Le Second siècle a vu peu à peu l'empire s'intégrer dans les mentalités locales, et la Romanisation se diffuser progressivement. L'empereur son chef, se veut le gardien du peuple par son statut de tribun de la plèbe, et cela est particulièrement accentué dans les provinces qui dépendent de sa personne. C'est un bel exemple de recours à sa grâce que nous avons ici.
Ce texte date de l'année 181 après Jésus-Christ, c'est-à-dire au début du règne de Commode. Il s'agit d'une pétition qui rapporte les malversations faites par le procurateur à l'égard des paysans locaux, et la réponse de l'Empereur à la plainte de ses derniers. Elle fut écrite par les paysans eux-mêmes, et le fait qu'elle fut inscrite témoigne de sa fiabilité.
[...] Cependant, à la vue des évènements, nous pouvons nous demander, ce qui se serait passé si les faits avaient eu lieu dans une province sénatoriale, le jugement de l'empereur aurait-il était le même ? La pétition lui serait- elle parvenue ? Bibliographie Ouvrages généraux LEPELLEY (Claude) Rome et l'intégration de l'Empire, Tome Approches régionales du Haut-Empire romain, Paris, PUF LE ROUX (Patrick), Le Haut-Empire romain en Occident, Manchecourt, Editions du Seuil, février 1998. SHEID (John) JAQUES (François), Rome et l'intégration de l'Empire, Tome les Structures de l'Empire romain, Paris, PUF Ouvrages spécialisés CORBIER (Paul) GRIESHEIMER (Marc) L'Afrique romaine : 146 av. [...]
[...] En contrepartie de l'allocation de cette terre les paysans doivent différentes choses aux propriétaires, comme une redevance, versée en nature et qui varie selon la production (par exemple elle s'élève à un tiers de la récolte pour les céréales, l'Afrique est essentiellement marquée par ce type de culture et celle de l'olivier). A cela s'ajoute un pour cent de la production pour l'administration du Conductor et six jours de corvées (les Sperae) s'élevant à deux jours pendant les labours, deux durant la moisson, et enfin deux à la convenance du fermier. En contrepartie la possession des terres acquise est complète et sans limites de temps de plus elle est transmissible par héritage. [...]
[...] J.-C. - 439 ap. J.-C. Paris, Ellipses Outils Encyclopédia Universalis. [...]
[...] Ce rescrit comment par le nom de l'empereur, sa titulature prouvant son statut princier (Ligne 28 : César Marcus Aurelius Commodus Antoninus Auguste Sarmaticus Germanicus Maximus On y retrouve le nom de son père, Marc Aurèle, montrant sa filiation, mais aussi le titre d'Auguste, nom du premier empereur qui sert par la suite à marquer son pouvoir.) Commode dans ce rescrit choisit de donner raison aux paysans, il demande à Lucius Lucullus, ledit procurateur en faute, et aux autres qui pourraient être dans le même cas de respecter la législation en place (Ligne 31 : Ni rien qui soit injuste ou contraire au règlement perpétuel C'est là un conflit qui démontre que les paysans manciens restaient privilégiés, en effet leurs statuts peuvent être remis en question (par le procurateur dans le cas présent) mais reste cependant défendable, l'empereur étant assez souvent bienveillant et juste vis-à-vis de ses sujets. Conclusion Nous avons donc vu à travers ce texte, les différents aspects de ce conflit, l'opposition des paysans au procurateur, ses causes, l'augmentation du travail dû, et sa résolution par le rescrit. L'empereur essaye donc d'être juste avec ses sujets, même si cela implique d'aller à l'encontre des personnes qu'il a mis au pouvoir, ici le procurateur. [...]
[...] C'est là une référence à la législation faite par Hadrien puis complétée par Trajan qui régule l'agriculture dans la région, les paysans demandent donc sont application en implorant la pitié de l'empereur (ligne 27 : Ainsi, par la bonté de ta majesté, nous tes paysans, nés et élevés sur tes domaines, nous ne serons plus tourmentés par les fermiers des terres impériales l'empereur étant au second siècle, une instance d'appel, face aux problèmes liés à la justice, que se soit des gouverneurs proconsulaires (donc sénatoriaux) ou des procurateurs (issus des chevaliers), c'est ce droit, qu'utilisent ici les paysans. La portée de la plainte et la résolution de l'affaire La cité est un cadre de droit qui par sa petite taille permettait en général de résoudre les conflits. Mais ce n'est pas le cas ici, la corruption des institutions représentatives du pouvoir impérial et la justice étant corrompue, ils ont dû s'unir pour faire face. [...]
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