L'Union européenne - publié le 13/11/2013

Thèmes abordés

Union européenne, cas original, aire de puissance économique mondiale, déséquilibres internes, élargissement problématique

Résumé du document

L'UE n'est pas de même nature que les deux autres pôles de la Triade au sens strict du terme (États-Unis et Japon), même si on considère souvent ces deux pôles dans un sens plus large (élargissement des États unis à l'Amérique du nord, et donc au Canada ; élargissement du Japon à d'autres États asiatiques, les NPIA). En effet, l'UE n'est pas un État, mais une association d'États née du projet de construction européenne.

Extraits

[...] Ce changement de l'opinion publique turque s'explique aussi et davantage encore par les réticences exprimées par plusieurs Etats-membres de l'UE vis-à-vis de l'entrée de la Turquie dans l'UE, sous prétexte que ce pays ne remplit toujours pas les conditions d'adhésion à l'UE (démocratie insuffisante et existence de discriminations vis-à-vis des minorités kurde et arménienne). Il faut enfin retenir le cas de deux Etats qui ont négocié avec l'UE mais dont la population a refusé l'entrée dans l'UE : la Suisse (1992) et la Norvège (1972 et 1994). [...]

[...] En effet, ces révolutions ont mis en lumière le fait que ces dictatures avaient souvent été soutenues par l'UE ou certains de ses Etats-membres les plus influents (et en particulier la France dans le cas de la révolution tunisienne). Quant à l'élargissement de l'UE, il apparaît plus problématique aujourd'hui qu'autrefois. En effet, la déception des populations des Etats-membres ayant rejoint l'UE en 2004 et en 2007, face à la montée des inégalités et des difficultés sociales, est grande et connue dans les autres pays. Cette déception se traduit par une montée, dans ces pays mais aussi dans les Etats candidats* à l'admission dans l'UE, d'une certaine hostilité des opinions publiques vis-à-vis de l'UE, ce qui est nouveau. [...]

[...] Les flux migratoires venus d'Afrique et d'Asie en témoignent également. Cependant, cette attractivité est contrastée : d'une part, les réticences de nombreux Etats-membres de l'UE (dont la France) à accueillir des immigrant-e-s, y compris des réfugié-e-s et des personnes demandant le droit d'asile conformément au droit international, ont terni l'image de l'Europe dans le monde depuis une dizaine d'années ; d'autre part, les changements politiques aux Etats-Unis (victoire électorale présidentielle d'Obama) donnent en contraste une image conservatrice et moins dynamique de l'Europe. [...]

[...] mais une puissance incomplète et des déséquilibres internes C Une attractivité réelle mais contrastée, un élargissement problématique A Un cas original L'UE n'est pas de même nature que les deux autres pôles de la Triade au sens strict du terme (États-Unis et Japon), même si on considère souvent ces deux pôles dans un sens plus large (élargissement des États unis à l'Amérique du nord, et donc au Canada ; élargissement du Japon à d'autres États asiatiques, les NPIA). En effet, l'UE n'est pas un État, mais une association d'États née du projet de construction européenne. Le coup d'envoi de cette construction (naissance de la CEE : Communauté Economique Européenne) avait été donné en 1957 avec le Traité de Rome signé par l'Allemagne de l'Ouest, la France, l'Italie, la Belgique, les Pays-Bas et le Luxembourg. [...]

[...] Ainsi, ces mécanismes divers (dont le principal est le FEDER : Fonds européen de développement régional) ont permis d'aider les régions les moins riches (par exemple le sud de l'Italie) des différents Etats ainsi que les Etats globalement les moins riches (tels qu'autrefois l'Espagne, le Portugal ou l'Irlande). Mais d'une part le montant de ces fonds est en baisse et nettement insuffisant, à la fois pour aider les régions les moins riches des Etats-membres de longue date et surtout les nouveaux Etats qui ont rejoint l'UE en 2004 et 2007 ; et d'autre part, les politiques publiques menées à l'échelle de l'UE comme à l'échelle des Etats- membres sont de type néo-libéral : elles ne cessent d'aggraver les inégalités sociales, d'augmenter le chômage et la précarité de l'emploi, et de faire reculer les droits sociaux, les dépenses sociales et éducatives. [...]