Cicéron, Première Catilinaire, double énonciation, éloquence politique, conjuration de Catilina, République romaine, rhétorique, hyperbole, Sénat romain, raisonnement logique, commentaire de texte, Antiquité
Cicéron, homme d'État latin et orateur de renommée, a écrit en -63 son discours intitulé "Première Catilinaire", modèle d'éloquence politique, à l'occasion de sa victoire contre le comploteur Catilina et sa conjuration visant à défaire la République romaine. Considéré comme un des plus grands orateurs de son temps, Cicéron a publié au cours de sa vie une abondance d'oeuvres, notamment sur la rhétorique, qui caractérise justement l'extrait de son discours au Sénat qui nous est ici proposé, discours à visée judiciaire, tournée sous la forme d'une violente accusation. Nous verrons ainsi en quoi ce texte présente une double énonciation en étudiant tout d'abord la facette explicite du discours, dans laquelle Cicéron s'adresse directement à Catilina, qui a osé venir assister à la séance, puis nous nous intéresserons à l'énonciation implicite, par laquelle l'orateur s'adresse aux sénateurs, et qui s'avère finalement être l'énonciation la plus importante.
[...] Par exemple « quosque tandem abutere, Catilina, patientia nostra ? » (Jusqu'à quel point, Catilina, abuseras-tu de notre patience L'accumulation des questions constitue une franche et forte accusation. Cicéron accable sa « victime », il lui martèle ses péchés, ses torts, le caractère inhumain de sa trahison dans une longue accumulation s'étendant des lignes 4 à cela permet d'accentuer et d'augmenter le poids et l'ampleur de ses actes et leurs conséquences : « nihilne te nocturnum praesidium Palatii [ ] nihil horum ora vultusque moverunt ? [...]
[...] Cicéron s'adresse aussi et surtout aux sénateurs présents Il y a une double énonciation (celle-ci est implicite, mais est pourtant la plus importante). Cicéron expose les faits aux sénateurs en faisant mine de s'adresser à Catilina, comme si la séance ne se déroulait pas au Sénat : désignation du Sénat et des sénateurs par la 3e personne du singulier « senatus haec intellegit : Consul videt ». C'est une énonciation implicite, mais les sénateurs comprennent que Cicéron les avertit en fait de toutes les œuvres secrètes de Catilina « quid superiore nocte egeris, ubi fueris, quos convocaris » (ce que tu as fait la nuit dernière et la nuit d'avant, où tu étais, ceux que tu as convoqués). [...]
[...] Par son discours, l'orateur cherche donc à susciter la colère, l'indignation contre cet homme absolument méprisable qu'est Catilina. Il cherche également à créer la cohésion de son auditoire, à créer un effet d'ensemble contre un seul homme « omnium » (tous ces hommes). En conclusion, ce discours est une œuvre à visée argumentative, tournée si habilement qu'elle cache derrière une apparente accusation simple une véritable indignation de l'orateur et une exhortation à rendre justice visant les sénateurs, véritables cibles de ce discours provocateur. [...]
[...] Cicéron, Première Catilinaire - Cicéron av. J.-C.) - Une double énonciation Cicéron, homme d'État latin et orateur de renommée, a écrit en -63 son discours intitulé Première Catilinaire, modèle d'éloquence politique, à l'occasion de sa victoire contre le comploteur Catilina et sa conjuration visant à défaire la République romaine. Considéré comme un des plus grands orateurs de son temps, Cicéron a publié au cours de sa vie une abondance d'œuvres, notamment sur la rhétorique, qui caractérise justement l'extrait de son discours au Sénat qui nous est ici proposé, discours à visée judiciaire, tournée sous la forme d'une violente accusation. [...]
Source aux normes APA
Pour votre bibliographieLecture en ligne
avec notre liseuse dédiée !Contenu vérifié
par notre comité de lecture