Frontières, mondialisation, zones de coopération, conflit, géographique
Jean Gottman (années 60) définit la frontière dans la politique des Etats comme « une ligne ; elle limite l'espace sur lequel s'étend la souveraineté d'un Etat ».
Michel Foucher parle de « discontinuité territoriales à fonction de marquage politique ».
Ces 2 définitions montrent une approche politique de la frontière. La frontière délimite un espace sur lequel s'exercent un pouvoir, une souveraineté.
De plus, la frontière peut être une limite visible (un mur, la douane, le panneau marquant le passage sur un nouveau territoire), mais elle est aussi invisible et perçue différemment par les différents acteurs.
Ainsi, les frontières sont mouvantes, dépendent du point de vue et de la définition de la frontière que l'on donne et les acteurs concernés.
[...] Les échanges explosent de même que la mobilité. L'espace Schengen : espace sur lequel peuvent circuler librement les flux d'Hommes, de marchandises = espace sans frontières. Mais la dynamique d'ouverture entraine un double processus : -la production de nouvelles frontières -le phénomène de fermeture des frontières Michel Foucher dans Fronts et frontières note que depuis 1991, plus de kms de nouvelles frontières internationales instituées autres ont fait l'objet d'accords de délimitation et de démarcation Ainsi, les frontières, loin de disparaitre n'ont jamais été aussi présentes. [...]
[...] Michel Foucher note trois échelles : -échelle de l'Etat : dimension politique, stratégique et symbolique de la frontière -échelle interétatique : c'est la reconnaissance de la frontière -échelle locale : ouverture ou fermeture de la frontière selon les activités des acteurs. De même, c'est un objet multidimensionnel dans la mesure où elle a différentes fonctions selon ces différentes échelles. l'échelle des Etats, elle délimite la souveraineté de l'Etat. -Elle a aussi une fonction de protection : protéger en amont. En effet, dans le contexte de mondialisation, création de nouvelles frontières pour protéger des migrations. Ex de Ceuta et Melilla mais aussi EU-Mexique. [...]
[...] Dans ce contexte on voit que la frontière est un objet, un enjeu majeur dans les conflits. La mondialisation, les événements historiques ont multiplié les Etats, les frontières mais aussi les conflits. II- La frontière : un enjeu dans les conflits A/La frontière à l'origine du conflit La frontière peut être objet de conflit car elle est à la fois perçue différemment selon les acteurs, elle peut être revendiquée, contestée. De nombreux conflits ont pour origine la délimitation d'une frontière. [...]
[...] Idée pour les Mexicains que là-bas c'est mieux, frontière comme limite à franchir pour une vie meilleure et du côté des EU, la frontière = sécurité. Cette frontière s'étend de l'Océan pacifique au golfe du Mexique sur plus de 3000 kms de long. Ex mur de Nogales, point de passage le plus fréquenté et érigé en 1994. -Une fonction de séparation. A l'échelle intra étatique, une frontière peut séparer deux populations, deux ethnies différentes. Il s'agit d'établir une frontière pour vivre séparer de l'autre, de l'indésirable. Frontière = création d'un indésirable, symbole du vivre séparer. A l'échelle de la ville : ségrégation, fragmentation. [...]
[...] D'ailleurs, la frontière peut aussi être marquée par des éléments symboliques. Au Kosovo par exemple, les Serbes marquent l'entrée sur leur territoire par une stèle qui indique Aux Serbes Martyrs = marquage bornage. Et les Albanais montrent à celui qui circule sur leur territoire que c'est un territoire albanais par la présence de statues de héros = marquage présence. Il s'agit de montrer à l'autre par une frontière symbolique qu'il est sur notre territoire. La frontière apparait comme le symbole du vivre séparer, comme le marquage du conflit de représentation des acteurs. [...]
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