L'auteur : Agrégée en géographie, docteur en économie et diplômée du Centre de formation des journalistes, Sylvie Brunel est professeur des universités en géographie à Paris IV et spécialiste des questions de développement. Elle a travaillé pendant plus de quinze ans dans l'humanitaire au sein de Médecins sans frontières et d'Action contre la Faim, dont elle a été directrice puis présidente.
La malnutrition touche une personne sur cinq dans les pays pauvres et a fait sa réapparition dans les pays riches. Plus de 800 millions de personnes ont faim dans le monde. La nourriture produite serait suffisante pour nourrir l'ensemble de la population mondiale si elle était équitablement répartie.
La FAO estime que le nombre de personnes souffrant de la faim augmente. Du début des années 1960 au milieu des années 1980, ce nombre avait diminué. En 1970, 1 habitant sur 3 ne mangeait pas à sa faim dans les pays pauvres. L'augmentation est due à la crise de la dette, à la diminution de la production agricole dans les pays pauvres et à la multiplication des conflits en Afrique.
Les sous-alimentés vivent principalement en Afrique et en Asie : 550 millions de personnes soit 1/5 de la population en Asie, 200 millions de personnes soit 4/5 de la population en Afrique. En Amérique latine, le nombre de mal nourris est passé de 46 à 60 millions (soit 12% de la population) entre 1980 et 1990. La faim est réapparue en Occident avec le développement du chômage de longue durée. 2 millions de Français reçoivent chaque année une aide alimentaire. 26 millions d'Américains sont insuffisamment nourris.
[...] - Pour résoudre la faim, il est essentiel pour un pays d'assurer en priorité son autosuffisance alimentaire. S'obstiner à produire des céréales à grand renfort de périmètres irrigués et d'intrants est une aberration économique. Si la région est isolée, mieux assurer l'autosuffisance alimentaire de ceux qui y vivent. - Les biotechnologies vont permettre de résoudre la faim dans le monde. Faux. Elles peuvent accroître la production agricole, mais il faudrait que les pays du Tiers Monde aient accès à ces biotechnologies. [...]
[...] - On a faim quand il n'y a pas de nourriture. Pas forcément. Ceux qui ont faim sont ceux qui sont trop pauvres pour acheter de la nourriture ou ceux qui n'y ont pas accès, car elle est confisquée par des groupes armés ou par des spéculateurs. - S'ils cultivaient des plantes pour les manger au lieu de les vendre, ils auraient moins faim. Souvent faux. Les cultures d'exportation ne prennent pas la place des cultures vivrières. Là où l'agriculture est dynamique, les deux types de culture se portent bien. [...]
[...] Si la région est vraiment isolée du reste du monde (quelques régions montagneuses d'Asie, quelques savanes isolées d'Afrique), il se peut que la population meure par disparition totale de la nourriture. Mais ces famines sont exceptionnelles. Une aide d'urgence est généralement mise en place. À partir du moment où les organismes d'assistance interviennent pour secourir les victimes, il ne faut que quelques semaines pour enrayer la famine. Le problème est que l'aide alimentaire met parfois du temps à arriver sur place. Les organisations humanitaires réagissent plus rapidement, mais disposent de moyens moins importants. [...]
[...] En habitant sur 3 ne mangeait pas à sa faim dans les pays pauvres. L'augmentation est due à la crise de la dette, à la diminution de la production agricole dans les pays pauvres et à la multiplication des conflits en Afrique. Les sous-alimentés vivent principalement en Afrique et en Asie : 550 millions de personnes soit 1/5 de la population en Asie millions de personnes soit 4/5 de la population en Afrique. En Amérique latine, le nombre de mal nourris est passé de 46 à 60 millions (soit 12% de la population) entre 1980 et 1990. [...]
[...] Les pays riches ont choisi de limiter leur production. Ainsi, l'Europe, par exemple, pourrait disposer de 20 millions de tonnes de céréales en plus. Dans les pays en développement, la FAO estime qu'on pourrait mettre en culture 700 millions d'hectares supplémentaires (ce qui doublerait la superficie cultivée). En Afrique et en Amérique latine, le recours à l'intensification offre des possibilités d'accroissement encore plus importantes. Même en Asie, il reste des possibilités d'intensification. Mais si le progrès technique permet d'accroître les rendements, c'est au prix d'un emploi accru d'engrais et de pesticides, mais aussi de l'utilisation de quantités croissantes d'eau pour l'irrigation. [...]
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