L'agglomération de Détroit présente sous une forme caricaturale l'opposition classique entre un centre déprimé aux paysages dévastés, habité par des populations pauvres et noires, à des banlieues aisées, blanches et dynamiques économiquement. Des explications sont fournies par la géographie économique, mais la géographie culturelle présente des clés de compréhension. Analyse de la structure urbaine de Détroit et des comportements de la middle-class blanche
[...] Toute une série de moyens sont utilisés à cet effet: zoning, pression sur les pouvoirs publics, politique des banques pour les prêts immobiliers, discrimination, violence . Mais ces actions sont vouées à l'échec dans le long terme. La meilleure tactique pour éviter la dépréciation d'un bien consiste à le vendre dès les premiers signes d'évolution du marché à la baisse. Ce comportement anticipatif gonfle l'offre et réduit la demande, et oriente donc les prix à la baisse en accélérant le processus de dépréciation. [...]
[...] - Le second fordisme est marqué par la suburbanisation des industries et des cols blancs le long des radiales, et par la formation en secteurs de l'agglomération. - Le post-fordisme correspond à la désaffection progressive des corridors industriels de la période précédente, et à la formation d'un croissant de l'emploi vers la périphérie (vers l'ouest puisque Détroit est bordée à l'est par le lac Erié) et d'un croissant résidentiel de basse densité encore plus périphérique. On trouve dans ces edge cities des parcs de bureaux, les technopôles, les shoppings malls, les populations aisées. Ce processus accélère la crise du centre. [...]
[...] En des emplois se trouvent toujours dans le centre (City of Detroit). En 1990, cette proportion est tombée à 18%. Il existe, outre les choix des chefs d'entreprise, deux autres facteurs favorisant l'étalement urbain: la platitude de l'espace et la tradition ancienne d'habitat de basse densité sous forme pavillonnaire. L'habitat constitue la seconde explication de la fuite urbaine avec la recherche de grandes maisons individuelles modernes au moment où l'habitat au centre se dégradait. Mais le facteur déterminant a été la volonté de ségrégation raciale. [...]
[...] Staszak (Jean-François), Détruire Détroit. La crise urbaine Introduction L'agglomération de Détroit présente sous une forme caricaturale l'opposition classique entre un centre déprimé aux paysages dévastés, habité par des populations pauvres et noires, à des banlieues aisées, blanches et dynamiques économiquement. Des explications sont fournies par la géographie économique, mais la géographie culturelle présente des clés de compréhension. L'analyse des comportements des Blancs conduit à mettre en évidence le rôle des prophéties auto-réalisatrices dans la production de l'espace urbain et à mettre l'accent sur les difficultés épistémologiques relatives à la définition de l'objet de la recherche: le concept de ville I. [...]
[...] La zone est très déprimée sur le plan économique de chômage) et démographique. Le paysage urbain est sinistré: friches industrielles, gratte-ciels condamnés, immeubles incendiés, terrains vagues, éclairage public déficient, trame viaire très abîmée . Selon le journaliste Z. Chafets, Détroit est la première ville du Tiers-Monde d'Amérique Cette opposition spatiale centre-périphérie se lit très clairement quand on cartographie certaines variables comme le niveau de revenu, l'appartenance ethnique, le niveau d'éducation. Cette structure urbaine est un fait total qui inclut de multiples dimensions :économique, ethnique, démographique, politique, paysagère II. Quelles explications? [...]
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