéron lui a attribué.
Le débat a lieu à la suite d'un coup d'État en Perse. Smerdis, Grand Roi perse ou usurpateur selon les sources, est assassiné par un groupe de sept conjurés en 522 av JC.
Les sept conjurés responsables de la mort de Smerdis se réunissent pour discuter de la situation, et leur discussion, comme la décrite Hérodote, est plutôt philosophique : ils s'interrogent sur la meilleure forme de gouvernement.
Pour Otanès, la monarchie, régime traditionnel de la Perse, est inacceptable, parce que les monarques par la nature même du régime ont tendance à se livrer aux plus crapuleux des crimes. Il propose à la place l'instauration d'institutions démocratiques et l'élévation au pouvoir de la « multitude » (to pleithos) (III-80).
Mégabyse s'y oppose. Selon lui, la multitude est dépourvue d'éducation, de goût et de prudence. Il préconise alors la création d'un gouvernement par les meilleurs c'est-à-dire une oligarchie (aristoi) (III-81).
Darius, le dernier interlocuteur, veut que l'on compare les trois régimes en les prenant chacun à son apogée. De cette optique, il est facile de démontrer que le gouvernement d'un seul homme est le meilleur, Darius insiste donc pour que l'on conserve la monarchie traditionnelle (III-82).
De plus, Hérodote, à travers ces interlocuteurs, en profite pour faite une vive analyse de la démocratie.
[...] Nous pouvons donc nous demander comment, à travers ce débat sur le meilleur des régimes politiques, Hérodote fait l'analyse de la démocratie. Dans l'optique de résoudre cette problématique, nous ferrons, dans un premier temps, l'étude des personnages et de leur proposition de régime politique, puis dans un second temps, nous étudierons les limites de la démocratie selon Hérodote. L'étude des personnages ainsi que leur proposition de régime politique A Otanès, un citoyen modèle partisan de l'isonomie Dans ce débat, chaque interlocuteur défend son système politique de prédilection. [...]
[...] D'ailleurs il excelle dans cet art puisqu'il domine le débat sur les régimes. C'est un excellent orateur qui s'appuie sur un raisonnement de nature sophiste (raisonnement qui cherche à apparaître comme rigoureux, mais qui en réalité n'est pas valide au sens de la logique). Son discours en faveur de la monarchie est un chef d'œuvre de fourberie : après avoir insisté pour que l'on fasse la comparaison des trois régimes, chacun à son apogée de sa décadence, Darius juxtapose l'image d'une monarchie idéale (c'est une utopie) à une oligarchie et une démocratie en pleine décadence [ligne 35 à 46]. [...]
[...] En se penchant sur l'autre problématique de la démocratie : la question de la justice, on aborde ce qui est la question principale pour Otanès. La justice est le critère d'évaluation primordial des divers régimes politiques. Otanès, dans un premier temps, donne, comme définition de la justice, l'absence d'oppression [dans sa critique de la monarchie ligne 7/8]. Plus tard il semble associer l'absence d'oppression avec l'absence de commandant et de commandes. Mais n'y a-t-il réellement ni commandant ni commandés dans la démocratie ? [...]
[...] Le débat a lieu à la suite d'un coup d'État en Perse. Smerdis, Grand Roi perse ou usurpateur selon les sources, est assassiné par un groupe de sept conjurés en 522 av. J.-C . Les sept conjurés responsables de la mort de Smerdis se réunissent pour discuter de la situation, et leur discussion, comme la décrite Hérodote, est plutôt philosophique : ils s'interrogent sur la meilleure forme de gouvernement. Pour Otanès, la monarchie, régime traditionnel de la Perse, est inacceptable, parce que les monarques par la nature même du régime ont tendance à se livrer aux plus crapuleux des crimes. [...]
[...] C'est ce que prône Mégabyse, à la différence que les aristocrates sont légitimes puisqu'ils sont élus par le peuple. Par ailleurs, la démocratie, plus qu'aucun autre régime politique, a besoin de héros. En effet, la justice ou l'injustice du régime démocratique dépendra en grande partie du caractère des individus qui détiennent le pouvoir. Or le statut moral de l'homme est ambigu [selon Otanès dans sa critique de l'homme ligne 9/10, voir également le discours sophiste de Darius ligne 36 à 47]. Le caractère moral de l'homme politique joue un grand rôle au sein de la démocratie. [...]
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