Citoyen suisse et canadien, Jean-Bernard Racine a obtenu son doctorat de géographie à l'université d'Aix-en-Provence avant d'enseigner au Canada où il étudie, notamment, la ville de Montréal. Dans les années 1970, il enseigne à Lausanne où il dirige l'Institut de Géographie à plusieurs reprises. Ses spécialités sont la géographie et l'économie urbaines même s'il a également beaucoup travaillé sur l'épistémologie et la méthodologie de la géographie. Auteur prolixe en articles et en interventions lors de colloques, il jouit d'une profonde reconnaissance au sein de la communauté scientifique, reconnaissance dont témoignent les nombreuses nominations à des postes honorifiques et les récompenses dont la médaille d'or de la ville de Saint-Dié des Vosges.
L'ouvrage dont il est ici question est un ouvrage quelque peu atypique dans la carrière de Jean-Bernard Racine puisqu'il s'affranchit de certaines pesanteurs universitaires pour aborder la thématique de la ville sous un angle très particulier : le religieux. Il ne cache d'ailleurs pas sa croyance chrétienne qui guide en grande partie l'écriture de l'ouvrage.
Il écrit et publie, en 1993, cet ouvrage à Lausanne en tant que directeur de l'Institut de géographie.
Selon lui, il y a une double justification à l'écriture de ce livre. Le sacré n'a pas été effacé par le rationalisme et le siècle qui s'annonce semble aller vers un retour du religieux. Parallèlement, en 2010, 57% des personnes vivant dans le monde seront des citadins et, sur les 2,6 milliards d'enfants nés entre 1990 et 2010, 88% sont et seront des citadins. Derrière cette réalité statistique se cache une expérience quotidienne de la ville.
[...] Cela dit, la science évolue et intègre des éléments précédemment jugés en dehors du champ scientifique. Au cœur de son ouvrage, l'auteur nous offre sa définition de la géographie : l'étude des connaissances et des pratiques que les hommes ont de l'espace terrestre, de la manière dont ils ont fait usage de leur liberté pour la dominer, la transformer l'organiser, l'aménager et la soumettre à leur projet vital, pour subsister, se protéger, survivre, produire et reproduire Notons enfin que cet ouvrage s'ouvre très largement aux autres disciplines. [...]
[...] Or, la ville, dans la Bible, fait l'objet d'une différenciation (par la taille, le système Il y a donc clairement une dimension géographique dans la conception biblique de la ville. Celle-ci apparaît comme le centre dominant son environnement, dont elle se nourrit et en manifeste la gloire et la richesse. La ville est liée à l'exercice du pouvoir. Les conclusions finales de l'ouvrage sont les suivantes. La ville est créée à l'image de l'homme en fonction de ses aspirations, de ses croyances, de ses systèmes de la valorisation, de leur culture. [...]
[...] "La ville entre Dieu et les hommes" de Jean-Bernard Racine Le lecteur Mon choix s'est porté sur cet ouvrage uniquement pour l'approche originale du phénomène urbain promise par son titre. Mon rapport actuel à la géographie, largement issu de ma pratique de la discipline dans le secondaire, est en évolution, certes commencée au cours des premières années de licence avec les quelques modules de géographie, mais qui s'approfondit bien davantage grâce à cette année de préparation au concours au cours de laquelle je prends conscience de la spécificité de la démarche géographie en sciences sociales. [...]
[...] Le projet L'objet du livre est une réflexion scientifique sur la nature, l'idée et les modèles de ville, dans leurs symboliques comme dans leurs usages. Il place au centre de cette étude la notion de sacré qui doit être comprise dans son sens général, mais tout particulièrement dans sa conception judéo- chrétienne. A ce titre la dédicace est révélatrice puisque l'auteur dédie son ouvrage à ses parents qui l'ont si heureusement ouvert à la lecture passionnée et respectueuse de la Révélation Biblique et y affirme le fondement spirituel de sa démarche. [...]
[...] La prophétie biblique enseigne que Dieu donnera aux hommes cette ville qu'ils attendent sans avoir réussi à la réaliser. Racine s'interroge sur la manière dont les scientifiques de différentes disciplines (archéologues, historiens, géographes, anthropologues, économistes et sociologues) ont pensé l'origine des villes. Il remet en cause les interprétations fonctionnalistes qui sont pour lui des reconstructions et veut démontrer, notamment à travers l'exemple de la cité grecque, l'imbrication du religieux et du politique. Il s'attache également à questionner les formes spatiales : le déplacement centre-périphérie serait ainsi vu comme du sacré au profane. [...]
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