La Terre ne peut tolérer deux soleils. » dit Alexandre le Grand. Roi de Macédoine, il construit son empire tout au long de sa vie et a un principal ennemi : Darius III, roi des Perses. Tous deux sont représentés dans la mosaïque (« appareillage de pierres polies qui appartient aux Muses ») dit d'Alexandre. Elle se compose de plus de deux millions de tesselles de 2 millimètres de côté et colorées de façon naturelle de plus ou moins grande taille en calcaire. Les tesselles, de forme cubique, sont assemblées grâce à un mortier et permettent ainsi de former un dessin. La technique employée est celle de l'opus vermiculatum propre au dessin figuratif ce qui rend la composition très détaillée et d'une grande finesse. Elle occupe un espace de 5,82 sur 3,13 mètres si l'on compte la bordure. Le commanditaire est probablement un riche aristocrate propriétaire de la maison et admirateur d'Alexandre le Grand.
L'auteur ou les auteurs ne sont pas connus mais la mosaïque a sûrement été inspirée d'une peinture dont nous avons perdu la trace et dont l'auteur est discuté. La plupart des historiens parlent de Philoxénos d'Erétrie, un peintre qui aurait servi Alexandre et ses successeurs (...)
[...] Le cavalier à terre près du char porte une javeline et celui qui est derrière le cavalier qui s'effondre porte une épée (kopis). Ces armes sont les armes typiques des cavaliers Perses et de la garde royale. À l'arrière plan, on distingue de longues lances, qui sont donc des sarisses. En effet, l'armée de Darius adopte les armes macédoniennes. C'est peut-être le régiment d'hoplites mercenaires qu'a voulu montrer l'artisan. On remarque aussi la présence d'arcs qui sont la preuve de la présence des archers Perses lors de la bataille. [...]
[...] Vu le lieu où elle a été retrouvée, elle nous apprend aussi que l'histoire d'Alexandre le Grand est vite connu partout, même des Romains. L'histoire d'Alexandre est un exemple dans le monde méditerranéen. Bien que nous ayons proposé une interprétation, il en existe de nombreuses autres. De plus, la mosaïque étant très lacunaire, il est difficile de faire une interprétation qui ne soit pas remise en cause. Il peut ne pas s'agir de la bataille d'Issos mais d'une autre ou même d'une image figurative qui représenterait La Bataille d'Alexandre contre Darius III. [...]
[...] L'armée d'Alexandre est la plus compétente même si elle n'occupe pas la majeure partie de la mosaïque. Mais plus qu'une bataille, c'est l'affrontement psychologique personnel entre deux monarques qui est représenté : celui d'Alexandre le Grand contre Darius III. II./ Représentation de Darius et Alexandre : A./ Alexandre, le guerrier : Alexandre a souvent été représenté mais toujours de façon idéalisée. Ici, il n'est pas tout à fait vu sous cet angle. Il participe à la bataille activement. Il porte une cuirasse avec des renforcements métalliques et une gorgone apotropaïque (sensée faire peur aux ennemis) ainsi qu'une sarisse comme les cavaliers qu'il mène. [...]
[...] Alexandre utilise son schéma tactique habituel pendant la bataille : une charge de front des hoplites soutenus par les cavaliers disposés sur les ailes. La mosaïque nous présente le moment où Alexandre Perse l'aile gauche et combat la garde royale de Darius III pour l'affronter. Des cavaliers se mettent sur le chemin d'Alexandre, l'empêchant d'atteindre leur roi. De nombreux nobles et satrapes ont péri en se sacrifiant volontairement pour permettre au Grand Roi de fuir Alexandre. On voit clairement un mouvement de gauche à droite qui présage la fuite de l'armée Perse. [...]
[...] Bibliographie : Ouvrages spécialisés : Katherine M., D. Dunbabin, Mosaics of the greek and roman world, Cambridge univercity press Francis Prost et Jérôme Wilgaux (ss.dir.), Penser et représenter le corps dans l'Antiquité, Pur Pierre Briant, Darius dans l'ombre d'Alexandre, Foyart Dictionnaire : Dictionnaire de l'Antiquité, ss dir. M.C Howatson, Bouquin, 1993. [...]
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