De toutes les révoltes serviles, celles de Sicile revêtent le plus d'importance et d'exemplarité. Tenant tête à Rome et à son armée pendant des durées tout à fait exceptionnelles, avec un effectif d'insurgés mobilisés assez remarquable, la terre sicilienne loin des contrés de Rome, a en plus permis à chacune des insurrections, l'établissement d'Etats d'anciens esclaves, relativement stables, avec notamment des institutions plutôt bien développées.
Les deux extraits étudiés sont tirés de l'ouvrage intitulé "Bibliothèque historique" écrit à l'origine en grec par Diodore. Né à Agyrium, au Nord-est d'Enna en Sicile, ville-cœur de la première révolte, moins d'un demi-siècle après les évènements, cet historien grec s'impose comme le plus apte à nous informer sur ces activités serviles. La rédaction de son œuvre majeure ne demanda pas moins de trente ans. Pour mener à bien son entreprise, il parcourut une grande partie du monde. Composée en effet de 40 livres, la "Bibliothèque historique" expose l'histoire depuis l'époque mythologique jusqu'à la première année de la 180ème olympiade, en l'an 60 av. J.-C. II n'en reste que 15 livres plus des extraits pour les 25 autres.
[...] De plus, comme l'explique Diodore, leurs maitres ne se souciaient guère de les nourrir et de les vêtir. Les bergers, sans doute les plus mal lotis, se constituèrent alors en véritables bandes organisées, notamment grâce à la liberté de mouvement offerte par leurs maitres. En effet, pour des raisons évidentes, ces derniers ne pouvaient pas les enchaîner. Vêtus de peaux de loups ou de sangliers et armés de massues ou encore de lances, ils assassinaient les voyageurs isolés ou attaquaient les fermes pour assurer leur propre subsistance, sous autorisation préalable de leurs maitres. [...]
[...] Au niveau politique, il crée un Conseil occupé apparemment par les hommes les plus sages. De plus, il va ordonner la construction de certains édifices (tel un palais, un forum ou encore la fortification de la ville), non seulement pour son bien-être personnel, mais aussi pour celui de son peuple. Salvius va aussi créer des symboles honorifiques, tel le port d'une tunique laticlave (le terme laticlave désigne, dans la Rome antique, un insigne réservé aux membres de l'ordre sénatorial). Bref, on voit bien qu'il s'inspire d'un coté sur des actions passées d'Eunous, et de l'autre du modèle romain. [...]
[...] "Bibliothèque historique", Diodore (Ier siècle av. J.-C.) - les agitations serviles en Sicile Introduction De toutes les révoltes serviles, celles de Sicile revêtent le plus d'importance et d'exemplarité. Tenant tête à Rome et à son armée pendant des durées tout à fait exceptionnelles, avec un effectif d'insurgés mobilisés assez remarquable, la terre sicilienne loin des contrés de Rome, a en plus permis à chacune des insurrections, l'établissement d'Etats d'anciens esclaves, relativement stables, avec notamment des institutions plutôt bien développées. Ces deux extraits sont tirés de l'ouvrage intitulé Bibliothèque Historique écrit à l'origine en grec par Diodore. [...]
[...] On constate que la plupart des dirigeants étaient des esclaves privilégiés dont la situation devait être enviable, même par certains hommes libres. Considérés par beaucoup comme des charlatans, ils vont vite se montrer à la hauteur des fonctions qu'ils occupent, en créant notamment des états à institutions plutôt solides. B. La mise en place d'institutions En lisant le deuxième extrait de Diodore, on voit bien que les leaders de ces guerres ont tenté de créer véritablement un état, avec de solides institutions. [...]
[...] Ce n'est qu'en 132 avec Publius Rupilius que l'armée romaine prit un avantage définitif sur celle des esclaves. Le consul assiégea chronologiquement Tauromenium et Henna, principales places fortes des esclaves. Possédant des machines de siège et une armée puissante et disciplinée, Rupilius n'eut besoin que d'une petite année pour mettre au pas toute la Sicile. Le Roi Syrien Eunous fut emprisonné et mourut à Morgantina tandis que la plupart des esclaves qui avaient pris les armes furent exécutés. On note dans la seconde révolte servile une nouvelle passivité du gouverneur romain. [...]
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