Les enjeux suscités par les formes actuelles de croissance urbaine et les modifications de l'environnement qu'elle entraîne sont multiples.
Mais il faut d'abord définir le phénomène urbain : qu'est-ce qu'une ville ? Quelle relation entretient cette ville avec son environnement ? La définition de Havlick (1979) est la plus intéressante : L'urbanisation résulte des forces contemporaines qui poussent à l'agrégation des populations et des ressources dans l'espoir de développement économique, culturel, social.
Aucune ville ne vit en autarcie ; elle ne peut être coupée de son environnement, et cela est vrai dès l'existence des premières villes (Harappa et Mohenjodaro, dans la vallée de l'Indus) ; c'est aussi ce que dit Platon, Les Lois, livre I : « D'un bout à l'autre de la vie, il existe toujours, pour tous les Etats, un état de guerre continuel envers les autres Etats ». Cet environnement est défini par Merlin et Choay (1988) comme un « ensemble des éléments physiques, chimiques et sociaux qui caractérisent un espace et influencent la vie d'un groupe humain ». Pour Beaujeu-Garnier (1980), l'environnement est « le résultat de l'action humaine parfois prolongée et multiforme sur un espace à la fois proche et lointain... espace produit résultat du milieu physique et de l'action humaine ».
[...] La gestion informatique est une nécessité, notamment pour réguler les flux touristiques internationaux (qui sont passés de l'indice 100 en 1950 à l'indice 1755 en 1990). Il existe une concurrence entre les villes pour la maîtrise des flux ; or, ces flux ont tendance à se concentrer dans les grandes villes aux dépens des villes secondaires ; c'est ce qui motive par exemple les préoccupations des pouvoirs publics lyonnais (délibération du conseil municipal de janvier 1992, citée p. 82). Une comparaison intéressante est faite entre deux villes très différentes : Shanghai et Beaucaire : la première, un temps pénalisée par la concurrence de Hong-Kong, a pris un essor international grâce à la maîtrise des flux internationaux et à la création d'une Bourse, ouverte aux investisseurs étrangers, alors que la petite ville française, prospère aux XVIe et XVIIe siècle grâce à ses foires, a fermé ses portes au Rhône et a été ruinée par l'amélioration des tranports terrestres aux dépens du fleuve ; en 1982, la ville avait la même population qu'en 1650 ; elle cherche aujourd'hui à se rouvrir au Rhône. [...]
[...] Comment les sociétés organisées gèrent-elles cette contradiction ? Troisième partie : La gestion des risques et ses effets environnementaux à 173) Conscients des dommages causés par le développement urbain, les pouvoirs publics vont intervenir pour lutter contre les obstacles à l'urbanisation : les risques naturels d'une part, les risques technologiques et sociaux d'autre part. V. La gestion des risques naturels Les pouvoirs publics s'appliquent donc à lutter contre les dommages causés par les dangers naturels accrus, selon deux axes : gérer la vulnérabilité des citadins et effectuer des travaux de correction ; les résultats sont divers, et font apparaître des conflits d'intérêt. [...]
[...] Ainsi, chaque ville soigne son image de marque et rivalise avec ses concurrentes pour assurer sa promotion ; dans ces campagnes, l'environnement est toujours mis en valeur : la notion de technopole laisse maintenant place à celle d' écopole ; ainsi, dans les années 70, Sophia-Antipolis (Antibes) apparaissait comme le modèle des technopoles ; puis sont venues les écopoles, “lieu d'excellence environnement”, qui veulent “pousser jusqu'au bout le mariage économie-écologie” (article Ecopoles : de quoi parle-t-on ? extrait du Tour de France des écopoles, cité p. 70). [...]
[...] Ainsi la ville de Nîmes a-t-elle utilisé la politique de gestion intégrée des risques pour renforcer son image et son attractivité. Conclusion générale à 177) Cette étude a permis de dégager quelques tendances structurelles et de réfléchir sur un certain nombre de thèmes fondamentaux. D'abord, la notion de risque, qui résulte d'une vulnérabilité accrue par l'urbanisation, face aux dangers naturels, technologiques, sociaux. Il faut gérer les flux, défendre l'environnement ; mais ces flux sont ambigus, pour la croissance citadine, car les migrations de populations sont indispensables, mais les excès de flux peuvent modifier, voire brider l'urbanisation. [...]
[...] De nombreuses politiques d'environnement se sont heurtées à des échecs, dus à l'insuffisance de la prise en compte des cultures locales et de la mentalité des populations ; ainsi (document p. 160), à Aneho (Togo), les travaux de construction d'un brise-lames suscitèrent des réactions hostiles de la part des populations, dont les croyances et coutumes n'avaient pas été respectées, au point que l'opération faillit échouer, par manque d'information. De même à Ibagué (Colombie), où les populations les plus pauvres sont installées dans le lit majeur du Rio et exposées aux inondations ; de plus, quatre écoles y sont menacées par des décharges installées en marge de deux quartiers (document p. [...]
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