Modeste par sa superficie, le Viêt-Nam occupe cependant une place centrale en Asie du Sud-Est, à la croisée des routes. Il est à la fois au milieu de l'Asie des moussons et au cœur du Sud-est asiatique. Géographiquement, il est au centre.
Cette situation a donné au Viêt-Nam un visage où se lit encore très nettement l'empreinte des trois grandes aires culturelles à l'intersection desquelles il se trouve : le monde indien, malais et chinois.
Encore maintenant le Viêt-nam est une destination axée sur le souvenir, la mémoire, les brûlures d'un engagement politique passé. En deux mots, le Viêt-nam laisse rarement indifférent. Comprendre le Viêt-nam exige donc avant tout de prendre ses distances et de ne pas perdre de vue l'épaisseur du passé.
Présenter le Viêt-nam impose de dérouler quelques fils directeurs, dont le premier conduit à soigneusement distinguer les différentes strates qui se sont superposées et s'emboitent désormais. Les couches sinisées et socialistes laissent par endroits affleurer le substrat ancien dont il n'est pas certain qu'il soit le moins actif. C'est certes une manière de prendre ses distances envers le puissant voisin chinois mais aussi une façon pour le Viêt-Nam de se retrouver.
Le deuxième fil directeur part d'un constat : le décalage entre le discours officiel et les pratiques ou modes de pensée de la majeure partie de la population. L'abîme se creuse un peu plus chaque jour. (…)
Il faut encore souligner qu'une classe moyenne a émergé et qu'elle commence à peser lourd ; C'est elle qui véhicule les idées, les modes et les comportements venus d'Occident. Les influences extérieures pénètrent désormais directement et sans aucun contrôle. Elles constituent une menace.
[...] La marche vers le sud »n'est pas un comportement un fait de nature »mais un fait historique, daté. En pénétrant ce Sud lointain contenu dans le nom Viêt-nam la vieille civilisation s'est enrichie de nombreux éléments dont le brahmanisme, l'hindouisme, l'Islam . La société viêt a assimilé des cultures différentes : passage des Viêt aux Vietnamiens. LA COUPURE NORD-SUD D'une part un Nord matrice du peuple viêt et des premières migrations, d'autre part les zones centrales, matrice de la seconde migration vers les espaces méridionaux. [...]
[...] L'aide extérieure permit d'acheter à l'extérieur ce que la guerre empêchait de produire sur place. L'extension de la guerre avait provoqué une réelle dépendance, une forte demande. Cette situation favorisait le marché noir. LE COMMERCE SUD-NORD : 2 éléments étaient alors sur place : l'aide étrangère et l'insertion d'un marché parallèle au sein de l'appareil d'État Le flux Sud-Nord s'est doublé d'un flux Nord-Sud. La profusion rendait impossible le contrôle. MARCHES PARALLELES ET COMPORTEMENTS NOUVEAUX : L'irruption du commerce a profondément modifié les comportements. [...]
[...] Mais l'histoire est aussi celle d'une longue dépossession (voisin Chinois, Europe des colonies, bloc socialiste ) Le Viêt-Nam opère aujourd'hui une manière de volte-face, en tournant désormais son regard vers un nouveau Sud Les relais de la culture présentent aujourd'hui une image qui tente de renouer avec une formidable diversité ethnique, sociale et culturelle qui fait du Viêt-nam un terrain d'étude privilégié La société vietnamienne est en voie de rapide recomposition. Fait nouveau, la différenciation sociale est maintenant très nette. Actuellement, le monde rural est au centre des préoccupations parce que c'est de lui que peuvent jaillir les plus grandes difficultés sociales et politiques. Aux yeux de tous, une profonde réforme de l'appareil d'État est devenue la première condition d'un développement économique harmonieux. [...]
[...] Il y a un marché de l'éducation car celle-ci est une priorité absolue pour tous. L'accaparement par l'État de la fonction éducative a échoué et ce sont les familles qui, soudainement, apparaissent dans le champ politique, social, idéologique du Viêt-Nam. Chapitre 8 :la famille, une cellule essentielle Source, génère, origine et, aujourd'hui, recours, ressource, refuge, la cellule familiale se situe exactement au point où se croisent les cultures populaires et savantes, le confucianisme, le bouddhisme et le substrat culturel ancien, la politique et la religion, l'influence de l'État et sa subversion villageoise. [...]
[...] Depuis quelque temps, le Parti reprend la main. LES FACTEURS DE SOUPLESSE : Le pouvoir n'est pas à prendre : la rigidité du pays assure la paix et la stabilité du pays. La structure est rigide, certes, mais offre aussi des espaces à liberté interstitielle Notons d'abord que l'échelon local accuse une forte tendance à se rendre autonome. LE CONSENSUS AVANT LA PRISE DE DECISION : Deuxièmement, la société vietnamienne fonctionne fondamentalement sous le régime de la concertation, du consensus et de la délibération. [...]
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