Les systèmes de cultures (culture sèche-fruitière-fourragère), la morphologie agraire et le type d'habitat constituent un grand ensemble : la structure agraire. On emploie à défaut la notion de « rural » car il faut savoir que tout paysage agraire ne présente pas toujours d'économie.
Les structures agraires représentent des liens durables établis par l'homme avec la nature, avec le sol. C'est donc un concept qui n'évolue pas ou du moins pas rapidement. La structure agraire s'élabore en rapport au contexte naturel ; l'Europe étant riche en paysages, elle possède une diversité de structures agraires. Comment l'homme organise-t-il ce paysage ? Comment le modèle-t-il ?
[...] Certains open-fields connaissent des rotations différentes. L'habitat sarde sera de grands domaines bourgeois saisonnellement délaissés par les propriétaires. La région de Valence en Espagne présente un openfield différent encore lié au système de drainage et d'irrigation: la Huerta est ainsi une plaine de cultures polyvalentes intensives, liées à l'exportation. L'exploitant habite dans des villages groupés en montagne. En Croatie occidentale existe un openfield de type individualiste. Chaque agriculteur est libre de gérer ses cultures. Dans la région provençale, le système agropastoral, autrefois en conflit, va gérer, guider le système de culture. [...]
[...] Ce type de paysage est caractéristique de la grande région picarde, au nord de Paris ainsi que la région de Champagne, l'Allemagne, la Pologne et l'Europe de l'Est. On le trouve aussi en Italie et en Espagne. L'habitat est concentré au centre des parcelles cultivées. La maison de l'exploitant flanquée de ses bâtiments annexes (hangar et silos à grain) est construite autour d'une cour enclose de murs. Le paysage de bocage se caractérise par des parcelles petites, carrées, organisées anarchiquement et encloses de haies vives en particulier des arbres fourragers les constituants. La fonction principale sera le pâturage puis le labour. De nombreux chemins agricoles le chemineront. [...]
[...] De ce fait, les structures agraires diffèrent fortement en Europe. Le bocage change peu selon les régions. Toujours le pâturage et le labour occupent les parcelles. Toutefois la nature des clôtures varie, alors qu'elle sera faite de haies vives en Bretagne, ou dans le Massif central, ce seront des murets de pierres sèches sur certaines îles britanniques ou du Portugal. Là où le pastoralisme domine l'agriculture ces murets protègent les cultures des dents des ovins ou bovins. L'Europe possède une richesse paysagère qui est donc la raison de la diversité des structures agraires. [...]
[...] Elles apparaissent principalement dans les pays méditerranéens. Ces différences sont liées d'une part à l'histoire complexe de ces pays mais aussi aux caractères agronomiques durs (climat chaud et sec l'été, relief calcaire abrupt plissé . L'homme doit s'adapter à cet environnement. L'open-field sarde diffère par exemple de l'open-field picard. Il va privilégier la trilogie olivier-céréales vignes et en irriguant ou drainant, il va permettre de produire le cortège le plus riche la coltura promiscua composée de blé, haricots, fèves, vignes, arbres à agrumes, et arbres fourragers. [...]
[...] C'est donc un concept qui n'évolue pas ou du moins pas rapidement. La structure agraire s'élabore en rapport au contexte naturel; l'Europe étant riche en paysages, elle possède une diversité de structures agraires. Comment l'homme organise-t-il ce paysage ? Comment le modèle-t-il ? Nous essayerons donc après avoir présenté les principales structures agraires européennes dans leurs ressemblances, d'exposer ensuite leurs différences, leurs particularités régionales. Etudier les structures agraires consiste à analyser le parcellaire, l'habitat et les systèmes de cultures. Les principales structures agraires européennes sont l'open-field et le bocage. [...]
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