Globalement, il apparaît qu'aucune ville africaine ne puisse aspirer à se définir en tant que ville mondiale. Leur puissance régionale et leur impact économique manifestes ne peut suffire pour le moment à gagner les vastes marchés extérieurs. Même Lagos au Nigeria, avec son poids démographique et ses richesses pétrolières, tout autant que les villes d'Afrique du Sud que sont Le Cap, Johannesburg ou Prétoria ne peuvent prétendre aujourd'hui à venir se mesurer aux villes qui ont une influence mondiale (grandes villes d'Europe, d'Amérique du Nord et d'Asie du Sud-Est).
Pourtant, l'accession de ces grandes villes africaines au rang mondial est possible à condition d'effectuer une croissance économique plus rapide et harmonieuse en se dotant de véritables moyens de production, et de constituer d'excellents organes décisionnels ; le facteur peuplement d'une ville n'étant pas suffisant pour lui donner une portée internationale...
[...] Les agglomérations étaient pour la plupart petites : rares étaient les cités groupant plus de habitants. Les capitales étaient encore peu peuplées : Dakar avait habitants en 1921, Dar es Salaam Luanda En 1930, l'Afrique tropicale ne comptait que quatre villes de plus de habitants : Ibadan, Addis-Abeba, Lagos, Khartoum ; seule l'Afrique du sud se distinguait alors A la veille de l'indépendance, on ne compte aucune ville bi- millionnaire, il faut attendre 1970 pour que deux seulement se distinguent : Lagos au Nigeria et Johannesburg en Afrique du sud. [...]
[...] En 2000, l'Afrique du Nord comprend donc 5 grandes villes : en plus du Caire, d'Alexandrie, de Casablanca et d'Alger, on peut compter désormais Tripoli, capitale de la Libye.Elle concentre sur son littoral la majeure partie de la population d'un pays aux densités très faibles et d'une économie tirant ses seuls profits de ses hydrocarbures. Il ressort que l'émergence de ces villes découle d'une centralisation des pouvoirs politiques et économiques mais aussi d'un passé plutôt florissant pour ces capitales. II Les grandes villes récentes de l'Afrique sud-saharienne L'urbanisation de cette portion du continent africain a débuté bien avant l'époque coloniale. Encore une fois l'histoire joue un rôle essentiel dans la détermination de ces grands centres urbains. [...]
[...] Les réseaux commerçants ainsi constitués, liaient les Etats du Nord et ceux du sud de l'Afrique. Ils ont d'ailleurs été renforcés avec l'apparition de l'Islam. Par contre, à l'est du continent, les comptoirs ont été à l'initiative des marchands arabes et ont contribué à une fragilité de l'urbanisation (tout comme au centre). A l'arrivée des marchands occidentaux et sous la pression coloniale, ces zones ont subies de profonds bouleversements. Avec le seul objectif d'exploiter, les colons et marchands vont installer nombre d'infrastructures (voies ferrées, routes à partir des zones portuaires, permettent les liaisons entre tous les centres urbains préexistants. [...]
[...] Les deux autres grandes villes portuaires sont Port Harcourt au Nigéria et Durban en Afrique du Sud. Toutes ces villes ont un essor rapide grâce à une très forte natalité et des apports migratoires importants (exode rural), impliquant une multiplicité ethnique (Addis-Abeba en Ethiopie). Mais elles sont aussi le siège d'une grande misère et d'un entassement des populations dans des quartiers insalubres. Il convient alors de mettre en lumière l'opposition qu'il y a entre ces quartiers et la richesse ou l'organisation structurée qui émane des palais (pouvoir), des bâtiments administratifs ou des immeubles de sociétés internationales du centre-ville (Addis-Abeba, Nairobi au Kenya). [...]
[...] D'ailleurs, cela ne veut par dire que tous les pays dotés d'une frange littorale bénéficient obligatoirement d'une capitale inscrite dans une grande ville, ces pays en sont la preuve: Mozambique, Namibie, Gabon, Guinée Equatoriale, Cameroun, Bénin, Togo, Ghana, Libéria, Sierra Léone, Guinée, Guinée-Bissau, Mauritanie, Tunisie et Somalie. Dans les pays où il n'émerge qu'une seule ville, la fonction de capitale y est automatiquement appliquée. En Afrique, les capitales ont un pouvoir décisionnel très important sur l'ensemble des activités du pays: le cas de l'Algérie où les localisations industrielles sont déterminées par Alger. [...]
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