Aristote, Constitution d'Athènes, La réforme clisthénienne en 508-507

Résumé du document

C'est au IVe siècle av. J.-C., époque de l'ascension de l'empire macédonien et de la chute de l'influence démocratique d'Athènes, qu'Aristote rédige, un siècle et demi après les événements, l'Athênaiôn Politeia dans le but de conserver le particularisme athénien en décrivant ses institutions et leur histoire. En effet, la démocratie et l'autonomie politique disparaîtront progressivement sous les rois macédoniens, transformant les cités grecques en vassaux de leur vaste empire.

Aristote nait à Stagère en Macédoine en 384. Il suit l'enseignement de Platon de 347 à 327 (mort de Platon) puis enseigne à son tour à Athènes de 335-334 à 322 après avoir été le précepteur d'Alexandre. Aristote tient au particularisme grec et il connait les projets de son élève (qui n'a d'ailleurs rien retenu de ses leçons apparemment) de mélanger les cultures barbares et grecques. Aristote a donc la volonté de rassembler par écrit les informations pour le public grec de la cité sur leur "constitution" alors que celle-ci perd son pouvoir (il en rédigera par ailleurs plusieurs).

Extraits

[...] -Précis de Littérature grecque, Jacqueline de Romilly, éd. PUF. -Léxique d'histoire et de civilisation grecques, Anne et François Queyrel, éd. Ellipses -introduction à Constitution d'Athènes, Claude Mossé, éd. Les Belles Lettres, "Classique en poche" -http://fr.wikipedia.org/wiki/R%C3%A9formes_clisth%C3%A9niennes, à consulter avec prudence mais les explications sur la division en démes, trittyes et tribus y sont plus succintes et plus claires cf Liens externes) auteur Pedro Lassouras + sur Clisthène : http://fr.wikipedia.org/wiki/ Clisth %C3%A8ne_(Ath%C3%A8nes), X auteurs. [...]

[...] la tradition orale à Athènes donnait plus d'importance à Solon qu'à Clisthènes. Pourquoi ? Son but est peut être de narrer les événements pour ses contemporains de manière à ce que leur régime démocratique et ses institutions soient présentés de façon élogieuse, pour renforcer la célèbre fierté grecque dans un moment où elle déprime. Ce qui expliquerait les contradictions avec les autres versions, voire une possibilité d'invention d'Aristote ; il ne faut cependant pas oublier que les erreurs historiques sont aussi courantes. [...]

[...] Hypothèse des historiens actuels : Clisthène aurait été doté de pouvoirs législatifs exceptionnels qui, avec le soutien du peuple ayant peur de revenir sur 1 demi siècle de réforme démocratique, lui aurait permis la prise du pouvoir. Aristote produit lui une version plus théâtrale et également plus douteuse : -ligne 8 : les oligarques ont le pouvoir, mais "la masse" se révolte et réussit à vaincre l'armée spartiate avec son roi puis rappelle Clisthène de son exil pour instaurer la démocratie. Cette version est tout à la gloire du peuple athénien mais n'est que très peu vraisemblable. [...]

[...] Cette version enjolivée de l'histoire sert en fait de cadre à ce qui est essentiel dans ce document (ses deux tiers) : III - La description des institutions et de la réforme clisthénienne l à 40 Cette réforme consiste en une réorganise du corps civique et en la création de cadres politiques nouveaux. S a création majeur e est le dème qui permet de faire accéder un plus grand nombre de personnes à la citoyenneté. Cependant rien n'atteste que cette création soit l'œuvre de Clisthène ou bien qu'il ait eu par cette création une volonté démocratique (ligne 16) plutôt que simplement populiste. - 10 tribus, contre quatre avant, qui sont constituées de trois trittyes chacune (30 contre 12 précédemment). [...]

[...] Xénophon lui aussi a écrit une Constitution des Athéniens mais dans le cadre idéologique de la guerre du Péloponnèse, c'est à dire contre Athènes et pour Sparte. Aristote réunit la description des événements historiques et la présentation théorique et idéologique d'une façon plutôt élogieuse pour la démocratie athénienne. son époque : la constitution des Atthidographes reconstituée tardivement à Athènes ainsi que des orateurs athéniens. Une tradition orale plus sûre que sa dernière source (la moins probable) : Aristote aurait eu en sa possession des documents datant du siècle. [...]