Dix idées reçues à combattre sur l'Afrique, thème général: « Lire le passé pour comprendre le présent et construire l'avenir ». Fiche de 8 pages
L'Afrique noire ancienne n'ignorait pas l'esclavage, mais il a changé de nature avec l'essor de la traite, trafic humain massif lié à une demande extérieure, qu'elle soit d'Orient ou d'Atlantique. L'idée d'émancipation progresse tout au long du 19e depuis les premières abolitions par Victor Schoelcher en 1848, puis l'inscription dans la déclaration universelle des droits de l'homme un siècle plus tard? malgré tous les pratiques persistent, notamment dans les colonies francophones ou portugaises jusqu'aux indépendances.
1. la traite négrière
2. l'esclavage
3. les ethnies
4. le tribalisme
5. les guerres
6. chrétiens et musulmans
7. autochtonie
8. les frontières
9. le Sahara
10. la ville
11 et 12: la démocratie
[...] Enfin il faut prendre en compte la densité démographique du continent Plus barbares ? les conflits africains sont vus en Occident par le prisme des médias et des organisations internationales d'aide qui font appel à eux pour obtenir des soutiens financiers ; les victimes sont toujours des civils, affamés, déplacés, mutilés . Des techniques utilisées en Europe au Moyen-Age notamment lors des sièges des villes et la seconde guerre mondiale n'a-t-elle pas fait elle aussi une large part de victimes civiles Selon ce prisme d'observation, seul l'Occident serait capable de guerre propre chirurgicale sans dommages collatéraux ne mettant en cause que des combattants comme la Grande Guerre de 1914-1918 morts sur 10 étaient des soldats. [...]
[...] Le terme est omniprésent en Afrique subsaharienne. Il qualifie les groupes autant qu'il les divise. Rien de figé : leur architecture sans cesse recomposée cumule legs ancestraux, découpes coloniales et manipulations du temps présent, fruits de métissages et d'acculturations. Pour contrôler diviser pour mieux régner comme pour traduire et diffuser la Bible, administrateurs, missionnaires et ethnologues s'acharneront à identifier et classer les groupes humains= fossilisation des ethnies, marquage indélébile de certains groupes Les ethnies sont classées par les colonisateurs en fonction de leur valeur et de leur vocation, donc de leur aptitude à collaborer : les ethnies côtières deviennent le relais des esclavagistes, les ethnies élues (Peul, Tutsi, Touareg) ont droit à l'école des Blancs pour créer des évolués La paix coloniale veut geler les mobilités afin de mieux contrôler les populations et les maintenir sur les sites des plantations (interdiction de la migration vers les villes). [...]
[...] Après guerre froide, ère de démocratisation en Afrique, d'autant plus que les aides internationales étaient attribuées aux bonnes gouvernances Pb : aucun pays africain n'avait connu l'alternance avant 1990. Nb coups d'état : Burundi, Congo, Niger, Côte d'Ivoire, République Centrafricaine Mais par les urnes également la démocratie a fait son œuvre : Afrique du Sud, Botswana, Guinée, Niger, Ghana, Sénégal. Nelson Mandela a quitté son seul et unique mandat présidentiel en ayant posé les fondations d'un édifice démocratique. Les électeurs ont fait le resté, alors qu'aucun n'avait été socialisé dans un environnement démocratique. [...]
[...] Depuis la création des nations africaines, l'esclavage est une pratique difficile à éradiquer malgré les nombreuses interdictions : esclavage quatre fois interdit entre 1900 et 1980 en Mauritanie par exemple, mais le Niger ne condamne les pratiques esclavagistes que depuis 2003 trois traits principaux : - survivance des servitudes traditionnelles : dans les sociétés sahéliennes (Peul, Haoussa Ouolof, bambara) à côté des nobles et des hommes libres sont maintenus des castes de descendants d'esclaves ; les Pygmées d'Afrique Centrale, accablés de corvées, battus, privés de pièce d'identité, d'éducation et de soins sont en voie d'extermination et d'autres groupes de chasseurs cueilleurs sont marginalisés et exploités en Tanzanie, Namibie, Botswana ; regain des razzias négrières au Soudan des population animistes ou chrétiennes du sud (Dinka, Nuer, Nuba) dans le but d'installer des colons du nord à leur place (de 1955 à 2005 mais accord excluant la région du Darfour où sévissent toujours les cavaliers Janjawid) - travail forcé et trafic des enfants : en Afrique subsaharienne, un enfant sur deux est forcé à travailler, un sur quatre l'est à plein temps donc privé d'accès à l'éducation ; en amont, causes pauvreté et grande vulnérabilité de certaines familles, placent leurs enfants ; en aval, exploitation dans des grandes plantations en Côte d'Ivoire, dans les mines de sel au Kenya, de façon très répandu dans les villes comme domestiques (fillettes surtout) ; nouvelles formes d'esclavages très préoccupantes : esclavage sexuel des fillettes kidnappées dans les rues et des garçons comme soldats. - esclaves africains au cœur des pays riches : vers les pays d'Europe et du Golfe comme domestiques au sein de familles aisées et marché ouest- européen du sexe. Idée reçue : les ethnies ont une origine précoloniale Ethnie, notion fondée sur un sentiment d'appartenance à une communauté de sang, géographique, de langue, à forte connotation politique. [...]
[...] Une des bases est coloniales : les administrateurs ont développés les sud côtiers (exception du Soudan et de l'Ethiopie), plantations, économie de traite = régions utiles dotées d'infrastructures, d'écoles tenues par les missionnaires ; au nord, les régions réserves de main d'œuvre où l'administrateur s'appuie sur les élites arabes. Côte d'Ivoire : politique xénophobe mise au service d'un verrouillage du pouvoir, pas un affrontement religieux. Les guerres touchent autant les régions monolithiques (Hutus et Tutsis catholiques du Rwanda, frères musulmans du Darfour) que les états multiconfessionnel (Cameroun). Idée reçue : il existe un droit ancestral à la terre des communautés dites autochtones La revendication autochtone est inséparable du processus récent de territorialisation mis en œuvre par des Etats-Nations en cours d'affirmation. [...]
Source aux normes APA
Pour votre bibliographieLecture en ligne
avec notre liseuse dédiée !Contenu vérifié
par notre comité de lecture