Les théories marxistes au XIXème siècle apportent un regard neuf à la société antique qui oppose les esclaves aux maîtres par une conception déterministe de l'histoire. Pourtant, ces théories aujourd'hui deviennent plus nuancées sinon désuètes avec les nouvelles recherches. L'étude de la céramique (sigillée en particulier) est en cela intéressante car elle montre qu'au sein de la société romaine, le rapport « esclaves/maîtres » n'est pas aussi simple. En outre, les graffites attestent que ce sont des hommes libres (pérégrins) en Gaule qui travaillent dans les ateliers de céramique sigillée et non pas uniquement des esclaves.
Aussi, la céramique représente le plus important marché interrégional. C'est pourquoi, ce thème est le plus étudié chez les historiens. Pourtant, la céramique ne suscite pas l'enthousiasme chez les contemporains de l'époque (ou du moins est occultée l'activité économique) alors qu'elle génère d'importantes richesses. Seule la Géographie de Strabon évoque le développement de la céramique. Il faut donc attendre les recherches archéologiques du XIXème siècle pour confirmer et préciser cette importance économique de la céramique (et dater les céramiques). Parmi cet artisanat, celui de la céramique sigillée est le plus connu, dont la particularité est son revêtement argileux de teinte rouge appelé souvent « vernis ». Si, ces travaux reflètent la prospérité économique des manufactures au début de l'Empire, il est difficile de mesurer à quel point l'artisanat joue un rôle dans le poids total de l'économie. Ce qui est en revanche sûre, c'est son évolution grâce à l'instauration du contexte général de paix qui a permis son intensification après la guerre des Gaules et qui se poursuit jusqu'à l'époque impériale.
Au-delà de l'aspect économique, la céramique sigillée est un bon moyen de percevoir un aspect de la société romaine qui s'étend à la province de Gaule qui mange et vit désormais à la romaine. D'une part, la céramique sigillée sert comme vaisselle. D'autre part, la céramique sigillée est né d'abord en Italie en 50 avant J.-C où de grandes manufactures étaient implantés dans les villes (Pise, Pouzzoles, Arezzo). A Arezzo, au début de l'Empire, environ 90 ateliers ont été identifiés ce qui fait de ce lieu, le principal lieu où est fabriquée la céramique sigillée. La plupart des ateliers sont des petites entreprises où 10 esclaves travaillent environ. L'endroit est idéal car des légionnaires sont stationnés. Certains fabricants, à la fin de la République, introduisent la poterie sigillé d'Arezzo en Gaule afin d'éviter de transporter cette marchandise lourde (...)
[...] La forme hémisphérique avec un seul registre décoré est également un des modèles spécifiques de la Graufesenque qui s'est très bien importé entre 60 et 80 (Dragendorff 37). La Graufesenque perd de son influence au détriment des ateliers de centre de la Gaule du Centre et de l'Est. À partir du premier siècle, des ateliers s'implantent à Lezoux mais qui ne détrône la Graufesenque qu'au IIème siècle. Les inscriptions sont intéressantes car aussi bien le latin que le gaulois sont utilisés. [...]
[...] Bibliographie : CUNCLIFFE ; La Gaule et ses voisins. Le grand commerce dans l'Antiquité ; trad ; Paris ; 1993. JACQUES et SCHEID ; Rome et l'intégration de l'Empire av J.-C 260 ap. J.-C. Tome 1 : Les structures de l'Empire ; Nouvelle clio ; Puf ; 2005. PETIT ; Histoire générale de l'Empire romain Le Haut-Empire 27 av J.-C- 161 après J.-C ; Points ; Ed. du Seuil ; 1975. [...]
[...] Mais cette banalisation n'est-elle pas le reflet de la romanisation ? Et dans ces cas là, quels apports des Gaulois dans la céramique ? C'est ce sur quoi se portera l'objet d'étude de notre seconde partie. Dans cette seconde partie, nous nous intéresserons au succès de la céramique sigillée et nous nous demanderons pour quelles raisons cette céramique est dite gallo-romaine Beaucoup de facteurs peuvent expliquer ce succès et cette large diffusion. Tout d'abord, la demande augmente car il y a une poussée démographique en Gaule et l'urbanisation explique sa large diffusion. [...]
[...] D'une part, la céramique sigillée sert comme vaisselle. D'autre part, la céramique sigillée est né d'abord en Italie en 50 avant J.-C où de grandes manufactures étaient implantés dans les villes (Pise, Pouzzoles, Arezzo). A Arezzo, au début de l'Empire, environ 90 ateliers ont été identifiés ce qui fait de ce lieu, le principal lieu où est fabriquée la céramique sigillée. La plupart des ateliers sont des petites entreprises où 10 esclaves travaillent environ. L'endroit est idéal car des légionnaires sont stationnés. [...]
[...] Dès lors, les Gaulois en bénéficient tout autant que les Romains. On pourra alors se demander comment la Gaule s'est elle intégrée à l'économie impériale et quel a été l'impact de Rome sur l'économie de la province gauloise à travers la céramique sigillée ? Dans une première partie, il conviendra de s'intéresser à la céramique sigillée et son mode de production. Dans une seconde partie, il semble utile de voir sa diffusion à travers l'Occident. Dans la première partie, nous présenterons l'originalité de la céramique sigillée et ses ateliers à travers les fouilles archéologiques de 1973 à 1980 du quartier de la Graufesenque. [...]
Source aux normes APA
Pour votre bibliographieLecture en ligne
avec notre liseuse dédiée !Contenu vérifié
par notre comité de lecture