Exposé de Géographie relatif à la politique agricole chinoise en 1995. Les diverses restructurations sont abordées et la problématique de la crise alimentaire est analysée.
[...] Après la victoire de Mao sur Tchang Kaï-Chek et l'avènement de la République populaire de Chine, Mao se tourne vers l'agriculture et s'appuie sur des théories marxistes pour diriger les masses paysannes : L'agriculture est la base du développement et l'industrie le facteur dirigeant. Voilà pourquoi, aujourd'hui encore de la population active (soit près de 80% de la population totale) vivent des revenus de la terre, tout en ne participant que pour 30% au Produit National Brut. Ainsi, de 1949 à 1952, c'est la phase de reconstruction économique à laquelle les capitalistes nationaux participent et se joignent aux efforts. En 1950, la réforme agraire distribue près de la moitié des terres aux paysans les plus pauvres. [...]
[...] La lutte contre l'embourgeoisement envoie des millions de citadins et d'intellectuels à la campagne pour qu'ils soient plus près des masses ou qu'ils puissent s'y rééduquer par le travail. Cela a eu évidemment de lourdes conséquences sur la productivité et la formation de futurs cadres du pays. Des exagérations, telles de n'envoyer à l'université que les fils de paysans, jadis les plus pauvres, et de sacrifier une génération d'experts, ont désorganisé l'économie déjà fragile du pays et mené à l'échec la planification. [...]
[...] Pourtant, les agriculteurs chinois ont au quotidien d'autres soucis : les conditions naturelles restreignent leurs activités de terrain. L'espace agricole est, non seulement limité par le relief du territoire se situent à plus de 1000 m d'altitude), mais également diminué par le climat : la Chine humide ne recouvre pas la moitié de la superficie totale. Les terres cultivées occupent à peine 13% de la superficie du pays et les pâturages 20% : l'espace agricole atteint difficilement le tiers du territoire. [...]
[...] Le Grand bond en avant a momentanément redonné la priorité à l'agriculture, tout en mettant l'industrie plus ou moins à son service. Après l'échec du Grand bond en avant le deuxième plan (1961-1965) a été un plan de réajustement et de consolidation qui maintenait la priorité à l'agriculture, mais qui consacrait un véritable dualisme industriel car il fallait marcher sur deux jambes Parallèlement, aux grands centres industriels, les petites unités de communes populaires (5000) devaient contribuer aux productions lourdes et légères. [...]
[...] Depuis 1978, une révolution silencieuse, véritable décollectivisation rampante se propage : si la propriété reste collective, l'exploitation de la terre et ses revenus afférents tendent à se réinsérer dans les cadres familiaux renaissants. Les contrats de production et l'intéressement se répandent, les lopins individuels sont exaltés et contribuent, bout à bout, à un essor de l'économie privée. Aujourd'hui, les frontières s'ouvrent et, si les progrès économiques sont flagrants, il reste à la Chine de considérer les droits sociaux de ses bras qui travaillent tant d'heures, à tout âge. [...]
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