Cicéron, Pour la loi de Manilius, III-IV et X-XI, De imperio Cn. Pompei, personnage de Pompée, forces de Mithridate VI en Orient
L'auteur du document est donc Marcus Tullius Cicero né c. en 106 av. J.-C. à Arpinum et mort en 43 av. J.-C. Cicéron est issu de l'ordre équestre, c'est un homo novus qui va mener une vie d'avocat puis d'homme d'État.
Cet orateur est, au moment de ce discours, alors âgé de quarante ans et s'est déjà illustré au cours de nombreux procès en tant qu'avocat :
- En 80, Cicéron défend Sextus Roscius, un citoyen accusé de parricide par trois hommes, dont l'affranchi de Sylla. À 26 ans, Cicéron sauve son client face à la hargne des trois hommes et gagne ainsi son premier procès criminel.
- En 70, Cicéron se fait à nouveau connaître lors du procès de Verrès coupable d'exaction et de vols à l'encontre des Siciliens.
Cependant, il n'a en 66 jamais encore abordé les Rostres ou tribunes aux harangues. De plus, l'année 66 marque son entrée dans le cursus honorum en tant que préteur.
[...] Pompei a été prononcé en 66 av. J.-C. Contexte o Contexte oriental : Depuis 74, une nouvelle guerre fait rage entre la République romaine et les forces de Mithridate VI Eupator. Marquées de 74 à 70 par une réussite des légions romaines dirigées par le consul Lucullus, les années 69-67 sont caractérisées par un regain de force du Pont aidées par le roi d'Arménie Tigrane. [...]
[...] Dans un autre extrait de ce discours qui n'est pas reproduit ici, Cicéron affirme que la rumeur de l'arrivée de Pompée en Orient a été suffisante pour stopper l'avancée de Mithridate et de son allié arménien. o Bonheur ou chance : la chance ou encore felicitas est un élément capital dans le choix d'un champion En effet, Pompée semble être aimé des dieux et apte à remplir l'attente des Romains que Jean Gagé qualifie d'universels succès Cicéron justifie par le choix divin les exceptions dont Pompée fait l'objet. [...]
[...] Commentaire du document : Cicéron, Pour la loi de Manilius, III-IV et X-XI (CUF) Introduction Accroche o J'ouvre cet exposé par une citation de Racine qui écrit dans la tragédie Mithridate : le grand nom de Pompée assure sa conquête : c'est l'effroi de l'Asie Le document que je vous présente dans cet épisode asiatique de Pompée, une importance particulière. Nature du document o Nous avons donc devant les yeux un discours de Cicéron qui nous est parvenu sous le nom Pour la loi de Manilius, mais qui vraisemblablement était connu des anciens sous le nom De imperio Cn. Pompei. Auteur o L'auteur du document est donc Marcus Tullius Cicero né c. [...]
[...] L'insularité de la place sauva ces derniers Lignes 37 et 38 : il sort du royaume de ses pères, et vient au grand jour, sous les yeux de toute l'Asie, se jeter sur les peuples qui vous paient tribut o Ces lignes font référence elles aussi au déroulement de la première guerre o En effet, loin de se contenter de l'Asie Mineure, Mithridate envahit la Grèce en 88 av. J.-C. Il prend ainsi les Cyclades, l'Eubée et Athènes face à de rares cités résistantes et à la Macédoine toujours tenue par les Romains o En 87, Mithridate envahit la Macédoine, mais doit reculer face à l'intervention victorieuse de Sylla B/Les victoires en demi-teintes des imperatores romains en Orient Lignes 35 et 36 : cet homme non seulement n'a pas reçu le châtiment que méritait son crime, mais il a régné vingt-trois ans depuis son forfait o En effet, la première guerre mithridatique et le massacre en découlant a eu lieu vingt-trois ans auparavant Lignes 39 et 40 : ceux de vos imperatores qui ont fait la guerre à ce roi ont plutôt remporté les honneurs de la victoire que la victoire elle-même ET Ligne 43 à 45 : Il faut savoir gré à ces imperatores de ce qu'ils ont fait, et les excuser s'ils ont laissé quelque chose à faire, parce que Sylla dut quitter cette guerre, rappelée en Italie par l'État, et Murena rappelé par Sylla o De fait, force est de constater que durant les deux premiers conflits, aucune victoire décisive n'a été remportée par Rome qui célèbre pourtant les triomphes de ses imperatores o En 86, Sylla affronte et défait Mithridate à Chéronée, mais le manque de navire l'empêche de poursuivre son ennemi en de l'autre côté de la mer Égée ; la guerre se solde donc par des négociations à l'amiable De plus, Sylla se doit de revenir en Italie, car les marianistes ont repris, en son absence, le contrôle de Rome et l'ont déclaré ennemi public o Dans le cas de Murena, le discours de Cicéron paraît plus contestable dans la mesure où en 83, Murena attaque le Pont sans réelle raison et est défait par Mithridate l'année suivante La guerre se conclut par des négociations avec le roi du Pont qui évacue la Cappadoce Dans ces circonstances, difficile de comprendre pour quelles raisons Murena bénéficia d'un triomphe si ce n'est la sympathie que Sylla lui portait C/La réapparition du danger oriental avec la troisième guerre mithridatique Lignes 45 et 46 : Quant à Mithridate, il a employé ce temps non à oublier les pertes de sa première guerre, mais à en préparer une nouvelle o En effet, Mithridate en 74 av. [...]
[...] En effet, Mithridate est une fois de plus entré en guerre contre la République ; aucune victoire décisive n'a pu être remportée par les imperatores qui se sont succédé face à lui. o C'est donc Pompée, un chef de guerre auréolé de gloire, que Cicéron souhaite voir prendre le commandement en Asie. Il est présenté comme un homme de grande qualité, ayant reçu une éducation militaire et surtout, ayant déjà fait ses preuves sur le champ de bataille. Réponse à la problématique o Compte tenu de ce développement, Pompée apparaît bien au sein de ce discours comme l'homme providentiel destiné, en quelque sorte, à sauver la République. [...]
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