Bibliothèque historique, livre 18, ch 55 et 56 - Diodore de Sicile, Edit de Polyperchon

Thèmes abordés

Bibliothèque historique, livre 18, ch 55 et 56, Diodore de Sicile, Edit de Polyperchon, Alexandre, Grèce, Rome, histoire

Résumé du document

Cet extrait est tiré du livre 18 de l'œuvre volumineuse de Diodore de Sicile intitulée Bibliothèque Historique. Ce passage correspond aux chapitres 55 et 56. Il est composé de deux parties à la nature distincte. La première partie correspondant au chapitre 55 est de nature narrative et est écrite par Diodore lui-même. La seconde, soit le chapitre 56, est la circulaire authentique émanant de la chancellerie royale de Philippe III et donc n'a pas été rédigée par Diodore. On est alors en présence à la fois d'un récit et à la fois d'un acte officiel.

Diodore de Sicile est un historien grec du premier siècle avant Jésus Christ. Or ici il relate des faits du dernier quart du IVe siècle avant notre ère. Il n'est donc pas contemporain des faits ainsi il faut adopter une approche critique vis-à-vis de son récit et analyser la fiabilité de ses sources. Toutefois, de par ses nombreux voyages et de par son séjour à Rome - alors le centre de la pensée hellénique à cette époque -, on peut être assuré de la qualité de ses informations

Extraits

[...] Avec la mort d'Alexandre en 323 se pose le problème du maintien de l'unité et celui de la succession. Son demi-frère n'a pas les capacités mentales pour diriger seul et son épouse iranienne Roxane est alors enceinte du futur Alexandre IV. Se pose alors le problème d'un partage des responsabilités dans cet empire immense ainsi de nombreuses personnalités émergentes, dont Antipatros (l.12-22), qui gère alors les affaires d'Europe et Cratère ayant la charge de la tutelle des rois. L'enjeu pour ses hommes est de se placer dans une sorte de légitimité et de ce fait, contrôler le cœur du royaume et par là même les deux rois. [...]

[...] À Athènes de par la présence de la garnison de Cassandre cela n'a pas abouti, mais il faut quand même noté qu'en Eubée cet édit aurait permis un renversement de régime. On pourra alors par une étude comparative analyser l'appel à la liberté d'Antigone en 315. Bibliographie : Diodore de Sicile : Bibliothèque Historique, livre XVIII, Paris, Les Belles Lettres WEHRLI Claude, Antigone et Démétrios, Publications de l'Institut d'Histoire de la Faculté des Lettres de l'Université de Genève, Collection Études et Documents WILL Edouard, Histoire politique du monde hellénistique, Paris, Éditions du Seuil, 2003. [...]

[...] Le problème est que la situation politique au moment de la déclaration de Polyperchon n'est pas la même que lors des prétentions grecques de 323. En effet, le cadre politique imposé par Antipatros s'accompagne de constitutions, d'écrits alors en vigueur depuis un certain temps. Cet édit supprime tout bonnement tout ce qui a pu être promulgué depuis 323. Quelle est alors l'innovation apportée par cet édit L'édit en lui-même est novateur, car Polyperchon admet l'erreur macédonienne de plus la recherche de soutien par un édit est assez singulière. [...]

[...] Est-ce que leurs représentations de la démocratie coïncident ensemble ? Tout ceci pose à nouveau la problématique du rapport de force et de l'hégémonie macédonienne sur les cités. Les aspects les plus visibles de l'hégémonie c'est-à-dire la présence de garnisons (l.10) ou même la présence d'une oligarchie dirigée par des philos (l.11) sont dénoncés tout en étant supprimés du discours de Polyperchon. Or face à un équilibre aussi précaire peut-on se permettre de ne plus exercer le moindre contrôle sur des cités où les troubles politiques sont prégnants comme à Athènes par exemple De plus est-ce que cette instauration démocratique peut se faire partout ? [...]

[...] Si certains Mégalopolitains sont mis de côté par cet édit, les habitants de Tricca, de Pharcadon, mais également des cités d'Amphissa tout comme d'Héraclée (près des Thermopyles) pour avoir pris parti dans la guerre Lamiaque contre la Macédoine sont maintenus dans leur exil sans possibilité de retour. Là où Athènes est pardonnée et même quelque part récompensée par Polyperchon d'autres cités subissent sa rancœur. Où se trouve la notion de Liberté là-dedans Pour une déclaration se présentant comme une amnistie le pardon est pour le moins limité. [...]