Annales, Tacite, Germanie, Gaule antique, notables gaulois, empereur, ius honorum, citoyenneté romaine, ordre juridique, Sénat
Tacite (Publius Cornelius Tacitus) est un historien romain né vers 55 après J.-C et mort vers 120. Il a notamment écrit les Annales. Il s'agit d'un ouvrage décrivant, année par année, le règne des empereurs Julio-claudiens de la mort d'Auguste en 14 ap. J.-C jusqu'à la mort de Néron en 68.
Dans le livre XI, chapitres 23 à 25, Tacite fait référence au discours qu'a fait l'empereur Claude (règne de 41 à 54) devant le Sénat en l'année 48. Tacite n'en a pas été témoin directement. Dans ce discours, Claude justifie sa décision d'accorder le droit aux notables romanisés de la Gaule Chevelue d'entrer au Sénat (ius honorum). Ce discours est ensuite gravé par les Gaulois sur une grande plaque de bronze nommée la Table claudienne afin de commémorer ce plein octroi de la citoyenneté romaine. En rapprochant les deux sources dont nous disposons pour ce discours, nous pouvons constater que Tacite a réécrit le texte impérial de manière simplifiée. Il éclaire également le contexte politique de l'époque en nous indiquant les principales raisons d'opposition à la décision de Claude. Le texte peut être divisé en trois parties : de la ligne 1 à 4, Tacite explique la situation et date le discours par les consuls, de la ligne 4 à 18, le texte nous informe sur les principaux arguments contre l'octroi du ius honorum aux Gaulois puis de la ligne 18 à la fin du texte l'empereur expose ses arguments.
Dans quelle mesure ce discours relaté par Tacite montre-t-il que l'empereur désire soutenir une vision d'une envergure nouvelle ?
[...] Il a également combattu Carthage dans la 2nde Guerre Punique puis les Séleucides dans la bataille des Thermopyles (de 191 av. J.-C.). Claude parle ensuite des sénateurs en général : « d'Etrurie, de Lucanie et de l'Italie entière nous avons fait venir des sénateurs », il rappelle qu'au fil de l'expansion de Rome, les territoires conquis ont été intégrés jusqu'à ce que toute l'Italie ait les mêmes droits que les romains, dont le ius honorum. L'Empereur continue avec d'autres arguments. Quand Claude, à travers Tacite, parle « des pays, des nations se fondissent dans notre peuple. [...]
[...] Dans quelle mesure ce discours relaté par Tacite montre-t-il que l'empereur désire soutenir une vision d'une envergure nouvelle ? Pour répondre à cette problématique nous verrons tout d'abord que la demande gauloise est une demande d'ordre juridique puis qu'elle fait l'objet d'un débat et enfin nous examinerons les arguments de Claude en faveur de l'octroi du ius honorum. I. La demande des notables Gaulois est d'ordre juridique, elle implique l'usage des institutions, ici le Sénat, pour réviser le statut civique des communautés gauloises. [...]
[...] La peur de la concurrence est directement mise en avant : « Quels honneurs laisserait-on désormais à ce qui restait de nobles ou à quelques pauvre du Latium devenu sénateur ? Ils allaient tout occuper ». Le Latium est la région au c?ur de laquelle se situe Rome. D'après cet argument, les riches romains comme les habitant de la région, un peu plus pauvres, auraient plus de mal à devenir sénateur si les Gaulois avaient eux-aussi la possibilité de devenir sénateur, ce qui est logique puisque, en utilisant une métaphore économique : l'offre resterait la même (600 sénateurs) pour une demande beaucoup plus élevée. [...]
[...] Dans le texte de Tacite, il commence par rappeler son ascendance. Dans les premier temps de Rome, le peuple des Sabins, établis sur la colline du Quirinal, était voisin des Romains. Ils font partie de la même ville à partir du moment où les deux rois, Romulus et Titus Tatius, règnent en même temps sur les deux peuples. L'ancêtre de l'empereur, Clausus, accède donc à la citoyenneté et aux droits qui s'ensuivent, en même temps qu'au rang de patricien, c'est-à-dire à la classe supérieure, puisqu'il faisait partie des cent familles choisies par ces rois pour former le premier Sénat romain. [...]
[...] La seconde est qu'on présente tout simplement deux peuples étrangers qui ont fini par intégrer le Sénat, sans s'appesantir sur les rapports qu'ils entretenaient avec Rome autrefois. D'après cet argument Rome avait suffisamment intégré de peuples étrangers. En effet, cela n'allait pas de soit puisque, comme le sous entend la phrase « Que serait-ce si l'on évoquait le souvenir de ceux qui, au pied du Capitole et de la citadelle de Rome, avaient été abattus sous les coups de ces mêmes gens ? », des peuples gaulois ont autrefois attaqué Rome, laissant un traumatisme dans la mémoire collective : en 390 av. [...]
Source aux normes APA
Pour votre bibliographieLecture en ligne
avec notre liseuse dédiée !Contenu vérifié
par notre comité de lecture