Chronographie, Théophane, couronnement de Constantin VI, règne de Léon IV, évêques métropolitains, renouvellement du clergé, politique iconoclaste, commentaire
La Chronographie de Théophane couvre les années 284-813 (5776/77-6305).
Avec cet ouvrage, il poursuit une entreprise entamée par son contemporain Georges le Syncelle. Georges le Syncelle était moine. Après avoir vécu en Palestine, il occupa la position de syncelle (synkellos ; « camarade de cellule ») auprès du patriarche de Constantinople Tarasios (784-806) ; en tant que tel, ses attributions ne sont pas clairement définies, mais il bénéficiait d'une influence importante dans les plus hautes sphères de l'Église byzantine. La Chronographie de Georges couvre une période partant des origines du monde (Adam) à l'accession de Dioclétien à la tête de l'Empire romain. On sait qu'il écrivait toujours en 810. On ne sait en revanche pas exactement quand il est mort (la date de 811 a souvent été avancée, sans preuve), mais George était décédé quand Théophane rédigea la préface de sa Chronographie, probablement en 814.
[...] Il s'agit pour l'essentiel d'une compilation de documents plus anciens témoignant de protocoles observés par le passé (déroulement des cérémonies variable en fonction du contexte et des nécessités). Les sources antérieures sur le couronnement sont rares et éparses. Le Livre des cérémonies compile cependant un document attestant qu'il était vraisemblablement pratiqué depuis le Ve siècle. Il s'agit d'un texte de Pierre le Patrice, maître des offices du temps de Justinien Ier, dans lequel il a décrit les couronnements de Léon en 457, Anastase Ier (491) et Justinien Ier (518). [...]
[...] Sa Chronographie prend en effet la tournure d'une vaste entreprise de compilation ; une vingtaine de sources majeures ont été identifiées des secondaires). On y trouve néanmoins la marque de Théophane, en particulier lorsqu'il évoque les années dont il a été le témoin direct (à partir de 780 env.) : . On y lit notamment sa position favorable à l'iconodoulie . Les portraits des empereurs y sont plutôt nuancés : par exemple, Irène, pourtant restauratrice des images, n'est pas exempte de critiques (pour abus de pouvoir, en particulier pour l'aveuglement de Constantin VI) ; tandis que Léon V qui a infligé l'exil a Théophane y est présenté sous un jour plutôt favorable (orthodoxe, etc.). [...]
[...] Croix = seule image tolérée par les iconoclastes . Vierge ami de la sainte Mère de Dieu = témoigne d'une certaine souplesse . Enfin, l'empereur entreprend de consolider les forces armées de l'Empire il leva de nombreux contingents dans chaque thème et augmenta les tagmata l. 45) Distribution en argent pour de grandes occasions (victoire, naissance dans la famille impériale 747/48 (Constantin : dernière réplique de la peste justinienne Léon IV s'inscrit là dans la continuité de l'action de son père, Constantin à qui l'on doit la création des tagmata (ou plutôt leur définition et institutionnalisation)12. [...]
[...] Le rituel aurait donc permis de modifier la nature de Constantin VI (pouvoir transformateur du rituel). Théophane, écrivait justement à l'époque à laquelle remonte les plus anciens témoignages de mise par écrit du protocole, et après le couronnement de Charlemagne. Le couronnement, s'il n'est pas fondateur de l'exercice du pouvoir impérial, pouvait participer à légitimer l'empereur en servant d'argument supplémentaire en cas de contestation. Au-delà du couronnement, dans ce texte, c'est un ensemble de cérémonies qu'il faut retenir, qui permettent une mise en scène publique de l'association de Constantin VI au pouvoir Lieux et espace de la cérémonie Le cérémonial impérial s'exprime en grande partie à l'intérieur du palais, c'est-à-dire dans un lieu confiné et inaccessible à la plupart des gens. [...]
[...] Théophane, Chronographie, ad a. 775/776 BIBLIOGRAPHIE CHEYNET J.-Cl., Byzance, l'Empire romain d'Orient, Paris CHEYNET J.-Cl. (dir.), Le monde byzantin, II, L'Empire byzantin (641-1204), Paris DAGRON R., Empereur et prêtre, Étude sur le césaropapisme byzantin, Paris DAGRON G., Réflexion sur le cérémonial byzantin Paleoslavica p. 26-36. DEROCHE V., METIVIER S., PUECH V., SAINT-GUILLAIN G., Le monde byzantin, 750-1204, Économie et société, Paris MANGO C., SCOTT R. (éd. & trad.), coll. G. GREATREX, The Chronicle of Theophanes Confessor, Byzantine and Near Eastern History, AD 284-813, Oxford SVORONOS N. [...]
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