Dans Regards sur le monde actuel, Paul Valéry considère le monde comme un monde « dont le nombre des connexions qui en rattachent les parties ne cesse de croître » : la mondialisation est en effet un processus qui signifie l'extension géographique des échanges, soit une mise en relation accrue des différentes composantes du monde. Les territoires, espaces appropriés par des groupes sociaux, par des sociétés, sont par conséquent au coeur de ce processus. A l'échelle mondiale, ces interactions posent la question de leurs conséquences, en matière d'intégration et de marginalisation : de quelle manière réagissent donc les sociétés et les territoires face à la mondialisation ? Après avoir vu la mise en place et le fonctionnement de la mondialisation, on étudiera les fragmentations socio-spatiales qu'elle engendre et la réaction des sociétés face à ces inégalités.
Même si l'on peut signaler différentes étapes dans le processus de mondialisation depuis l'Antiquité même, les années 1990, avec l'effondrement du bloc communiste, l'ouverture de pays comme la Chine et l'émergence de certains pays du sud, font de mondialisation et de ses formes actuelles un phénomène relativement récent. Mais la mise en place de ce processus n'est pas homogène : si entre 1990 et 1998 le commerce mondial a augmenté de 55%, « la capitalisation boursière mondiale, écrit A. Ciattoni, est polarisée à 86% par la Triade ». Assurant à elle seule un tel pourcentage des échanges mondiaux (pour seulement 20% de la population mondiale), la superpuissance de la Triade entraîne donc la marginalisation des autres parties du monde qui en sortent très dépendantes, à l'image de l'Afrique, la Russie, l'Amérique latine, etc.
La mondialisation ne signifie pas seulement l'extension géographique des échanges mais aussi l'extension des domaines de ces échanges : plus que strictement économique et financière elle touche les services, la main d'oeuvre, les domaines culturels, etc. Si les flux de capitaux et de marchandises représentent 28% de la production mondiale de biens et de services, la diversification des échanges voit l'accroissement des flux de produits manufacturés, des échanges de services et des déplacements humains (...)
[...] Loin d'être uniforme, le processus de mondialisation est vécu différemment selon les sociétés et les territoires. Dans tous les cas pourtant, il suscite des réactions dans les sociétés et pousse les États et les citoyens à s'organiser. Pour conclure, on peut mentionner un article du journal Le Monde daté du 29 septembre 2007 titré Loin des clichés misérabilistes, l'Afrique avance : Lionel Zinsou, associé-gérant à la banque Rothschild et conseiller du président du Bénin, souligne qu'aujourd'hui, les cotonculteurs burkinabés consultent sur ordinateur les cours du marché de Chicago et viennent d'autoriser les OGM ce qui profile peut-être l'effacement très progressif d'une frontière nord-sud qui sépare généralement les acteurs et les victimes de la mondialisation. [...]
[...] Pour rentabiliser au maximum le cout des transports, des détroits et des canaux ont été créé, à l'image du canal de Suez qui permet aux navires de passer d'Europe en Orient et inversement sans contourner l'Afrique. Les flux aériens concernent principalement les déplacements humains : en 2002, Londres est le premier aéroport mondial en termes de trafic, avec plus de 110 millions de passagers. Les acteurs de la mondialisation sont nombreux même si les FMN, entreprises de diverses tailles implantées dans plusieurs pays, contrôlent la moitié du commerce mondial et le tiers de la production mondiale. [...]
[...] Cette hétérogénéité dans la répartition des centres d'impulsion de la mondialisation induit la marginalisation des espaces périphériques, éloignés des zones actives : ces fragmentations socio-spatiales se remarquent d'abord à l'échelle mondiale avec la très exclusive présence des pôles importants au Nord, au détriment de l'indépendance des pays du Sud. Le continent africain est particulièrement touché par la marginalisation : sur les 20 pays du monde qui ont le plus faible PNB par habitant sont africains ; l'Afrique représente plus de de la population mondiale, mais ne produit que des richesses soit un peu moins que l'Espagne à elle seule. Certains pays d'Amérique du Sud et d'Asie du Sud-est subissent également ce phénomène. [...]
[...] La mondialisation ne signifie pas seulement l'extension géographique des échanges mais aussi l'extension des domaines de ces échanges : plus que strictement économique et financière elle touche les services, la main d'œuvre, les domaines culturels, etc. Si les flux de capitaux et de marchandises représentent 28% de la production mondiale de biens et de services, la diversification des échanges voit l'accroissement des flux de produits manufacturés, des échanges de services et des déplacements humains. La révolution de l'Internet est elle aussi considérable : entre 2000 et 2005 le nombre d'internautes dans le monde a plus que doublé. [...]
[...] Le seul et unique bilan de la situation écologique a été publié en 1989 : 74 millions de personnes, soit un cinquième de la population totale de l'URSS, et 40% de la population urbaine vivaient alors dans des zones considérées comme sinistrées, représentant 20% du territoire. Le niveau de pollution atmosphérique de la plupart des grandes villes dépassait régulièrement les taux autorisés, en particulier dans les grandes zones de concentration industrielle (Donbass, Kouzbass, Oural, Moscou). Les sociétés et les territoires réagissent donc diversement face à la mondialisation : intégration et développement pour les pays du Nord, marginalisation pour la plupart des pays du Sud. Sur des plans régionaux et nationaux subsistent également des inégalités avec le phénomène divisant de la métropolisation. [...]
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