En 2003, il ne restait plus qu'une locomotive dans l'entreprise Madarail. Les 59 autres sont parties en pièces détachées et les wagons ont été vendus au poids de la ferraille. La société a donc été mise en concession, et actuellement Madarail est le fruit d'un actionnariat entre une filiale mauricienne de Vecturis, société belge spécialisée dans le ferroviaire, à hauteur de 51 %, l'Etat malgache à 25 % et nombre de petits et moyens actionnaires comme la chocolaterie Robert ou les Assurances FIARO.
Renaissance, oui, certainement, car si Madarail est encore loin, pour l'instant, des 1 500 wagons de 1988, à l'arrêt en 2003, la mise en concession de la gestion et de l'exploitation du chemin de fer a permis la reprise progressive de l'activité du transport ferroviaire sur l'ensemble du réseau nord.
[...] Elle par ailleurs, acquis 12 locomotives d'une puissance de chevaux et 5 autres de chevaux, portant donc le parc de locomotives de Madarail à 17 machines à moteur diesel. Les cinq dernières locomotives, d'origine chinoise, ont été acquises en janvier 2008 et ont coûté 6 millions de USD, financés à parts égales par la Banque Mondiale et la Banque Européenne d'Investissements. Venez, si vous voulez, je vais vous montrer les ateliers. La fierté pointe dans la voix de Jacques Ramanankandra sana. [...]
[...] Les fruits, légumes et petits colis représentent 17 tonnes de marchandises par train, soit plus de 460 tonnes par mois. Les chiffres tournent, tournent. Et la mémoire des sens aussi: l'odeur des fruits de la forêt, des voangoza, des voatabian'ala, des fougères, mais aussi des beignets et des écrevisses proposés par les marchandes aux arrêts dans les gares. Ce service-subventionné-, satisfait les besoins des populations enclavées, mais est déficitaire et se heurte, entre autres, à des problèmes de matériel ferroviaire insuffisant. [...]
[...] Madarail, la renaissance du rail à Madagascar Le rail malgache revient de loin, de très loin. Quand je suis entré dans cette entreprise en 1985, dit Ramanankandrasana Jacques, Chef de division à la direction commerciale de Madarail, nous avions 40 locomotives autorails, et wagons trains, tout trafic confondu, partaient par jour de la gare de Soarano. Et puis la société a plongé. Les difficultés d'importation des marchandises en 1988, se greffant à des problèmes de gestion ont fait qu'en 2003, il n'y eut plus qu'une seule locomotive en marche. [...]
[...] Belle bête qu'on a envie de bichonner. Et elle est bichonnée, elle brille de tous feux et un mécano est en train de la lustrer au chiffon, centimètre par centimètre. Le moteur est sûrement entretenu avec le'même amour. Hypothèse confirmée dans la salle des machines. Là, elles déploient toutes leurs magies, entre les mains d'ouvriers dont le bleu de travail ferait la publicité des plus grandes marques de détergents. Un mot flotte dans l'air: patrimoine; des passages écrits par les plus grands écrivains malgaches tournent dans la mémoire: Rabary et son roman Raketaka zandriko Emilson Daniel Andriamalala et Fofombadiko ces moments où dans le train, les cœurs se livrent, ces moments d'infini fulgurants. [...]
[...] Mais malgré les incertitudes qui pèsent sur l'activité économique, le pari est de garder comme objectif, en tonnes transportées, avec par ordre décroissant: les hydrocarbures, les marchandises conventionnelles et les conteneurs, le seuil de rentabilité étant de tonnes. Pour cela des investissements conséquents avec des prêts cumulés de la BEI et de la Banque Mondiale ont été faits, pour réhabiliter l'ensemble du réseau ferroviaire de Madarail, pour que le rail puisse continuer à être un acteur du développement économique et social de Madagascar. [...]
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