A Byzance, il n'y a pas d'ordres monastiques. Chaque monastère est une structure plus ou moins autonome dont la règle et celle du fondateur. Un moine peut être un laïc qui offre sa vie à Dieu ou bien un clerc qui, accédant à la prêtrise, devient hiéromoine. La distinction sociale est cependant très forte au sein de la sphère monastique malgré l'idéal d'équité qui la sous-tend. Les moines se prétendent un régiment à part (tagma) mais ne constituent pas de groupe social uni.
[...] Le stylisme, bien qu'en déclin au s connaîtrait un renouveau, bien que mal documenté aux s. A Byzance, le droit canon est souvent resté méfiant envers ces pratiques parfois extrêmes dans la mesure où la frontière entre le charlatanisme et le juste comportement du vrai saint est parfois ténue. De nombreuses figures tutélaires émergent dans les sources byzantines. Citons l'exemple de Loukas le Stylite s.) à Chalcédoine, de Lazare de Galesion ou encore celui de Siméon dit le nouveau Théologien. [...]
[...] Mais comment expliquer le déplacement des centres qui survient au X°s. ? De grands débats agitent l'historiographie : est-ce l'Athos qui attire ? Est-ce une conséquence du déclin de l'Olympe ? Le s. peut-être qualifié de période d'intense fondation dans tout l'empire. Plusieurs monastères pourraient être évoqués comme le monastère Théotokos Evergetis, dans la banlieue stambouliote, le monastère de Néa Monè à Chios, le monastère Saint Jean le Théologien à Patmos. Le monastère Théotokos Evergetis est bien connu grâce au typikon même de la fondation. [...]
[...] On sait par exemple que Michel Psellos fut charistikaire de plusieurs monastères qui lui ont conféré des revenus considérables. Le système a connu de nombreux opposants. Les sources évoquent le cas de Sissinios II ; au s., Alexis Stoudite (1025-1043) dénonce les abus et non pas l'institution en tant que telle car les charistikaires s'emparent de tous les revenus des monastères, ce qui revient à accaparer des biens qui reviennent traditionnellement aux évêques. En 1096, par une novelle, Alexis Comnène contraint les charistikaires à assurer les restaurations. [...]
[...] Après la conquête arabe, on relève l'émergence de nouveaux centres (nombreux en Bithynie) qui prennent, pour certains, la forme inédite des Saintes Montagnes. (Kyminas Ida, Latros, Athos, Rossano en Calabre). Encore une fois, la fondation des structures monastiques correspond généralement à l'arrivée d'un saint ermite, qui précède à proprement parler la fondation de l'établissement et l'élection de médiateur chargés d'arbitrer les conflits intérieurs (comme l'archimandrite). Le mont Athos : modèle et fondations parallèles Les premières occurrences textuelles attestent de la présence d'ermites avant même la construction des premiers monastères sur le mont Athos. [...]
[...] LAÏOU, É. CHRYSOS, Athènes 2003, p. 283- 295. [...]
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